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PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères et le commerce international

Les relations Canada-Chine

18 février 2020


Honorables sénateurs, permettez-moi de vous lire la citation suivante :

[...] Je suis un pro de la Chine [...] J’ai probablement avalé de la propagande chinoise trop longtemps.

Chers collègues, vous ne le savez peut-être pas, mais c’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur actuel du Canada en Chine, Dominic Barton. À l’époque, M. Barton était directeur général du cabinet d’experts-conseils McKinsey, une entreprise qui entretient des liens très étroits avec le régime chinois. Monsieur le leader, le gouvernement nous dit que ces liens étroits sont un atout pour M. Barton dans son nouveau rôle en tant qu’ambassadeur. Depuis plus d’un an, deux de nos concitoyens sont maintenus en détention arbitraire en Chine, où ils sont traités de manière absolument lamentable. Qu’avons-nous fait, monsieur le leader du gouvernement? Nous continuons d’investir dans la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures. Nous continuons d’envoyer des délégations parlementaires et ministérielles en Chine. Il semble que tout se passe comme d’habitude. Nous avons maintenant un ambassadeur qui admet avoir avalé de la propagande chinoise.

Ce n’est pas le seul commentaire inquiétant de l’ambassadeur Barton sur la Chine. Il en a exprimé d’autres lors de sa comparution devant un comité de la Chambre il y a deux semaines. Pendant son témoignage, il a déclaré qu’il n’était pas au courant de l’internement de membres de la minorité musulmane en Chine et que McKinsey n’en savait rien même si, en 2018, cette entreprise a tenu une retraite à six kilomètres seulement de l’un de ces énormes camps de concentration.

Toujours pendant son témoignage devant le comité, M. Barton a admis avoir rencontré la haute direction de Huawei et discuté du cas de Mme Meng Wanzhou, mais il nous a assurés qu’il ne s’agissait en aucun cas de pourparlers en vue d’un échange de prisonniers. C’est ce qu’il dit. Pour décrire sa première rencontre avec les représentants des autorités chinoises, l’ambassadeur a aussi dit que les Canadiens étaient fâchés, mais que les Chinois étaient dans une colère noire. Comme s’il y avait moyen de comparer les deux situations. Rendus là, on serait presque tenté de croire qu’elle vient de lui, la propagande.

Monsieur le leader du gouvernement, M. Barton est-il l’ambassadeur du Canada en Chine ou a-t-il été dépêché sur place pour faire l’apologie du régime chinois? Quand le gouvernement va-t-il s’activer et faire quelque chose pour défendre les droits et les intérêts de MM. Kovrig et Spavor?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Je vous remercie, honorable sénateur. Il y avait beaucoup de choses dans une seule question, et beaucoup de choses entrent en ligne de compte dans les relations entre le Canada et la Chine. Il s’agit de relations complexes, qui durent depuis très longtemps, mais qui n’ont pas toujours été faciles. Disons qu’elles sont très tendues au moment où on se parle.

Quels que soient les enjeux — et je vais tâcher d’aborder ceux dont vous faites mention —, le Canada doit demeurer inébranlable sur la question des valeurs, d’une part, et tout faire pour que ses échanges avec la Chine, qui figure parmi ses principaux partenaires commerciaux et parmi les grandes puissances du monde, soient ouverts et constructifs.

En ce qui concerne les deux Michael, MM. Kovrig et Spavor, tous les Canadiens ont été choqués d’apprendre qu’ils avaient été incarcérés arbitrairement et dans les conditions que l’on sait. Le gouvernement continue de réclamer leur libération chaque fois qu’il en a l’occasion et d’aborder le sujet avec les plus hauts niveaux de la hiérarchie. Les Canadiens doivent se serrer les coudes et soutenir les efforts du Canada pour libérer ces deux hommes.

Son Honneur le Président [ + ]

Je regrette, sénateur Gold, mais la période des questions est terminée.

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