DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages
L'honorable Diane Bellemare
10 octobre 2024
Chers collègues, dimanche, notre collègue Diane célébrera son 75e anniversaire. Au Québec, cela se fait parfois en chantant. J’ai donc pensé faire un discours chanté, comme lors du départ du sénateur Jean Lapointe.
Toutefois, je me suis rappelé ce que sœur Florida m’a dit lorsque j’étais en quatrième année, et je la cite : « Toi, le grand, en arrière, fais juste aller tes lèvres. »
La partie chantée de mes remarques se limitera donc à quelques mots : « Ma chère Diane, c’est à ton tour de te laisser parler d’amour. »
Je sais qu’il y a plein d’amour pour toi dans cette Chambre. Tout au long de ton parcours ici, certaines caractéristiques t’ont définie : d’abord, une grande indépendance d’esprit, qui a fait que tes prises de position ont toujours été le fruit de ta réflexion, et non d’une ligne de parti ou de groupe.
Ensuite, tu es une travailleuse assidue qui prépare soigneusement ses interventions au Sénat et ses projets à l’extérieur, dont l’un vient d’être couronné de succès avec une nouvelle réforme à la Banque du Canada.
Enfin, tu as un désir sincère de rassembler par la recherche de consensus, et non de provoquer la confrontation. Son dialogue social, c’est son projet de loi, c’est sa vision des choses.
Tu as embrassé avec ferveur le projet de réforme du Sénat et tu as accepté d’en être une participante active au sein du bureau du représentant du gouvernement, du Groupe des sénateurs indépendants et du Groupe progressiste du Sénat. C’est avec enthousiasme que les sénateurs indépendants du groupe progressiste t’ont désignée pour présider le Comité permanent du Règlement, de la procédure et des droits du Parlement, et pour travailler avec d’autres à la réforme du Règlement tout récemment au printemps dernier. Tu as d’ailleurs joué un rôle important dans l’adoption de ces dernières modifications qui continuent la réforme du Sénat.
Tu as aussi travaillé à briser le duopole qui prévalait dans notre Chambre jusqu’en 2015. Comme tu le mentionnais en avril dernier, tu souhaitais la création d’un groupe de sénateurs indépendants modelé sur les 184 cross-benchers que l’on retrouve actuellement à la Chambre des lords, en plus des groupes liés aux trois grands partis politiques britanniques. Tu disais même en avoir parlé à Brian Mulroney, qui t’avait confié que c’était une bonne idée, mais qui t’a conseillé d’attendre après le changement du gouvernement Harper.
Chère Diane, je te souhaite une belle retraite avec ton amoureux, ce cher Victor, qui est avec nous aujourd’hui, et le reste de ta belle famille que j’ai rencontrée à quelques occasions. Tu pourras compléter aussi, dans les semaines qui viendront, ton visionnement de tous les épisodes manqués de la série Game of Thrones.
Nos collègues perdent aujourd’hui une économiste réputée, mais moi, je sais que je continuerai de fréquenter une amie de mon quartier.
Merci et bravo, Diane!
Honorables sénateurs et sénatrices, j’ai le privilège de prendre la parole aujourd’hui pour rendre hommage à notre chère collègue Diane Bellemare et à son extraordinaire carrière, tant au Sénat que dans ses nombreuses fonctions antérieures.
Diane, d’un professeur à l’autre, j’ai toujours admiré votre passion pour l’éducation et le monde universitaire. Votre travail de recherche de solutions économiques pour la justice sociale est très apprécié et a laissé une marque indélébile, même si je dois admettre que je n’ai pas encore commencé à lire votre thèse de doctorat de 800 pages sur l’insécurité économique. Je pourrais peut-être profiter du congé de l’Action de grâce pour en commencer la lecture.
Comme si le fait d’avoir été professeure à l’Université du Québec à Montréal pendant près de 25 ans ne suffisait pas, la sénatrice Bellemare a également siégé au Conseil économique du Canada et au Conseil national de la statistique, tout en contribuant à la création du Forum pour l’emploi.
Il était donc tout à fait approprié que, à la suite de sa nomination dans cette Chambre en 2012, le premier discours de la sénatrice Bellemare ait été prononcé à l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs et qu’il ait porté sur la possibilité pour chacun d’occuper un emploi rémunéré dans le domaine de son choix.
Peu de temps après, la sénatrice Bellemare a indiqué sans équivoque qu’elle n’hésiterait pas à prendre des positions fermes sur les questions qui lui tiennent le plus à cœur et à dénoncer les politiques qui vont à l’encontre des intérêts de sa province.
