DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'affaire des 47 de Hong Kong
19 novembre 2024
Honorables sénateurs, c’est aujourd’hui un jour sombre dans l’histoire de Hong Kong qui rappelle douloureusement de l’érosion continue de la démocratie et de la liberté sous la domination autoritaire de Pékin. La condamnation de 45 des 47 démocrates de Hong Kong — des personnes qui ont osé rêver d’un avenir meilleur et plus libre pour la population de Hong Kong — n’est pas seulement une injustice; c’est un acte calculé de répression contre tous ceux qui tiennent aux principes de la démocratie, des droits de la personne et de la primauté du droit.
Ces hommes et ces femmes courageux viennent de tous les horizons — ce sont des jeunes, des aînés, des activistes, des syndicalistes et d’anciens législateurs — et leur seul crime a été d’organiser des élections primaires pacifiques et non officielles pour le conseil législatif en 2020 et d’y prendre part. Après trois ans de détention, ces personnes ont été condamnées aujourd’hui à des peines additionnelles allant de 3 à 10 ans d’emprisonnement, conformément à une loi draconienne sur la sécurité nationale imposée par Pékin.
Pékin veut garder l’affaire dans l’ombre et détourner les regards du monde entier. Le soi-disant procès s’est déroulé sans jury et il y avait seulement cinq sièges réservés au public dans la salle d’audience. Au lieu de donner au régime de Pékin la discrétion qu’il souhaite, nous devons braquer les projecteurs sur ce qui se passe à Hong Kong.
Je veux être clair : les 47 militants hongkongais sont les porte-parole des millions de personnes qui croient en la promesse de « un pays, deux systèmes », c’est-à-dire que les Hongkongais seraient en mesure de prendre part, au moins dans une certaine mesure, au processus démocratique. Leur persécution envoie un message effrayant à tous ceux qui se trouvent à Hong Kong et à ceux qui ont quitté ce territoire : on ne tolérera pas que quiconque ose contester le régime de Pékin.
Le Canada ne peut pas fermer les yeux sur cette situation. La répression contre ceux qui dénoncent Pékin ne se limite pas au territoire contrôlé par le régime, elle s’étend au-delà des frontières. Même au Canada, les Hongkongais qui ont immigré ici font face à des menaces de répression transnationale, allant de la surveillance au harcèlement en passant par l’intimidation. Il ne s’agit pas d’un problème lointain. Cela se produit ici même, en sol canadien, et porte atteinte à la sécurité et aux libertés de ceux qui ont trouvé refuge dans notre grande démocratie.
Le Canada doit adopter une position ferme. Nous soutenons la population de Hong Kong depuis le début, depuis la bataille de Hong Kong en 1941 jusqu’aux mesures de répression des droits de la personne de la dernière décennie, et nous devons continuer à le faire sans réserve. En tant que pays ayant à cœur les droits de la personne et la primauté du droit, le Canada a la responsabilité d’agir en soutenant les Hongkongais, ici et à l’étranger. Nous envoyons un message clair : la répression et la tyrannie n’ont pas leur place dans le monde, et nous disons à ceux qui veulent défendre la démocratie que nous serons à leurs côtés. Merci, chers collègues.