DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le massacre de Kalavryta
14 décembre 2023
Honorables sénateurs, le 13 décembre 1943, un massacre génocidaire a été perpétré dans le village montagneux de Kalavryta, en Grèce. En représailles brutales au meurtre de plusieurs soldats allemands par des partisans grecs, les nazis ont rassemblé tous les habitants du village à l’intérieur de l’école primaire de Kalavryta. Les hommes et les garçons de plus de 14 ans ont été séparés des femmes et des autres enfants, emmenés sur une colline voisine et exécutés de sang-froid. Environ 700 hommes et garçons ont été brutalement assassinés dans cet horrible acte de violence.
Les femmes et les enfants qui restaient ont été enfermés dans l’école, à laquelle les Allemands ont mis le feu lorsqu’ils ont incendié tout le village. Miraculeusement, les courageuses femmes de Kalavryta ont forcé les portes de l’école avant de découvrir les corps de leurs maris, de leurs frères et de leurs fils qui gisaient sans vie sur le sol et leur beau village, autrefois plein de vie, qui était réduit en cendres.
Cette atrocité a dévasté le village de Kalavryta, laissant chez les habitants une cicatrice indélébile en guise de triste rappel de la brutalité de la guerre.
Aujourd’hui, nous rendons hommage à leur mémoire, en préservant leur histoire dans notre conscience collective afin que leurs souffrances ne tombent pas dans l’oubli, mais aussi en racontant cette histoire poignante pour que de telles atrocités ne se reproduisent plus jamais.
Ces tragédies recèlent pourtant des histoires de résilience, de bravoure et d’un esprit humain inébranlable. Le courage dont les survivants ont fait preuve pour rebâtir leur vie et leur collectivité après un tel drame nous enseigne la valeur de l’espoir et de la persévérance face à l’adversité.
J’ai eu l’honneur et le privilège de connaître l’une des survivantes de cette journée sombre. Georgia Vagia avait deux jours le 13 décembre 1943. Son père est l’un des hommes qui ont été brutalement assassinés. Sa mère, Efthymia Vagia, a non seulement survécu, mais a reconstruit sa vie, a élevé ses enfants et a vécu assez longtemps pour voir ses petits-enfants et ses arrière-petits-enfants. Efthymia Vagia était connue comme la dernière veuve de Kalavryta. Sa fille, Georgia, est venue au Canada et est devenue citoyenne canadienne. Elle a travaillé fort et a élevé son fils afin qu’il ait un avenir meilleur et plus de possibilités qu’elle.
Alors que nous réfléchissons à cette histoire douloureuse, réaffirmons notre engagement envers la paix, la tolérance et la compréhension entre tous les peuples. Que le souvenir du massacre de Kalavryta nous rappelle les conséquences de la haine et la nécessité de favoriser un monde où de tels actes de violence n’ont pas leur place.
Soyons solidaires et jurons d’honorer leurs sacrifices et leur détermination. Les échos de l’histoire devraient toujours nous guider vers un monde où nous défendons nos valeurs de liberté et de démocratie. Merci, chers collègues.