PÉRIODE DES QUESTIONS — Les ressources naturelles
L’industrie pétrolière et gazière
11 juin 2019
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Elle porte sur la crise qui se perpétue dans le secteur canadien de l’énergie.
L’Impériale a retardé le projet relatif aux sables bitumineux d’Aspen, en Alberta, invoquant le climat d’incertitude qui règne dans le milieu des affaires à l’heure actuelle. Plus tôt cette année, elle a également diminué la quantité de pétrole brut qu’elle achemine par voie ferroviaire.
Devon Energy, dont le siège social est situé en Oklahoma, a annoncé qu’elle mettait fin à ses activités au Canada et qu’elle vendait tous ses actifs canadiens. Au cours des cinq prochaines années, Husky Energy diminuera ses dépenses en capital pour des projets dans l’Ouest canadien. Le remplacement de la canalisation 3 d’Enbridge a été retardé.
Toutes ces annonces ont été faites depuis le début de l’année 2019. Monsieur le sénateur Harder, que faudra-t-il de plus pour que le gouvernement prenne la crise dans le secteur canadien de l’énergie au sérieux?
Je remercie l’honorable sénateur de sa question. Je ne voudrais pas le féliciter d’avoir posé ce qui, je l’espère, sera sa dernière question, à moins qu’il ne soit enthousiaste à la perspective des séances à venir. Je le remercie de ses questions. Elles mettent toujours l’accent sur ce secteur qu’il connaît très bien.
Je tiens à lui rappeler que le gouvernement du Canada met en place une mesure législative qui vise à établir un processus d’évaluation environnementale plus prévisible et plus efficace afin que le secteur privé puisse affirmer avec plus d’assurance non seulement que le processus d’évaluation environnementale sera achevé plus rapidement, mais aussi que les projets se concrétiseront réellement. C’est exactement ce que fait le projet de loi C-69 dont nous sommes saisis.
Sénateur Harder, combien de temps les libéraux resteront-ils aveugles et sourds aux problèmes de l’industrie pétrolière et gazière dans l’Ouest canadien? Vous prenez la parole et vous dites que le gouvernement va présenter les projets de loi C-69 et C-48, qui sont, selon vous, destinés à améliorer les choses pour l’industrie pétrolière et gazière.
N’avez-vous pas entendu la voix des gens de l’Ouest canadien? N’avez-vous pas entendu les gens, tous ces chômeurs? Plus de 100 000 personnes ont perdu leur emploi. C’est donc facile pour vous de jeter un coup d’œil dans leur direction et de vous dire que c’est juste 100 000 emplois? Quand allez-vous enfin écouter les Albertains et les habitants de la Saskatchewan lorsqu’ils parlent des problèmes qu’ils doivent surmonter? Des gens perdent leur maison. Un jeune homme au bord des larmes a témoigné au sujet du projet de loi C-48. Il a dû licencier tous ceux qui travaillaient pour lui. Plus de travail. Il était en train de perdre sa maison et probablement que, bientôt, ce sera sa famille qu’il perdra. Vous dites maintenant que vous prenez des mesures pour améliorer la situation, tout en restant sourd et aveugle aux gens de l’Ouest canadien. Quand allez-vous enfin réaliser qu’il y a un problème dans le secteur de l’énergie?
Je remercie le sénateur de sa question. Rien dans le projet de loi C-48 n’aura pour effet de faire progresser un projet ou de le mener à bon terme dans l’Ouest canadien. Le projet de loi C-48 est une mesure législative que le Sénat étudie relativement à l’imposition d’un moratoire dans le Nord-Ouest. Il s’agit d’une stratégie complémentaire du gouvernement en matière d’environnement, d’économie et de droits autochtones. Il fait partie du programme qui vise à la fois à miser sur nos ressources énergétiques et à les exploiter de manière responsable et dans le respect de nos obligations à l’égard des Premières Nations, en tenant compte des exigences que suppose l’environnement moderne et en nous adaptant à l’économie faible en émissions de carbone de demain.