DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Journée nationale des peuples autochtones
21 juin 2022
Honorables sénateurs, je prends la parole pour souligner la Journée nationale des peuples autochtones. Elle fait partie du programme Le Canada en fête, qui comprend également la Saint-Jean-Baptiste, la Journée canadienne du multiculturalisme et la journée de la fête du Canada elle-même. La Journée nationale des peuples autochtones fait partie intégrante du programme Le Canada en fête, car elle complète la reconnaissance des multiples facettes de la diversité canadienne. Ensemble, ces quatre journées permettent de reconnaître l’ensemble des peuples qui ont bâti notre pays.
Les peuples autochtones ont participé à la défense du Canada dès les tout premiers jours du Canada. Je songe notamment à la guerre de 1812, aux deux guerres mondiales du XXe siècle, à la défense de ma patrie, la Corée, et aux missions de maintien de la paix et autres conflits auxquels les Forces armées canadiennes ont participé au fil des ans.
Un des vétérans autochtones les plus décorés a été Tommy Prince, qui a courageusement servi pendant la Deuxième Guerre mondiale et la guerre de Corée. Trop souvent, les contributions des peuples autochtones n’ont pas obtenu la reconnaissance qu’elles méritaient à juste titre.
À ce sujet, je crois qu’il est très important de souligner que le Livre du Souvenir de la guerre de 1812, qui a été dévoilé dans la chapelle du Souvenir du Parlement il y a quelques années seulement, contient la liste des guerriers autochtones qui ont donné leur vie dans le conflit qui a permis de préserver leurs propres nations et le Canada lui-même à la suite d’une invasion.
Nous reconnaissons aussi les innombrables Autochtones de tous les horizons qui ont grandement contribué à améliorer la vie des leurs et de tous les Canadiens. Il y a littéralement trop de personnes pour les nommer toutes. Toutefois, dans mon domaine de l’éducation, je pourrais vous parler de quelques personnes très inspirantes comme Verna Kirkness, une pionnière dans le monde de l’éducation au Manitoba; Janet Smylie, professeure agrégée à l’École de santé publique Dalla Lana de l’Université de Toronto; et notre propre ancienne collègue, l’honorable Lillian Dyck, qui a été professeure dans une unité de recherche en neuropsychologie au Département de psychiatrie de l’Université de la Saskatchewan avant d’être nommée au Sénat, où elle a accompli ses fonctions avec brio.
Aujourd’hui, nous reconnaissons et soulignons l’ensemble de leurs réalisations qui ont contribué à bâtir notre pays. La relation historique entre les peuples autochtones et le Canada a souvent été difficile. Cette journée de célébrations nous donne l’occasion de démontrer non seulement notre gratitude, mais aussi notre volonté à aller de l’avant et à bâtir le Canada de demain.
Merci.
Honorables sénateurs, en l’honneur de la Journée nationale des peuples autochtones, je prends la parole pour raconter deux histoires.
Tout d’abord, je tiens à rendre hommage au regretté Harry Daniels, un fier Métis. Postes Canada a créé dernièrement un timbre commémoratif qui lui rend hommage et qui met en lumière sa contribution à l’histoire des Autochtones.
Harry Daniels est surtout connu, peut-être, pour le rôle qu’il a joué pendant les négociations constitutionnelles qui ont défini la politique canadienne dans les années 1980. Daniels était un ardent défenseur des droits des Métis; il s’est battu pour que les Métis soient inclus dans la définition du terme « peuples autochtones » incluse dans la Constitution.
Cela n’a pas été tâche facile. Il s’est buté à Jean Chrétien, alors ministre de la Justice, qui a d’abord refusé ses demandes. Le militantisme résolu de Harry et sa persévérance ont toutefois fini par convaincre M. Chrétien et le premier ministre Trudeau d’inclure les Métis. Cette décision a transformé la relation qui existait entre les Métis et le gouvernement fédéral.
Je remercie la Société canadienne des postes d’avoir rendu hommage à Harry et de m’avoir demandé de prendre la parole pendant la cérémonie qui s’est déroulée la semaine dernière à Regina. C’était un événement important pour Regina Beach et pour notre famille élargie. Harry était le cousin de ma mère et, comme il avait 17 ans de plus que moi, il a toujours été pour moi « oncle Harry ».
Les timbres commémoratifs racontent des histoires. C’est un point que Postes Canada a en commun avec les peuples autochtones, puisque nous avons pour tradition de tisser des liens entre les générations et de transmettre nos connaissances en racontant des histoires.
J’aimerais parler d’une autre histoire, qui souligne un autre combat pour la justice. J’ai récemment visionné un film intitulé I’m Not An Indian, réalisé par R.J. Maloney en partenariat avec Jake Dockstator, un des créateurs du film.
Le documentaire raconte l’histoire d’Orville Smoke, regretté chef de la Première Nation de Dakota Plains. On y fait le récit percutant de vérités désagréables et de conséquences tragiques et horribles, tout en donnant une lueur d’espoir.
On trouve le documentaire sur la chaîne Crave. Même si le film traite d’événements douloureux et tragiques, j’exhorte mes collègues de la Chambre à le regarder cet été, avant le 30 septembre 2022, jour où le Canada soulignera la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.
Le chef Smoke et Harry Daniels ont lutté avec acharnement pour améliorer le sort des peuples autochtones. Leur héritage ne se résume pas à leurs réalisations, car celles-ci tracent aussi la voie pour les générations futures. Il faut se souvenir de leurs histoires. Nous devons les raconter pour qu’on ne les oublie pas.
Merci. Hiy kitatamîhin.