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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de Serge Fiori, C.Q.

25 juin 2025


L’honorable Leo Housakos (leader de l’opposition)

Honorables sénateurs, c’est avec une profonde émotion que je prends la parole aujourd’hui pour souligner le départ d’un géant de la musique québécoise, un poète de l’âme, Serge Fiori.

Son décès, survenu hier, le 24 juin, jour de la Fête nationale du Québec, résonne avec une symbolique saisissante, comme si le destin avait voulu que ce fils de Montréal, ce bâtisseur de notre identité culturelle, tire sa révérence le jour même où le peuple québécois célèbre sa fierté, sa langue et ses racines.

Serge Fiori a marqué bien plus que la scène musicale; il a façonné l’imaginaire québécois. Avec Harmonium, il a créé une œuvre enracinée et universelle, sincère et audacieuse, qui parlait autant à l’âme qu’à l’esprit. Il chantait la quête, le doute, l’émerveillement, et il a touché le cœur du Québec avec une discrétion rare. Peu d’artistes ont su accompagner autant de générations.

Des chansons comme Pour un instant, Un musicien parmi tant d’autres, Histoires sans paroles ou Comme un fou ne sont pas que des succès : ce sont des fragments de notre histoire, des refrains qui unissent les cœurs d’un bout à l’autre de la province et bien au-delà. Découvrir pour la première fois Si on avait besoin d’une cinquième saison, c’est faire l’expérience d’une œuvre profondément novatrice, à la fois musicale et poétique.

Son œuvre est un monument culturel. Elle transcende les modes et les générations. Comme Félix Leclerc ou Gilles Vigneault avant lui, Serge Fiori appartient à ce cercle restreint de créateurs dont les chansons deviennent patrimoine.

Aujourd’hui, nous pleurons un pilier de notre culture, mais son héritage, lui, demeure bien vivant. Pour bon nombre d’entre nous, le souvenir des premières notes des chansons d’Harmonium reste gravé dans notre mémoire. Ses mélodies résonnent encore et ses paroles continuent de faire vibrer les cœurs — tant de ceux qui ont grandi avec sa musique que de ceux qui la découvrent aujourd’hui, émerveillés.

Honorables sénatrices et sénateurs, en ce lendemain de Saint-Jean-Baptiste, rendons hommage à cet homme profondément aimé du peuple québécois. Même après s’être retiré de la scène, Serge Fiori habite encore nos vies, dans les salons, dans les rues et dans les veillées. Il se disait « un musicien parmi tant d’autres », mais pour le Québec, il était, et restera, l’un des plus grands.

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