DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le Mois de la sensibilisation à l'autisme
30 octobre 2024
Honorables sénateurs, octobre s’achève, et avec lui le Mois de la sensibilisation à l’autisme au Canada. Malheureusement, je suis moins optimiste cette année quant à la direction que prend notre pays relativement à l’autisme.
L’année dernière, en effet, nous étions heureux d’avoir adopté le projet de loi S-203, qui demande la création d’un cadre fédéral relatif à l’autisme. Cette loi impose au gouvernement fédéral des exigences assorties d’échéances, mais n’est pas prescriptive au point de menotter les fonctionnaires et les principaux intéressés, dont les Canadiens autistes.
Nous voulions que ce projet de loi aboutisse. Surtout, nous voulions que le gouvernement réussisse à présenter enfin une approche nationale qui entraînerait des changements significatifs.
Malheureusement, il est devenu évident l’hiver dernier que l’élaboration du cadre désormais requis par la loi s’était transformée en exercice de cochage de cases axé sur le paraître plutôt que sur le faire.
Nous avons exprimé notre déception et fourni des commentaires détaillés et réfléchis sur ce qui, selon nous, manquait cruellement au plan du gouvernement. Et par « nous », je veux dire moi, le sénateur Boehm, le député Lake et plusieurs intéressés.
En effet, plusieurs d’entre vous, chers collègues, ont pris le temps de rencontrer les principaux intéressés en avril dernier et vous avez aussi été déçus par ce que vous avez entendu, à tel point que nous avons collectivement demandé à rencontrer le ministre, en vain, ce que j’ai rarement vu depuis que je suis au Parlement.
En fin de compte, le gouvernement a publié la stratégie et le cadre pour l’autisme il y a quelques semaines et, exactement comme nous l’avions dit dans nos mises en garde, ils sont largement décriés. Comme c’est souvent le cas dans les exercices où l’on coche des cases, comme celui-ci, le résultat final est tout au plus idéaliste. Ce qui est proposé semble bien beau, mais il n’y a aucune mesure concrète et aucun échéancier. Bref, il n’y a aucun plan.
Comme Jamie Peddle, dont le fils, Jacob, a 12 ans, l’a dit aux médias :
Aucun enfant sur la liste d’attente pour un traitement ne sera retiré de la liste d’attente [...] grâce à cette stratégie pour l’autisme.
M. Peddle a ajouté qu’au lieu d’aider les enfants à recevoir le traitement dont ils ont besoin, le gouvernement est concentré à créer davantage de bureaucratie en consultation pour permettre aux bureaucrates de jaser entre eux, et M. Peddle a tout à fait raison. C’est désormais tout ce que nous retirons du projet de loi S-203. Aucun enfant autiste ne se porte mieux ou ne se portera mieux grâce à cela, et encore moins ceux qui sont trop vieux pour être pris en charge et à qui on retire des ressources. Par contre, nous avons maintenant une nouvelle entité bureaucratique. C’est ce que le gouvernement a fait avec cette loi. Il a ajouté une nouvelle couche de bureaucratie.
Pendant ce temps, les familles avec un enfant autiste continueront d’avoir du mal à trouver l’aide dont elles ont besoin. Ajoutons cela à la liste des choses qui, malheureusement, ne fonctionnent pas dans ce pays. Merci, chers collègues.