PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère des Anciens Combattants
Le recours aux drogues psychédéliques à des fins thérapeutiques
23 octobre 2025
Madame la ministre, soyez la bienvenue. Avant-hier à Ottawa, des vétérans et des spécialistes ont affirmé en conférence de presse que peu de progrès ont été réalisés ces deux dernières années concernant le recours aux drogues psychédéliques à des fins thérapeutiques. Pourtant, dans un rapport datant de 2023, le Sénat réclamait des mesures immédiates, invoquant pour ce faire les taux de suicide alarmants parmi les anciens combattants. Ces taux sont en effet supérieurs de 50 % parmi les hommes, de 200 % parmi les femmes et de 250 % parmi les hommes de moins de 25 ans. Ces chiffres sont terribles.
En décembre 2024, le document d’information que vous avez vous-même produit disait qu’Anciens Combattants Canada avait pris connaissance de la recommandation du Sénat et qu’il était ouvert à toutes les options de traitement. Ma question est simple : qu’a fait votre ministère, concrètement, pour régler le problème?
Merci beaucoup, sénateur, pour cette question, et je tiens à vous remercier de me donner l’occasion de comparaître devant vous.
Je suis très reconnaissante au Sénat et aux comités pour le travail accompli lors de la dernière législature, notamment par le Sous-comité des anciens combattants, dans le cadre de l’étude menée sur ce sujet.
Évidemment, veiller à ce que les anciens combattants reçoivent le soutien et les prestations auxquels ils ont droit fait partie intégrante de mon mandat et de celui d’Anciens Combattants Canada. Pour ce faire, il faut notamment s’assurer que les anciens combattants ont accès à des traitements adéquats, y compris les nouveaux traitements, afin de tenter de résoudre de manière responsable à leurs problèmes de santé, qu’ils soient d’ordre physique ou mental.
Anciens Combattants Canada rembourse les traitements pourvu que des données scientifiques et cliniques en démontrent l’efficacité. Les fonctionnaires de mon ministère travaillent en étroite collaboration avec leurs homologues de Santé Canada et des Instituts de recherche en santé du Canada afin de surveiller l’apparition de nouveaux traitements et d’évaluer leur pertinence pour les anciens combattants. Ces traitements incluent les drogues psychédéliques auxquelles vous faites référence.
La recherche sur la psychothérapie axée sur les drogues psychédéliques se poursuit, mais à l’heure actuelle, on ne dispose pas de beaucoup de données. Nous savons que les personnes qui ont reçu un diagnostic de trouble de stress post-traumatique lié à leur participation à une mission de combat ou à leur travail de militaire peuvent réagir à des degrés divers aux traitements, y compris celui-ci, et Santé Canada continue d’évaluer la sécurité, l’efficacité et la qualité des nouveaux médicaments et traitements avant de les réglementer.
Madame la ministre, j’ai beaucoup entendu parler d’évaluation, d’observation et de surveillance, mais fondamentalement, votre ministère a la responsabilité d’agir en chef de file et de faire un travail de coordination dans la lutte contre la crise de santé mentale qui touche directement nos anciens combattants.
Pourtant, au cours des deux dernières années, nous avons principalement vu votre ministère se contenter d’adopter une approche observationnelle et de faire de la surveillance tout en suivant les travaux de recherche sans prendre aucune initiative concrète pour les faire avancer.
Madame la ministre, ma question est la suivante : pourquoi le ministère des Anciens Combattants n’a-t-il pas pris l’initiative de réunir le ministère de la Santé, le ministère de la Défense nationale et les Instituts de recherche en santé du Canada afin de mettre en œuvre un programme conjoint sur les traitements utilisant des substances psychédéliques au lieu d’attendre que d’autres agissent? Prenez les devants et coordonnez le travail de toutes ces organisations.
Merci, sénateur. Nous travaillons en permanence avec nos partenaires dans certains de ces autres domaines, y compris avec Santé Canada, comme je l’ai mentionné. Nous collaborons en permanence avec des experts en santé et des organismes de réglementation à mesure que la recherche dans ce domaine évolue. Nous continuerons à examiner les nouveaux traitements dès que leur efficacité peut être démontrée avec des données. Nous continuerons à évaluer les possibilités offertes par ces traitements à mesure que des données probantes pourront justifier les décisions à prendre à leur sujet.