DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le Mois de la sensibilisation à l'autisme
23 octobre 2024
Honorables sénateurs, chaque année en octobre, je prends la parole à l’occasion du Mois de la sensibilisation à l’autisme au Canada. Je commence d’abord par parler du nombre faramineux de personnes qui reçoivent un diagnostic d’autisme chaque année, ainsi que des gens qui ne sont pas diagnostiqués à cause de l’absence d’une approche nationale en matière de diagnostic et des délais d’attente.
Cependant, j’ajoute aussi habituellement une note d’espoir à mes interventions en mentionnant les bonnes choses qui ont eu lieu ou qui se produisent actuellement. Par exemple, il y a 18 mois, avec l’aide du sénateur Boehm et avec votre soutien à vous tous, le projet de loi S-203 a été adopté. Cette mesure législative oblige le gouvernement à élaborer et à mettre en œuvre un cadre fédéral relatif au trouble du spectre de l’autisme. Malheureusement, même si on a annoncé la mise en place de ce cadre et d’une stratégie, les deux ont été décriés par tous comme étant nettement insuffisants et même rétrogrades. J’y reviendrai à un autre moment.
Il se passe également de bonnes choses dans ma ville, Montréal, y compris l’ouverture du nouveau Centre de ressources et de formation d’À pas de géant et la poursuite par le Réseau pour transformer les soins en autisme de son travail exceptionnel. Malheureusement, chers collègues, des nouvelles bouleversantes nous parviennent également de ma ville cette semaine. Je me dois de les mentionner, car elles nous rappellent brutalement qu’il y a encore beaucoup de travail à faire en matière de sensibilisation à l’autisme et d’acceptation de cette maladie.
Lundi, on a appris que 11 enseignants d’une école primaire de la région de Montréal avaient été suspendus dans l’attente d’une enquête sur des allégations très troublantes. Je veux me montrer très prudent dans mes observations, car nous sommes encore un pays qui croit à l’application régulière de la loi, et toutes les personnes concernées ici méritent qu’on rende la justice et qu’on applique la loi de manière équitable.
Mais je m’en voudrais de ne pas réfuter, en termes non équivoques, les mythes sur l’autisme qui sont au centre de ces allégations et de ne pas condamner le traitement qui aurait été infligé à ces élèves.
Qu’on me permette d’être clair : l’autisme existe. L’autisme répond à un diagnostic clinique reconnu. Ce n’est pas une faiblesse. Ce n’est pas quelque chose que l’on « prêche » dans la tête de quelqu’un. Ce n’est pas quelque chose qu’on imagine. Et quiconque croit le contraire ne devrait pas avoir sa place dans notre système d’éducation et, d’ailleurs, dans notre pays, point.
Chaque enfant a un potentiel d’excellence sous une forme ou une autre. Il se peut que les enfants autistes ne soient pas capables d’apprendre de la même manière que les autres enfants, mais ils ont tout autant droit à une éducation que n’importe qui d’autre, une éducation exempte de moqueries et, surtout, de mauvais traitements, surtout si ces moqueries et mauvais traitements proviennent des personnes qui sont justement chargées de leur sécurité et de leur éducation. Chers collègues, j’espère sincèrement que ce qu’on a rapporté est un incident isolé.
Peu importe, je tenais à attirer l’attention sur cet incident, car, après tous les progrès incroyables que nous avons réalisés ces dernières années, il faut faire preuve de vigilance pour ne pas régresser et ne pas laisser ce genre de discours dangereux s’envenimer et se propager. Merci, chers collègues.