DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les droits de la personne en Türkiye
18 avril 2023
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour remercier Mesut Kacmaz, Meral Kacmaz, Murat Acar et Candan Acar, quatre Turco-Canadiens victimes de torture qui ont eu le courage de me raconter leurs histoires le mois dernier à Ottawa.
En septembre 2017, les enseignants Mesut et Meral Kacmaz et leurs deux enfants ont été enlevés illégalement au Pakistan et emmenés en Turquie, où ils ont été détenus arbitrairement et torturés. Murat Acar était un radiologiste et sa femme, Candan, une enseignante. Avec leurs deux enfants, ils ont été enlevés illégalement à Bahreïn et envoyés en Turquie en octobre 2016, où ils ont eux aussi été détenus arbitrairement et torturés. Ces deux familles ont cherché refuge au Canada après avoir échappé à la persécution en Turquie et elles sont maintenant fières de considérer le Canada comme leur patrie.
Lorsque nous nous sommes rencontrés le mois dernier, nous avons discuté de la demande de sanctions ciblées que ces quatre Turco-Canadiens ont présentée à Affaires mondiales. Ils souhaitent que le gouvernement du Canada impose des sanctions ciblées à l’endroit de 12 représentants turcs qu’ils ont identifiés comme étant responsables des graves violations des droits de la personne commis contre eux et contre leur ami Gökhan Açıkkollu, qui a été torturé à mort dans une prison turque à peu près au même moment.
Chers collègues, la situation des droits de la personne en Turquie est déplorable. Ce qui est arrivé à ces Canadiens n’est qu’un exemple d’une escalade grave et inquiétante des violations des droits de la personne en Turquie. Depuis 2016, le gouvernement turc a incarcéré plus de 300 000 personnes, dont des milliers de procureurs et de juges, et a fermé plus de 2 000 institutions et 131 médias. La Turquie a incarcéré un si grand nombre de journalistes qu’elle a été pendant un certain temps en tête des pays qui emprisonnent le plus grand nombre de journalistes.
Il y a des preuves que les détenus sont torturés et violés, et des centaines d’entre eux sont morts en prison. Les instances des Nations unies, comme le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire et le Comité des droits de l’Homme de l’ONU, ont constaté à plusieurs reprises que les autorités turques étaient responsables de graves violations des droits de la personne dans ce contexte.
Étant donné que l’impunité règne dans ce pays et que les forces de l’ordre turques ne sont manifestement pas disposées à sanctionner les responsables, il incombe à la communauté internationale, et notamment au Canada, de demander des comptes aux responsables de graves violations des droits de la personne, et ce, d’autant plus, chers collègues, que le régime d’Erdogan compte maintenant des victimes canadiennes. Il est de notre devoir de faire notre possible pour que les auteurs des crimes dont ils ont été victimes soient punis.
Je vous remercie.