L’indépendance de la sénatrice Bellemare et son engagement envers ses valeurs fondamentales n’auraient pu être plus clairs que lorsqu’elle s’est opposée au projet de loi C-377 au cours de la 41e législature. Ce souci d’indépendance s’est poursuivi lorsque la sénatrice Bellemare a rejoint le bureau du représentant du gouvernement en 2016 en tant que première coordonnatrice législative du gouvernement au Sénat. Dans ce rôle, la sénatrice Bellemare ainsi que les sénateurs Harder et Mitchell ont mené le changement vers un Sénat plus indépendant, en veillant à ce que toutes les lois soient étudiées de manière adéquate et non partisane.
Diane, au nom du bureau du représentant du gouvernement, je te remercie pour tout le travail que tu as accompli afin de moderniser cette Chambre et d’améliorer cette nation, ainsi que pour ton amitié à notre égard, à mon épouse Nancy et moi, dès mes premières journées ici.
Je te souhaite succès et bonheur avec ta famille et tes proches dans ce prochain chapitre de ta vie. Tu vas nous manquer.
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à notre collègue l’honorable Diane Bellemare, qui se prépare à quitter officiellement le Sénat pour prendre sa retraite le 13 octobre 2024.
Avant d’arriver au Sénat, Diane Bellemare a enseigné à l’Université du Québec pendant 25 ans. Étant moi-même une ancienne éducatrice, je sais à quel point la sénatrice Bellemare a pu contribué à façonner la vie de nombreux jeunes étudiants qui ne demandaient qu’à laisser leur marque sur le monde. La sénatrice Bellemare est aussi une économiste réputée et elle a siégé à de nombreux conseils et commissions au Québec.
Nommée au Sénat en 2012, la sénatrice Bellemare a fait partie de divers comités. Elle a par exemple présidé celui du Règlement, de la procédure et des droits du Parlement et elle a été membre de celui des banques, du commerce et de l’économie, pour donner seulement deux exemples. Sur le parquet du Sénat, elle s’est employée à servir les Canadiens et à représenter le Québec, dit « la belle province ».
Une relation de travail toute particulière s’est créée entre la sénatrice Bellemare et moi à l’époque où nous étions toutes deux leaders adjointes et que le Sénat était toujours dans l’édifice du Centre — c’était il y a longtemps. Nous nous réunissions pour planifier l’ordre du jour de la journée et nous passions notre temps à gravir et à descendre les escaliers, puisque son bureau était au deuxième étage et le mien, au troisième. C’était plus facile dans ce temps-là d’établir l’ordre du jour des séances, n’est-ce pas sénatrice Bellemare? Nous avons aussi siégé à plusieurs comités ensemble, et j’ai pu voir de mes yeux la fougue et le cœur que vous mettiez à faire votre travail de sénatrice.
Je tiens aussi à saluer les proches de la sénatrice Bellemare et à les remercier de l’amour et du soutien qu’ils lui ont témoignés tout au long de son séjour au Sénat.
Sénatrice Bellemare, merci pour le service que vous avez rendu à notre pays et pour le travail que vous avez accompli au Sénat. Au nom du caucus conservateur, je vous offre nos vœux sincères de bonne santé et de prospérité, au moment où vous entamez le prochain chapitre de votre vie.
Titulaire d’un doctorat en économie de l’Université McGill, professeure au Département de sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal, chercheuse associée au centre de recherche interuniversitaire CIRANO, économiste en chef et vice-présidente à la recherche du Conseil du patronat du Québec, conseillère politique, autrice, chroniqueuse télé, sénatrice.
Très chère sénatrice Bellemare, votre parcours est riche en expérience et en excellence. Aujourd’hui, c’est un plaisir, au nom du Groupe des sénateurs indépendants, de vous rendre hommage.
Vous êtes une femme de tête, bien sûr, mais aussi une femme de cœur. Permettez-moi d’abord de lire cette affirmation de la sénatrice Saint-Germain :
Plusieurs sénateurs membres des premières cohortes d’indépendants se souviendront, comme moi, de l’accueil généreux et de la disponibilité de la sénatrice Bellemare pour faciliter notre initiation. Elle a toute notre gratitude et notre reconnaissance.
Tout comme notre facilitatrice, je suis tout à fait d’accord avec cette affirmation.
Sénatrice Bellemare, quand il est question d’indépendance, vous ne vous contentez jamais de belles paroles. Qu’il s’agisse des fonctions associées à votre poste, des travaux du Sénat lui-même ou de ses comités, des changements au Règlement ou de l’équité et de la justice entre sénateurs, votre contribution est toujours constructive, originale et assertive.
