DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Semaine de la responsabilisation de l’Iran
7 mai 2019
Honorables collègues, la Semaine de la responsabilisation de l’Iran est l’occasion d’attirer l’attention sur les violations des droits de la personne et l’absence de liberté de religion en Iran, de même que sur les liens de ce pays avec des mouvements extrémistes terroristes au Moyen-Orient et partout dans le monde ainsi que le soutien qu’il leur offre.
Malheureusement, le Canada semble avoir régressé pour ce qui est de confronter honnêtement le régime iranien et de s’y opposer.
Alors que, il y a quelques semaines, les États-Unis d’Amérique ont désigné organisation terroriste étrangère la Brigade des Gardiens de la révolution islamique, le Canada n’a toujours pas pris de mesure similaire, malgré la décision unanime du Parlement à cet effet.
Honorables collègues, il est temps pour le Canada de prendre cette mesure, ne serait-ce que parce que, comme l’a déjà dit le sénateur Harder, notre position en ce qui a trait à l’Iran ne doit pas être perçue comme étant déphasée par rapport à celle de nos alliés.
Les activités de la Brigade des Gardiens de la révolution islamique dépassent les bornes du droit et du système judiciaire. L’organisation relève directement du chef suprême théocratique de l’Iran. L’idéologie islamiste révolutionnaire de l’Iran mène ce pays à appuyer le terrorisme international et les groupes terroristes, dont Al-Qaïda, le Hamas et des dizaines d’autres. C’est cette idéologie qui est le fondement de sa politique internationale.
Selon le Council on Foreign Relations des États-Unis, une organisation respectée, les liens qu’entretiennent les Gardiens de la révolution islamique avec les groupes terroristes dans cette région, notamment le Hezbollah, au Liban, aident l’Iran à promouvoir ses objectifs en matière de politique internationale. Le Hezbollah est sans doute l’entité terroriste la plus puissante au monde. D’ailleurs, elle est si puissante qu’elle constitue un État dans l’État au Liban. Le Hezbollah n’est pas seulement déterminé à détruire la seule démocratie au Moyen-Orient, l’État d’Israël, il participe aussi activement à la guerre civile en Syrie et est un proche allié du régime de Bachar al-Assad.
De nombreux documents de sources ouvertes nous apprennent que l’Iran a financé le Hezbollah. Il lui a fourni des armes, notamment des missiles à longue portée qui sont maintenant capables de frapper la plupart des régions d’Israël. L’Iran a fourni à ce groupe terroriste des conseils et du leadership, une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Ce sont des gestes comme ceux-là qui ont poussé l’ancien gouvernement du Canada à rompre complètement ses relations avec l’Iran. Cette mesure extraordinaire illustre la menace que ce régime fait peser sur la sécurité internationale et la communauté internationale.
Et qu’en est-il de la menace que ce régime fait peser sur son propre peuple? Au cours de près de quatre décennies, des dizaines de milliers d’Iraniens ont été emprisonnés, maltraités, torturés et assassinés par le régime. Selon l’ONG Iran Human Rights, le régime iranien aurait fait exécuter 273 personnes en 2018. L’Iran a le taux d’exécutions de mineurs le plus élevé au monde, six exécutions de mineurs ayant été confirmées en 2018, dont celle de deux fillettes accusées du meurtre de leur mari.
Les Canadiens sont aussi concernés par cette violence. Nous sommes tous remplis de tristesse en raison de la mort, suspecte, de Kavous Seyed-Emami pendant sa détention, en Iran. La Brigade des Gardiens de la révolution islamique est l’une des entités impliquées dans la détention de cet homme. Nous ne pouvons pas ignorer cela. Nous ne pouvons pas tourner le dos à ces gens et à leurs proches.
La Semaine de la responsabilisation de l’Iran, ce n’est pas seulement demander des comptes à l’Iran. Il s’agit aussi pour nous de réfléchir à notre propre responsabilité. Si nous ne sommes pas prêts à joindre le geste à la parole, laissons tomber les platitudes sur le respect des droits de l’homme et la défense des libertés religieuses.
Il est temps de donner le statut d’organisation terroriste à la Brigade des Gardiens de la révolution islamique au titre du Code criminel du Canada. Ne pas le faire, c’est perdre toute crédibilité au pays et à l’étranger.