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PÉRIODE DES QUESTIONS — Le Cabinet du premier ministre

L'adresse au Parlement

27 septembre 2023


L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition) [ - ]

Sénateur Gold, ma question porte — comme vous vous y attendez, j’en suis convaincu — sur le discours prononcé vendredi dernier par le président ukrainien Zelenski devant le Parlement.

Sénateur Gold, une personne était présente alors qu’elle n’aurait jamais dû s’y trouver et n’aurait jamais dû y être invitée. De deux choses l’une : soit l’appareil complet de la sécurité, du renseignement et du protocole du gouvernement Trudeau a contrôlé cette personne et a fait preuve ce faisant d’une incompétence flagrante, soit le Président sortant de la Chambre des communes a pu inviter une personne dans l’entourage du président d’un pays en guerre sans que cette personne fasse l’objet d’un contrôle, ce qui démontrerait également une incompétence flagrante de la part du gouvernement.

Sénateur Gold, qu’en est-il au juste?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ - ]

Merci de votre question.

Ce qui s’est produit est extrêmement préoccupant et tout à fait consternant pour les Canadiens, tout particulièrement les Canadiens d’origine juive et ukrainienne et tous ceux qui ont été touchés par l’Holocauste.

Avec tout le respect que je vous dois, il est regrettable, sénateur Plett, que vous lanciez des allégations sur des fondements que vous savez erronés.

Il appartient au Président de l’autre endroit, comme à la Présidente du Sénat et aux sénateurs, d’accueillir des invités. Le Cabinet du premier ministre ne vérifie pas ces noms au préalable, tout comme le nom de nos invités ne fait l’objet d’aucun contrôle.

Il s’agit d’une situation terrible et gênante pour laquelle le Président s’est excusé et a démissionné, et pour laquelle le premier ministre s’est excusé auprès de tous les Canadiens, il y a littéralement quelques minutes à peine.

Je crois qu’il est important d’entendre mon appel : j’exhorte tous les parlementaires à ne pas politiser cette situation qui a blessé profondément tant de personnes.

Le sénateur Plett [ - ]

Cette réponse est vraiment lamentable. Tous les invités doivent être approuvés par les gens du protocole et de la sécurité.

Monsieur le leader, le pouvoir est indissociable de la responsabilité. Si le premier ministre souhaite exercer le pouvoir, il doit aussi accepter la responsabilité qui l’accompagne. S’il souhaite aller partout dans le monde et rencontrer d’autres chefs d’État, il doit être responsable de la réputation du Canada, monsieur le leader.

C’est sous sa direction que le Canada a commis, la semaine dernière, sa pire gaffe diplomatique. Il aurait dû s’excuser il y a deux jours, quand les faits ont été découverts, mais il ne l’a pas fait. Aujourd’hui, il a finalement arrêté de se cacher sous une roche et a déclaré que le Parlement s’excusait. Il n’a pas dit « je m’excuse ». C’est le Parlement qui s’excuse plutôt que lui-même.

Sénateur Gold, quand le premier ministre se décidera-t-il à se comporter comme un adulte, à accepter ses responsabilités pour une fois et à s’excuser non pas au nom du Canada et du Parlement, mais en son nom propre?

Le sénateur Gold [ - ]

Comme l’honorable sénateur le sait très bien, la vérification des invités est axée sur la sécurité et vise à déterminer s’ils posent un danger pour d’autres invités ou des parlementaires. Elle ne porte pas sur d’autres facettes de leur vie.

Le Président de l’autre endroit a pris ses responsabilités et a fait ce qui s’imposait. Le premier ministre a présenté des excuses.

Ma question s’adresse au leader du gouvernement.

Monsieur le leader du gouvernement, vous faites de la désinformation dans cette enceinte. J’étais Président à l’époque, avec le Président Scheer, lorsqu’a été négocié le protocole d’entente relatif à la structure relative à la sécurité du Parlement. Je peux vous assurer que les Présidents des deux Chambres donnent des directives aux forces de sécurité sur la Colline, mais que toutes les opérations sont dirigées par le chef de la sécurité — un agent de la GRC qui rend compte directement au ministre et à l’organe exécutif du gouvernement. C’est ainsi que cela fonctionne. Chaque fois que nous faisons venir des invités sur la Colline du Parlement, ils font l’objet d’un contrôle, et ils ne sont autorisés qu’une fois que le gouvernement et la GRC ont donné leur autorisation.

Ma question est la suivante : le premier ministre est tout à fait disposé à offrir des excuses au nom de premiers ministres et de gouvernements d’il y a 40 ans ou 100 ans, mais il refuse d’assumer la responsabilité pour le gâchis qui a mis le Canada dans l’embarras sur la scène internationale, mis le Parlement dans l’embarras et blessé l’âme et le cœur des Ukrainiens, des Juifs et des Polonais de partout au pays. Quand le premier ministre assumera-t-il ses responsabilités? Pouvez-vous nous dire exactement quelles mesures il prendra afin d’éviter qu’un tel gâchis se reproduise?

Le sénateur Gold [ - ]

Je vous remercie de votre question. Je ne pense pas avoir fait de désinformation. Je répète que toutes les vérifications sont effectuées à des fins de sécurité, et non pour déterminer les antécédents ou l’histoire de quelqu’un ou d’autres choses du genre.

Le premier ministre a assumé ses responsabilités et le Président de la Chambre a assumé les siennes. Nous regrettons tous profondément ce qui s’est passé.

Encore une fois, c’est votre prérogative d’en faire une question partisane. C’est regrettable et je pense que cela n’aborde pas le vrai problème. En réalité, le Canada reste solidaire du peuple ukrainien face à l’agression russe et il continuera de l’être malgré cet incident extrêmement malheureux et gênant.

Il n’en reste pas moins que le protocole et la sécurité, en particulier lorsqu’un chef d’État s’adresse au Parlement, relèvent de la compétence du gouvernement et non de celle du Parlement. C’est un fait.

Il ne s’agit pas d’une question partisane. Il est question d’un premier ministre incompétent qui traite de nazie la fille d’un survivant de l’Holocauste — la députée Lantsman — à la Chambre des communes. Ce même premier ministre a affirmé que des contribuables canadiens et des camionneurs canadiens qui ont manifesté ici à Ottawa étaient des nazis. Voilà notre problème.

Vous voulez parler de partisanerie; moi, je parle de justice. Quand on est le premier ministre du Canada — et la responsabilité incombe au chef du gouvernement — et que l’on qualifie des Canadiens et des parlementaires de nazis, alors que, quand le premier vrai nazi foule le sol du Parlement, on lui déroule le tapis rouge, on le fait monter à la tribune et on l’ovationne, je m’en offusque, et cela n’a rien à voir avec la politique partisane.

Ma question demeure : quelles mesures le gouvernement et le premier ministre entendent-ils prendre pour que cette situation ne se reproduise plus jamais?

Le sénateur Gold [ - ]

Je vous remercie de votre question et des observations qui ont précédé et qui, selon moi, contenaient plus de désinformation que toute réponse que vous avez entendue de ma part au cours de mon mandat.

Je dirais au sénateur Housakos et à d’autres qu’il s’agit d’une situation regrettable et je crois que nous ne devrions pas traiter cette affaire comme on le fait dans cette enceinte aujourd’hui. C’est vraiment regrettable.

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