Aller au contenu

DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de l'honorable Nicholas William Taylor

27 octobre 2020


Honorables sénateurs, voici une déclaration au nom de la sénatrice Paula Simons :

On l’appelait le libéral le plus authentique de l’Alberta. Ici, à Ottawa, on connaissait l’honorable Nicholas Taylor comme étant un sénateur distingué à la chevelure argentée. En Alberta, Nick Taylor était considéré comme étant le Don Quichotte de la politique provinciale, celui qui ne perdait jamais ni son courage ni son sens de l’humour.

Nick Taylor est décédé à Calgary le 3 octobre, un mois avant son 93e anniversaire.

Né à Bow Island, dans le Sud de l’Alberta, il fait ses études à l’Université de l’Alberta dans les domaines de la géologie et du génie minier. Après 10 ans de service à titre de géologue au sein d’une société pétrolière, il démarre sa propre société d’exploration qui, à son apogée, possède des bureaux à Calgary, à Londres, à Syracuse, à Tel-Aviv, au Caire et à Istanbul.

En 1968, Nick Taylor fait une chose des plus inhabituelles pour un pétrolier de l’Alberta : il se joint au Parti libéral fédéral et se porte candidat aux élections à Calgary. Il perd, mais ne se laisse pas abattre pour autant.

En 1974, il devient chef du Parti libéral de l’Alberta, à une époque où le mot « libéral » est considéré comme un gros mot en Alberta et où le parti ne détient pas le moindre siège à l’assemblée législative. Sans banquette à son nom, Nick Taylor s’assied à la tribune, où il regarde le débat et divertit les journalistes.

Il n’abandonne jamais. En 1986, il est finalement élu député de Westlock, dans l’Alberta rurale, et il dirige un caucus de quatre députés à l’Assemblée législative de l’Alberta. Ses traits d’esprit lui gagnent le cœur des Albertains, à défaut de leurs votes.

Il a dit, une fois, du gouvernement progressiste-conservateur, « Une joute intellectuelle, pour ces gens, c’est la panique ». D’un autre adversaire politique, il a dit en riant, « S’il n’y avait que deux bouses de vaches dans une pâture, il y mettrait les pieds les deux en même temps ».

Une autre fois, il a chanté l’hymne américain, Star-Spangled Banner, pendant la période des questions pour protester contre la tentative du gouvernement de privatiser davantage de soins de santé. Deux premiers ministres albertains différents auraient, en fait, interdit à leurs propres députés de rire des blagues de Nick Taylor et des chahuts qu’il faisait. Comme on pouvait s’y attendre, cela n’a pas marché.

Nick Taylor a siégé à l’Assemblée législative de l’Alberta pendant 10 ans avant d’être nommé au Sénat en 1996. Il y a siégé jusqu’en 2002, date à laquelle il a pris sa retraite et est retourné à l’exploration pétrolière.

Mais il n’a jamais perdu sa passion pour la politique ou pour l’Alberta.

En 2019, lors des audiences du Comité permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources à propos du projet de loi C-69, la Loi sur l’évaluation d’impact, à Calgary, le projet de loi y étant très impopulaire, il y a eu de grandes manifestations à l’extérieur et à l’intérieur de l’hôtel où se tenaient les audiences. Cela n’a pas empêché le pétrolier Nick Taylor de faire une entrée impétueuse dans la salle de bal de l’hôtel, à 91 ans, pour témoigner avec passion en faveur du projet de loi.

Nick Taylor a gagné l’affection et le respect des Albertains. Il nous manquera beaucoup. Nous présentons nos condoléances à sa femme, Peg, et à leurs enfants Patrice, Jennifer, Terry, Sheila, Ally, Susan et Sarah.

Haut de page