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Projet de loi sur le cadre national sur la publicité sur les paris sportifs

Troisième lecture

5 novembre 2024


Honorables sénateurs, j’interviens pour parler très brièvement du projet de loi S-269 qui est marrainé par la sénatrice Deacon. J’ai eu le plaisir de présider le Comité sénatorial permanent des transports et des communications durant sa brève étude du projet de loi. Évidemment, je suis un porte-parole de l’opposition favorable au projet de loi. Je l’appuie sans réserve.

Au cours de l’étude, nous avons réalisé — et je pense que n’importe lequel d’entre nous qui, comme moi, regardons assez régulièrement les sports, en particulier, qui passent toujours à la télévision, car même si les jeunes générations délaissent la télévision ces jours-ci, et comme nous l’avons entendu, les radiodiffuseurs traditionnels en souffrent, les baby-boomers comme moi qui suivent encore les matchs de football du dimanche ou les matchs de hockey du samedi soir...

J’en fais partie. Je suis à la limite. Mes enfants me traitent de « boomer » chaque fois qu’ils passent par la salle familiale et me voient regarder des sports à la télévision.

La moitié du temps, on a l’impression qu’au lieu d’être dans son salon, on est au beau milieu d’un casino de Vegas ou d’Atlantic City, entouré de preneurs de paris tellement on est bombardé à répétition de la même publicité, habituellement très somptueuse, dont la vedette fait l’éloge, évidemment, des paris sportifs.

Bien entendu, nous savions que ce risque existait quand nous avons adopté le projet de loi il y a quelques années. Ce que nous avons appris au cours de notre étude, c’est qu’il y a eu des ramifications sociales. La seule chose qui me préoccupe, c’est que les gens ont tendance à penser qu’il s’agit d’un problème très répandu et qu’il touche de nombreux Canadiens, que la dépendance aux paris sportifs est devenue un énorme problème et qu’elle a presque atteint un niveau de crise.

La vérité, c’est que nous n’avons pas été en mesure de le confirmer entièrement. Du moins, je n’ai pas réussi. Je n’ai pas pu obtenir de statistiques concrètes sur le nombre de personnes qui utilisent les paris sportifs pour autre chose que se divertir avec modération et de façon responsable. Toutefois, il y avait manifestement suffisamment de militants pour dire que, même si le pourcentage n’était que de 3 %, 4 %, 5 %, 7 % ou 10 %, il y avait un trop grand nombre de gens dépendants aux paris sportifs. Le plus souvent, il s’agit de personnes qui n’ont pas les moyens de parier ainsi et, bien sûr, cela entraîne d’autres problèmes sociaux, comme des problèmes familiaux, des problèmes financiers, etc. Ce qui me préoccupe particulièrement, c’est que cela touche les jeunes de manière disproportionnée, à mon avis.

Je l’ai constaté personnellement chez des amis à un très jeune âge. Nous étions tous des amateurs de sport, mais quelques-uns de mes amis ont développé une dépendance au pari sportif. Bien sûr, à l’époque, ils pariaient dans des cercles malsains, dans des ruelles sombres et avec des gens pas très recommandables. Au moins, aujourd’hui, on se sert d’une carte de crédit qu’on remplit ou d’un compte bancaire qu’on vide. On se rend en ligne, on se laisse emporter et on parie.

C’est devenu un problème qui a été porté à notre attention. À mon avis, le projet de loi proposé par la sénatrice Marty Deacon est raisonnable. Il ne permet pas de cibler tous les problèmes auxquels nous faisons face, mais c’est un pas dans la bonne direction. Je pense que nous devons continuer à être vigilants. Nous devons commencer à réfléchir à la question suivante : pourquoi les équipes sportives au Canada, en particulier, sont-elles devenues dépendantes des revenus tirés du jeu? Je crois qu’il y a un problème plus vaste qui doit aussi être examiné en profondeur, et nous devons tenter de le décortiquer.

Je suis également préoccupé par le fait qu’il y a plus d’un an, le gouvernement Trudeau nous a dit que si nous adoptions rapidement le projet de loi C-11, nous allions résoudre tous les problèmes de la radiodiffusion et que cela commencerait à créer un nouveau flux de revenus pour les radiodiffuseurs traditionnels, ce qui les sauverait des difficultés qu’ils rencontrent. Pourtant, quand on regarde certaines émissions des radiodiffuseurs traditionnels, dans un segment d’une heure, on ne voit pratiquement rien d’autre que des publicités pour des paris sportifs, ce qui est également préoccupant. Il faut se pencher sur cette question et en comprendre les tenants et aboutissants, car, comme pour tout le reste, je pense que lorsque les jeunes sont bombardés de publicités qui mettent en avant certains types de comportements, ceux qui ont des tendances à la dépendance sont attirés par ces publicités.

Je prends la parole à ce moment-ci pour appuyer sans réserve le projet de loi de la sénatrice Deacon. Je pense que nous devons l’adopter. Je pense que nous devons être vigilants et garder les yeux ouverts sur ce que nous pourrions faire de plus en tant que parlementaires pour résoudre le problème. Sénatrice Deacon, félicitations pour votre projet de loi. J’espère que tous nos collègues l’appuieront. Merci.

Son Honneur la Présidente intérimaire [ + ]

Vous plaît-il, honorables sénateurs, d’adopter la motion?

Des voix : D’accord.

(La motion est adoptée et le projet de loi, lu pour la troisième fois, est adopté.)

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