PÉRIODE DES QUESTIONS — L'immigration, les réfugiés et la citoyenneté
Le système d'immigration
20 novembre 2024
Sénateur Gold, en fin de semaine, Justin Trudeau a publié une vidéo visant à justifier le gâchis qu’il a créé en matière d’immigration au Canada. Loin de faire son mea culpa, le premier ministre a fait ce qu’il fait toujours : il a blâmé quelqu’un d’autre. La vérité, c’est que des fonctionnaires ont directement averti le gouvernement Trudeau en juin 2022 que ses cibles d’immigration dépassaient radicalement la disponibilité des logements. Sous Trudeau, le Canada a connu la croissance démographique la plus rapide depuis 1957, ce qui a directement mené au coût du logement record auquel les Canadiens sont maintenant confrontés. C’était une conséquence directe de l’octroi par Trudeau d’un million de visas d’étudiant sans se soucier des répercussions de cette politique sur le pays.
Sénateur Gold, comment Justin Trudeau peut-il continuer à blâmer les forces externes, alors que ses propres décisions et sa mauvaise gestion ont directement entraîné les pressions en matière de logement et d’infrastructure auxquelles tant de Canadiens sont confrontés d’un océan à l’autre?
Je vous remercie de votre question. Premièrement, le premier ministre a admis avec franchise que le gouvernement avait été lent à réagir aux problèmes croissants concernant l’immigration. Toutefois, comme nous le savons tous, des mesures ont été prises depuis un certain temps déjà afin de trouver le juste équilibre entre nos besoins — dont les besoins économiques de nos entreprises en matière de main-d’œuvre — et notre souhait d’accueillir convenablement de nouveaux immigrants de diverses catégories, de les intégrer et de les loger.
Il ne s’agit toutefois pas de blâmer qui que ce soit. Vous êtes très bon à ce jeu, et c’est votre prérogative. La vérité, c’est que l’immigration n’est pas la cause de notre pénurie de logements. Il y a beaucoup d’autres forces, des forces du marché...
Le sénateur Housakos a la parole.
Nous, du côté de l’opposition, croyons véritablement en l’importance de la responsabilité au Parlement. Donc, oui, lorsque le gouvernement se fourvoie, nous rejetons la faute sur vous. Le problème, c’est que vous n’assumez pas la responsabilité de toutes les choses que nous vous reprochons. M. Trudeau a été averti des conséquences liées aux cibles d’immigration par son propre ministère, par ses propres fonctionnaires. Même son camarade d’université et garçon d’honneur, Marc Miller, aujourd’hui ministre de l’Immigration, peut s’en rendre compte. Mais il a fallu neuf ans au premier ministre pour se réveiller et prendre conscience de la gravité du problème. Comment peut-il prétendre que le système est hors de contrôle et être pris au sérieux alors qu’on l’avertit depuis des années que...
Sénateur Housakos, le gouvernement a pris des mesures pour revoir les cibles et les objectifs, ce qui a causé des désagréments non négligeables aux universités, aux petites entreprises et au secteur agricole. Il se trouve que c’est la chose à faire. L’actuel gouvernement fait toujours de son mieux pour relever les défis qu’il doit affronter et, lorsqu’il le peut, il agit, dans les limites de ses compétences, dans l’intérêt des Canadiens.
Monsieur le leader, hier je vous ai parlé du plan de réduction du nombre d’immigrants temporaires de votre gouvernement; aujourd’hui, je vais vous parler de vos cibles d’immigration.
Le mois dernier, votre gouvernement a annoncé qu’il augmentera ses cibles d’immigration francophone hors Québec à 8,5 % en 2025, à 9,5 % en 2026 et à 10 % en 2027. Or, un rapport publié cette semaine par le Conference Board du Canada a révélé que le Canada perd 35 % de ses immigrants francophones, une tendance particulièrement marquée au Québec et en Ontario.
Lorsque votre gouvernement a établi les cibles d’immigration francophone pour 2025, 2026 et 2027, a-t-il tenu compte de cette perte de 35 % d’immigrants francophones? Autrement dit, pour l’année 2025, doit-on compter 8,5 % d’augmentation avant ou après la perte de 35 %?
Je vous remercie de la question. L’immigration francophone est importante pour que le Canada puisse maintenir la vitalité de ses communautés de langue française, que ce soit au Québec ou ailleurs au pays.
Je ne suis pas au courant des raisons de la perte que vous avez mentionnée, mais je suis convaincu que le gouvernement fait tout ce qu’il peut, comme votre collègue vient de le mentionner, dans le contexte de nos défis en matière d’immigration, pour trouver un juste équilibre. Cela concerne non seulement le nombre d’immigrants, mais également la diversité linguistique ou des compétences et d’autres critères nécessaires pour le bien-être du Canada.
Ce n’est pas rassurant comme réponse.
Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, croit que l’intégration est l’affaire de tous, que ce soit les particuliers, les villes, les provinces, les territoires ou le Canada. Très honnêtement, monsieur le leader, on a plutôt l’impression que le dossier de l’immigration en est un de confrontation entre votre gouvernement et les gouvernements des provinces.
Quels sont les efforts spécifiques d’intégration que votre gouvernement déploie pour harmoniser ses actions avec les provinces?
Le gouvernement du Canada travaille intimement avec les provinces en ce qui concerne les enjeux relatifs aux compétences partagées, y compris l’immigration.
En ce qui concerne l’intégration dans un sens plus large, soit en matière de places de garderies, des écoles, des hôpitaux ou même du logement, il faut également se rendre compte de la responsabilité constitutionnelle et pratique des provinces et des municipalités à cet égard.