PÉRIODE DES QUESTIONS — L'emploi et le développement social
La pénurie de main-d'œuvre
30 novembre 2021
Ma prochaine question, qui s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat, porte sur un autre grand problème qui frappe notre économie.
Le Conseil québécois du commerce de détail a récemment déclaré qu’il y a un nombre sans précédent de postes à pourvoir dans divers secteurs, partout dans la province. En fait, plus de 20 000 postes sont vacants. L’association Manufacturiers et Exportateurs du Québec affirme que la pénurie de main-d’œuvre est le premier obstacle à la reprise économique du Québec, et que les manufacturiers québécois ont perdu 18 milliards de dollars au cours des deux dernières années, ce qui est une conséquence directe de cette pénurie.
Le discours du Trône, prononcé la semaine dernière, ne faisait aucune mention de la pénurie qui sévit au Québec et ailleurs au Canada.
Pourquoi donc, monsieur le leader? Est-ce parce que le gouvernement Trudeau ne veut pas reconnaître l’existence du problème ou parce que vous n’avez pas de plan pour vous y attaquer?
En tant que représentant du gouvernement au Sénat, et au risque de me répéter, la réponse, encore une fois, est ni l’un ni l’autre, cher collègue.
Dans le cadre du budget de 2021, le gouvernement a investi dans la formation des travailleurs afin de les aider à se recycler pour répondre aux besoins des employeurs. On m’a avisé que le gouvernement a un plan pour remédier à cette pénurie de main-d’œuvre en accueillant des travailleurs talentueux au Canada, en gardant les travailleurs expérimentés dans la population active, en augmentant la participation de divers Canadiens dans des métiers spécialisés et en répondant aux besoins particuliers des secteurs en évolution.
Pour ce qui est du problème dans le secteur que vous avez mentionné, il est bien évident que le problème se trouve non seulement au Québec, mais également ailleurs.
Le gouvernement du Canada, de concert avec ses partenaires des provinces et des territoires, continue à travailler là-dessus.
C’est un grave problème à l’échelle du pays. Des réponses toutes faites ne sont pas suffisantes. Il y a plus d’un million d’emplois vacants au Canada, et, selon Statistique Canada, le nombre de postes vacants a atteint un sommet inégalé dans des secteurs d’un océan à l’autre, y compris celui de l’hébergement, de la restauration, des soins de santé, de la construction, de la fabrication et du commerce de détail. À l’approche des Fêtes, cette période est traditionnellement l’une des plus occupées pour les petites entreprises et les entrepreneurs. Pourtant, cette année, il y a d’innombrables entreprises qui doivent réduire les heures et les jours où elles sont ouvertes parce qu’elles ne peuvent pas trouver suffisamment de travailleurs. Le problème s’observe partout au pays.
Monsieur le leader, pouvez-vous expliquer à ces entrepreneurs pourquoi le gouvernement Trudeau a jugé que la grave pénurie de main-d’œuvre ne méritait pas d’être mentionnée dans le discours du Trône la semaine dernière ou qu’elle ne justifiait pas la présentation d’un plan concret pour régler ce problème et sortir des beaux discours?
Les plans, les activités et les actions du gouvernement tout au long de cette période et au-delà ne se résument pas à de beaux discours. Il s’agit de mesures concrètes pour aider les Canadiens. Je ne me cacherai pas derrière les champs de compétence constitutionnelle en matière d’entreprises, d’emploi et de main-d’œuvre, qui relèvent tous des provinces. Le gouvernement travaille avec ses homologues provinciaux et territoriaux pour régler le problème, dont nous reconnaissons tous la gravité.
Cela dit, le Sénat peut avoir l’assurance que le gouvernement continue à prendre le bien-être des petites entreprises au sérieux, que ce soit dans notre province ou ailleurs au Canada, et qu’il travaillera avec ses partenaires pour tenter de leur faciliter la vie.