Lorsque j’ai demandé à certains collègues quels mots vous décrivaient le mieux, ils ont été nombreux : libre pensée, rigueur, intelligence, sensibilité, ouverture d’esprit et gentillesse. De mon côté, j’admire votre passion pour les enjeux qui vous tiennent à cœur et votre capacité à garder le cap sur vos objectifs.
Comme plusieurs collègues, j’ai bénéficié de vos talents de vulgarisatrice. Votre capacité à décortiquer des projets de loi de nature économique complexe m’a été fort utile. Dans vos discours, vous analysez et expliquez de façon claire, articulée et pédagogique. Pour ceux qui ne sont pas économistes, vous êtes une mine d’informations; vous nous informez avec confiance et dans le respect des positions qui sont différentes des vôtres.
Sénatrice Bellemare, Diane, ma chère amie, les chances étaient plutôt minces qu’une athlète et une économiste aient des atomes crochus. Pourtant, dès mon arrivée au Sénat, nous avons tout de suite « cliqué ». Nous partageons un plaisir commun des bonnes tables, du bon vin et des longues conversations. Nos confidences et notre complicité vont me manquer. J’irais même jusqu’à dire que vos lancées passionnées en milieu de repas sur le plein emploi ou sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies vont me manquer.
Toutefois, je ne m’inquiète pas, je sais où vous trouver.
Chère sénatrice Bellemare, au nom de tous les sénateurs et sénatrices du Groupe des sénateurs indépendants, merci de votre contribution à un Sénat plus indépendant, moins partisan. Sénatrice Bellemare, vous allez nous manquer. Je ne vous souhaite que du beau et du bon pour cette retraite bien méritée.
Honorables sénateurs, je souhaite prendre quelques minutes pour rendre hommage à ma collègue et amie l’honorable sénatrice Bellemare.
Elle nous quitte pour une retraite bien méritée, à la suite d’une longue carrière où elle aura laissé sa marque au Québec et ici, dans cette Chambre. Forte d’une expérience d’un peu plus de 20 ans comme professeure d’économie du travail à l’Université du Québec à Montréal, elle a ensuite emprunté un parcours professionnel distinctif. Elle a pu mettre à profit sa longue expérience universitaire, tout en conservant son indépendance d’esprit.
La sénatrice Bellemare a ainsi occupé plusieurs fonctions importantes, notamment au sein de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec et du Conseil du patronat du Québec, deux organisations qui défendent souvent des positions bien différentes.
Que peut-on retenir de son parcours dans cette Chambre depuis sa nomination en 2012? Avec quelques sénateurs, elle a contribué à amorcer une petite Révolution tranquille au Sénat, lorsque, en mars 2016, ceux-ci ont jeté les bases du premier groupe non affilié à un parti politique.
Sa contribution en vue de moderniser notre institution ne s’est toutefois pas arrêtée là. Elle a participé aux travaux du Comité sénatorial spécial sur la modernisation du Sénat et à ceux du Comité permanent du Règlement, de la procédure et des droits du Parlement, pour que nos règles et nos pratiques reflètent des délibérations moins partisanes.
En toute confidence, j’ajouterais aussi qu’elle a participé à des rencontres informelles et amicales en ma compagnie et celle des sénateurs Greene et Massicotte. Quel était notre objectif? Réinventer le Sénat et parfois même le monde, dans la bonne humeur, au restaurant The Shore Club, où les huîtres étaient à l’honneur. J’en garderai de très bons souvenirs et j’espère qu’elle en fera tout autant.
À titre de première femme économiste du travail nommée au Sénat, elle a aussi mis de l’avant des enjeux liés au marché du travail et à l’emploi tout au long de son mandat. Son travail acharné a culminé avec l’adoption dans cette Chambre, le 18 juin dernier, de son projet de loi S-244, qui propose de constituer le Conseil de l’assurance-emploi.
De mon côté, et sur une note plus personnelle, je garderai un souvenir impérissable de son appui sincère lorsque j’ai dû combattre un cancer en 2015-2016. Au lendemain de chacun de mes multiples traitements, je recevais un appel téléphonique de ma collègue Diane. Essentiellement, c’était un message sincère d’encouragement et d’optimisme. Ces moments occuperont toujours une place importante dans ma mémoire et dans mon cœur.
En terminant, notre collègue poursuivra certainement plusieurs projets au cours des prochaines années. La famille étant toutefois ce que nous avons de plus précieux, je lui souhaite d’abord et avant tout de passer du bon temps en compagnie de ses proches. Merci.