DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Journée internationale des droits de l'homme
10 décembre 2025
Honorables sénateurs, en cette Journée des droits de l’homme, nous nous rappelons que la lutte pour la dignité humaine n’est ni théorique ni lointaine. Elle se déroule en temps réel dans la vie d’hommes, de femmes et d’enfants qui sont confrontés chaque jour à la tyrannie, à la terreur et à la persécution.
Au-delà de nos frontières, la liste des endroits où les droits de la personne sont bafoués reste tragiquement longue : en Iran, où des femmes et des hommes courageux continuent de revendiquer leurs libertés fondamentales; en Chine, où l’internement massif des Ouïghours, l’écrasement de la société civile à Hong Kong et la persécution des dissidents se poursuivent sans conséquences; à Cuba et au Venezuela, où des régimes autoritaires affament et emprisonnent leurs propres citoyens, tandis que les voix démocratiques sont réduites au silence; au Soudan, où l’une des pires catastrophes humanitaires au monde se déroule dans l’indifférence quasi totale.
Chers collègues, cela nous amène à une dure réalité : ces violations persistent en partie parce que les démocraties du monde sont devenues trop confortables, trop silencieuses et trop disposées à détourner le regard. Trop souvent, les gouvernements occidentaux, y compris le nôtre ici même au Canada, sont tentés de troquer leurs principes contre des avantages politiques à court terme ou des gains économiques. Ils modèrent leur discours dans leurs relations avec Pékin, alors même que la Chine emprisonne les dissidents et menace presque tous ses voisins. Ici, chez nous, le premier ministre Carney tient à approfondir les relations commerciales avec ce régime, comme si les droits de la personne étaient une considération secondaire plutôt qu’une condition préalable.
C’est précisément ce comportement conciliant qui conduit à des précédents encore plus dangereux. Lorsqu’un pays démocratique récompense des acteurs violents par une reconnaissance prématurée, comme l’a fait notre premier ministre en reconnaissant un État palestinien inexistant, non seulement cela récompense le terrorisme, mais cela renforce également la dynamique qui fait que le peuple palestinien est utilisé comme bouclier et qui le fait souffrir depuis des générations. En effet, cette souffrance est directement liée à cette tendance plus générale qu’a l’Occident à privilégier la conciliation, à sa réticence de longue date à prendre des décisions difficiles face à des acteurs malveillants tels que le Hamas.
Nous voyons les conséquences de cette dérive morale ici même, chez nous. Elles se font sentir dans nos propres rues, ici même au Canada, que ce soit lorsque les Canadiens juifs sont ciblés ou lorsque des agents étrangers intimident des citoyens canadiens sur notre propre territoire. C’est ce qui arrive lorsqu’une démocratie n’établit pas de limites claires ou lorsqu’on remplace la clarté morale par le relativisme moral.
Honorables sénateurs, la Journée des droits de l’homme ne devrait pas être une célébration rituelle, mais plutôt un rappel, voire un avertissement, que le silence a un prix et que le Canada, à l’instar des autres États démocratiques du monde, a le devoir de ne pas trouver d’excuses aux oppresseurs, mais plutôt de leur résister, et de leur résister haut et fort, sans excuses et sans compromis.
Merci.