PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances
La mise à jour économique
8 décembre 2020
Ma question s’adresse au leader du gouvernement, le sénateur Gold.
Votre gouvernement n’a pas déposé de budget depuis deux ans. Il a récemment présenté un énoncé économique d’automne, à l’occasion duquel la ministre des Finances Chrystia Freeland a parlé de stimulus économique en réserve à pas moins de cinq reprises comme moyen de réaliser la relance économique. « Stimulus économique en réserve », c’est une autre expression à la mode de votre gouvernement, le genre d’expression que vous utilisez quand vous ne voulez pas que les Canadiens comprennent ce que vous essayez de faire en réalité. En fait, un stimulus économique en réserve, cela fait référence aux économies, aux réserves que certaines entreprises et certains Canadiens qui travaillent fort ont mis de côté en prévision des temps difficiles.
Sénateur Gold, dans une entrevue télévisée accordée la semaine dernière, la ministre Freeland a parlé de débloquer ces économies, ce stimulus économique en réserve, en disant : « Peut-être que cela va se produire tout seul, ce qui serait le meilleur des scénarios. »
Sénateur Gold, à quoi la ministre faisait-elle référence quand elle a parlé du « meilleur des scénarios »? Le gouvernement peut-il s’engager à ne pas essayer de piger dans les économies durement gagnées des Canadiens, et au sujet desquelles ils ont déjà payé des impôts?
Je vous remercie de votre question. Bien que je n’aie pas été avisé au préalable de votre question, le fait que je lise religieusement le National Post et que j’ai par le fait même pris connaissance de la publication de votre collègue M. Poilievre — un vieil ami à moi —, je pense être en mesure de vous répondre adéquatement.
En réalité, le gouvernement a pris des mesures extraordinaires et effectivement, dans bien des cas, avec l’appui des autres partis et du Sénat pour veiller à ce que les Canadiens aient les outils pour passer au travers de la crise sanitaire et de la crise économique qui nous affectent tous. Comparativement à d’autres gens ailleurs dans le monde, les Canadiens sont dans une posture raisonnable, et c’est en grande partie attribuable aux efforts de tous les parlementaires qui ont aidé le gouvernement actuel à mettre de l’argent dans les poches des contribuables et les aider à traverser cette période difficile.
Nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le gouvernement maintient son engagement à aider les Canadiens et à le faire d’une manière financièrement responsable, et c’est ce qu’il fera. Merci.
Si les finances du Canada et du gouvernement sont en si bon état, le gouvernement aurait le courage de déposer un budget de l’autre côté et de ne pas attendre deux ans. Même si on tient compte de la pandémie, le Canada est le seul pays du G7 à ne pas avoir déposé de budget en deux ans.
Sénateur Gold, même avant la pandémie, votre gouvernement avait été averti depuis longtemps des conséquences des dépenses incontrôlées. Il avait été averti qu’il était imprudent de vider complètement les coffres de l’État. Maintenant que nous sommes en pleine pandémie, nous l’avons vu de nos propres yeux. Le gouvernement n’a pas écouté et sa solution consiste maintenant à puiser de nouveau dans les coffres.
Pensez-vous que ce soit juste? Pensez-vous qu’il soit juste que la ministre des Finances dise qu’elle envisage d’intervenir et de mettre la main sur les économies des contribuables? Nous avons encore une fois besoin d’un engagement de la part de ce gouvernement. Le gouvernement promettra-t-il de ne pas s’en prendre aux économies des travailleurs canadiens et de les imposer à nouveau?
Honorables sénateurs, je fais de mon mieux pour répondre aux questions de manière factuelle et pondérée. J’ai évité et je continuerai à éviter de faire de la politique partisane, mais la façon dont le sénateur a formulé sa question est vraiment trompeuse. La ministre — et en fait, tout ministre responsable — ferait remarquer que l’un des moyens de relancer l’économie consiste à soutenir les entreprises et les familles qui dépendent de ces entreprises et à inciter les Canadiens à participer à l’activité économique. Cela signifie que les gens doivent dépenser, s’ils en ont les moyens, pour acheter des choses pour leur famille et pour eux-mêmes — en partie grâce au soutien que le gouvernement a apporté au cours de cette période difficile —, et c’est ainsi que nous nous en sortirons.