PÉRIODE DES QUESTIONS — La sécurité publique
L'antisémitisme
20 juin 2024
Sénateur Gold, alors que les Canadiens sont confrontés à une crise après l’autre, le gouvernement Trudeau brille par son inertie. Prenons le cas de l’ingérence étrangère, par exemple. L’opposition a tiré la sonnette d’alarme pendant des années, notamment en présentant des projets de loi dans les deux Chambres. C’est seulement une fois poussé par la honte, devant le travail de la juge Hogue et le rapport préliminaire de la commission d’enquête, que votre gouvernement s’est décidé à présenter le projet de loi que nous avons adopté à la hâte au cours des derniers jours, à mon grand soulagement.
Le cas du Corps des Gardiens de la révolution islamique est aussi un parfait exemple d’inertie. Le gouvernement n’a rien fait pendant neuf ans. Il n’a pas tenu compte des diverses motions présentées, jusqu’à ce que les sondages lui montrent que les Canadiens d’origine étrangère se tournaient en masse vers le Parti conservateur. C’est ainsi que soudainement — depuis hier, en fait — il n’est plus difficile ou compliqué d’inscrire le Corps des Gardiens de la révolution islamique dans la liste des entités terroristes. C’est renversant.
Ajoutons qu’on constate, depuis quelques mois, des campements et des manifestations — manifestations illégales, je le souligne —, qui bloquent des routes et des infrastructures et menacent la communauté juive ainsi que les étudiants juifs sur les campus. Quand votre gouvernement se décidera-t-il à intervenir pour mettre fin à ces activités?
Le gouvernement a agi, et je suis reconnaissant à tous les sénateurs et à vous, sénateur Housakos, pour le discours très responsable et mesuré que vous avez prononcé hier à l’appui du projet de loi C-70. Tournons-nous maintenant vers l’avenir. Il y a encore beaucoup de travail à faire. La situation est difficile pour moi et pour les membres de la communauté de l’Université McGill ou de la communauté juive ou, en fait, de toute autre communauté qui se préoccupe de la prolifération des crimes et des discours haineux dans nos rues — il est parfois très difficile pour nous de marcher dans des quartiers que nous avions l’habitude d’appeler les nôtres.
Toutefois, il n’est pas du ressort du gouvernement fédéral de mettre fin à des manifestations ou à des campements, légaux ou illégaux, sur des propriétés privées dans une province.
Sénateur Gold, je me montre toujours responsable et mesuré.
Votre gouvernement n’a pas hésité à mettre en place la Loi sur les mesures d’urgence et à saisir des comptes bancaires pour ce qui ne nécessitait somme toute qu’une opération de remorquage, mais, pourtant, vous ne vous attaquez pas aux manifestations illégales et à des gens qui tirent sur des synagogues, qui intimident les étudiants juifs sur les campus universitaires et qui enfreignent le Code criminel. Si seulement il y avait une volonté politique dans ce pays de signaler que nous ne tolérerons plus cela. C’est tout ce que je veux dire : faites preuve de volonté politique et montrez que nous ne tolérerons pas cela.
Je dois avouer que je trouve cette utilisation de la souffrance de ma communauté très difficile. L’administration de la justice est une responsabilité provinciale, tout comme le maintien de l’ordre. C’est aussi simple que cela. Ce sont les rudiments du droit constitutionnel. En fait, nul besoin d’aller à la faculté de droit pour comprendre cela, sénateur Housakos. Allez, montrez un peu de respect pour les gens qui doivent vivre dans la rue et qui sont en difficulté.