PÉRIODE DES QUESTIONS — L'immigration, les réfugiés et la citoyenneté
Les propos du ministre
27 septembre 2023
Monsieur le leader, au printemps dernier, j’ai eu droit à des remontrances pour avoir affirmé que le premier ministre et l’ancien ministre Marco Mendicino avaient menti aux Canadiens au sujet du transfèrement de Paul Bernardo. On m’a empêché d’employer le terme qui décrit le mieux le premier ministre actuel.
La semaine dernière, sénateur Gold, vous m’avez réprimandé pour avoir utilisé l’expression « prétendu rapporteur nommé par le premier ministre », déclarant qu’il s’agissait d’une insulte même si le premier ministre a effectivement créé de toutes pièces le poste et le titre de l’ancien gouverneur général.
Monsieur le leader, le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté a dernièrement tenu des propos en ligne et en entrevue pour décrire son collègue le chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre, qu’il ne pourrait absolument pas répéter au Parlement. Pourtant, personne du gouvernement n’a condamné le ministre Miller ou n’a dit qu’il devrait s’excuser.
Pourquoi donc, monsieur le leader? S’agit-il de deux poids, deux mesures?
Il y a une différence entre le langage parlementaire — ainsi que le privilège parlementaire qui s’applique aux déclarations adressées au Parlement — et les déclarations formulées à l’extérieur du Parlement.
Le ministre Miller est parfaitement capable de répondre de ses actes, et je n’ai pas l’intention de commenter davantage les remarques qu’il aurait fait à cet égard.
La période des questions est terminée.
Vouliez-vous poser une question complémentaire?
Oui, je pense, Votre Honneur, qu’il était convenu de permettre à une personne de terminer sa question avant de passer à quelque chose d’autre.
Vous aviez terminé de poser votre question, et je vous ai donné ma réponse.
Non. J’ai une question complémentaire à poser. Elle fait partie de ma question.
Je suis prêt à répondre à la question complémentaire si vous le souhaitez.
Le consentement est-il accordé?
Merci, Votre Honneur.
Vous avez raison, monsieur le leader : il existe bel et bien une différence. Dans un cas, il est question d’un conservateur, dans l’autre, d’un libéral.
À l’évidence, nous avons là deux poids, deux mesures. Le premier ministre, le ministre Miller et le reste du gouvernement Trudeau sont très prompts à montrer du doigt l’opposition et les Canadiens en général, mais rien n’est jamais de leur faute. Le premier ministre n’accepte jamais aucun blâme.
Il le fera lors des prochaines élections.
L’an dernier, le premier ministre a accusé un collègue député, de confession juive, de se ranger du côté des nazis — le sénateur Housakos en a d’ailleurs fait mention plus tôt dans sa question. Lors de la visite du président ukrainien, un officier nazi de la SS a été honoré à la Chambre des communes, mais le premier ministre et son gouvernement blâment le Parlement, autrement dit le Canada, au lieu d’en assumer la responsabilité.
Les Canadiens sont de plus en plus exaspérés de ce genre de comportement. Reste-t-il quelqu’un au sein du gouvernement Trudeau qui accepte la responsabilité ou qui fait preuve de bon sens?
Sénateur Gold, ce ne sont pas mes propos, mais bien ceux du ministre Miller. Estimez-vous approprié qu’un ministre qualifie le chef de l’opposition officielle de charlatan ou de crétin pas de classe?
Comme je ne connais pas suffisamment le député, soit la personne visée, je ne suis pas en mesure d’évaluer la pertinence de ces qualificatifs. Comme je l’ai dit, je préfère m’abstenir de faire des commentaires sur les propos du ministre Miller.