PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères et le commerce international
Les négociations de l'entente sur le bois d'œuvre
5 juin 2019
Honorables sénateurs, je suis fière de défendre le bilan du gouvernement précédent, qui a fait le gros du travail dans ces deux dossiers.
Ma question s’adresse au leader du gouvernement et porte sur le bois d’œuvre. Les entreprises forestières dans ma province, la Colombie-Britannique, ferment des scieries et réduisent leurs quarts de travail, car l’industrie continue de se heurter aux droits de douane imposés sur le bois d’œuvre en 2017 par les États-Unis.
Le mois dernier, Tolko a annoncé la fermeture d’une scierie et la réduction des quarts de travail dans une autre, ce qui a entraîné la perte de 240 emplois. Lundi, Canfor a annoncé la fermeture permanente d’une scierie, ce qui entraînera la perte directe de 178 emplois. Ces compressions seront ressenties par les familles et les collectivités de l’ensemble de la Colombie-Britannique.
Sénateur Harder, j’ai deux questions à vous poser. Que fera votre gouvernement pour appuyer les travailleurs qui ont perdu leur emploi et les aider à réintégrer le marché du travail? De plus, que fait votre gouvernement pour mettre fin aux droits d’environ 20 p. 100 qui sont imposés sur nos exportations de bois d’œuvre aux États-Unis depuis 2017?
Je remercie la sénatrice de sa question. Elle a déjà été soulevée au Sénat au cours des dernières semaines parce que, bien franchement, il s’agit d’un dossier sérieux pour les travailleurs et l’industrie touchés.
L’honorable sénatrice sait que, dans le cadre des efforts déployés pour renégocier ce que l’on appelle l’ALENA — bien franchement, j’appelle encore cet accord l’ALENA parce que je n’arrive pas à me rappeler les autres sigles que nous devrions utiliser —, la relation bilatérale que nous avons avec les États-Unis a été la priorité.
Étant donné que nous avons conclu ces accords, qu’ils se trouvent actuellement à l’étape de la ratification et que les droits de douane sur l’acier et l’aluminium — qui ont grandement nui à ce secteur et au processus de ratification — ont été levés, le contexte permet maintenant de prioriser les discussions sur le bois d’œuvre qui se sont poursuivies tout au long de cette période. Je tiens à assurer à tous les sénateurs que le gouvernement du Canada fait tout en son pouvoir dans le cadre des négociations bilatérales face à une administration protectionniste qui tente d’utiliser ce qu’il considère comme une manœuvre déloyale, soit l’imposition de droits de douane dans ce secteur.
Les honorables sénateurs savent que le gouvernement du Canada a consacré des ressources pour aider les personnes touchées, non seulement dans le secteur du bois d’œuvre, mais aussi dans celui de l’acier et de l’aluminium, et qu’il continuera à le faire pour appuyer les Canadiens qui prennent part à la relation commerciale bilatérale du Canada et des États-Unis. Il s’agit de veiller à ce que ces emplois et ces industries traversent les difficultés cycliques qui touchent cette relation.
Sénateur Harder, en réponse à une question posée la semaine dernière, vous avez indiqué que les droits de douane sur le bois d’œuvre ne constituent pas une priorité dans notre relation économique avec les États-Unis comparativement au renouvellement de l’ALENA, ou Accord États-Unis—Mexique—Canada, et à l’élimination des droits de douane sur l’acier et l’aluminium. Ce n’était pas un message très positif ou compatissant à envoyer à l’industrie forestière alors que, dans ma province, comme je l’ai dit, des scieries ferment leurs portes et des travailleurs perdent leur emploi.
Dans votre réponse à ma première question, vous avez dit que, maintenant que la fin approche, cela deviendra une priorité. Pouvez-vous confirmer que, à l’heure où l’on se parle, le gouvernement fera de la conclusion d’une entente sur le bois d’œuvre une priorité?
Sénatrice, je vous remercie de votre question. Toutefois, vous interprétez mal mes propos. Il va de soi que la négociation du nouvel accord-cadre, c’est-à-dire l’accord de libre-échange Canada — États-Unis — Mexique, qui remplace l’ALENA, est prioritaire dans le maintien des relations bilatérales ou, en l’occurrence, trilatérales. Il faut que l’espace économique commun de l’Amérique du Nord soit régi par un cadre prévisible. Cela ne veut pas dire que, pendant ce temps, le gouvernement du Canada ne soulève pas auprès des Américains des questions relatives au commerce bilatéral, comme le bois d’œuvre, ou d’autres questions transfrontalières. Toutefois, ce sont les discussions et les négociations de plus vaste portée qui accaparent en ce moment le gouvernement.
Évidemment, le gouvernement du Canada estime que le caractère immédiat et inapproprié de l’imposition, par le gouvernement Trump, de droits de douane sur des marchandises commerciales telles que l’acier et l’aluminium, surtout en invoquant l’article se rapportant à la sécurité nationale, représentaient un problème urgent et très épineux. Heureusement, le problème est réglé, ce dont le gouvernement du Canada et l’industrie touchée sont reconnaissants. Manifestement, ce dossier demeure un irritant et constitue une priorité dans la relation économique bilatérale.