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Projet de loi sur le Mois du patrimoine hellénique

Deuxième lecture--Ajournement du débat

1 juin 2023


Propose que le projet de loi S-259, Loi désignant le mois de mars comme Mois du patrimoine hellénique, soit lu pour la deuxième fois.

 — Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi S-259, Loi désignant le mois de mars comme le Mois du patrimoine hellénique. C’est un véritable honneur pour moi d’intervenir dans cette enceinte pour présenter mon premier projet de loi d’intérêt public au Sénat. Je tiens à remercier le sénateur Housakos, qui a eu l’amabilité de soutenir mon projet de loi et qui en sera le porte-parole. J’espère qu’il jouera son rôle avec bienveillance.

Dans mon intervention d’aujourd’hui, je souhaite aborder quatre points essentiels. Tout d’abord, je parlerai brièvement de mes liens avec la communauté hellénique. Cela expliquera pourquoi il m’a été demandé, à moi qui ne suis pas grec, de parrainer ce projet de loi. Deuxièmement, je voudrais parler de la genèse et de l’évolution de ce projet de loi. Je présenterai ensuite un bref historique de l’héritage grec du Canada. Enfin, je terminerai en vous faisant part des commentaires positifs que j’ai reçus de la part d’organisations helléniques et de dirigeants communautaires qui appuient l’adoption du projet de loi S-259.

Mes liens avec la communauté hellénique remontent à bien longtemps. En fait, ils remontent à plusieurs décennies. Dans mon ancienne vie, j’ai eu l’honneur de soutenir divers organismes communautaires et groupes ethniques en parrainant, en faisant des dons et en présidant de nombreux événements et activités de collecte de fonds. La communauté hellénique de Montréal était certainement l’une des communautés avec lesquelles j’entretenais des liens profonds et étroits.

Notre collègue le sénateur Housakos et moi soutenons depuis longtemps la section montréalaise de l’American Hellenic Educational Progressive Association.

Je suis également un distingué mécène de l’Hellenic Ladies Benevolent Society, un organisme sans but lucratif qui a célébré son 100e anniversaire l’année dernière et qui vient en aide aux membres de la communauté hellénique, entre autres, qui sont dans le besoin. Je suis fier de pouvoir dire que, au fil des ans, nous avons aidé la communauté à amasser des centaines de milliers de dollars pour soutenir de nombreuses bonnes causes qui profitent à différents groupes et à différentes personnes d’origine hellénique.

Sur le plan professionnel et personnel, j’ai également noué des liens solides avec de nombreux leaders, entrepreneurs et défenseurs de la communauté. Aujourd’hui encore, certains de mes amis les plus proches à Montréal sont issus de la communauté hellénique.

Il y a quelques années, j’ai eu le grand honneur d’être nommé « philhellène de l’année » par la communauté hellénique du Grand Montréal pour mon militantisme et mon engagement envers la communauté. Ce prix, qui est fièrement exposé chez moi, n’est décerné qu’en de rares occasions à des non-Grecs et rend hommage aux personnes qui s’engagent en faveur de l’hellénisme. J’ai donc été particulièrement touché par cet honneur.

Plus récemment, en avril 2022, j’ai eu le privilège d’accompagner l’ancien Président, ainsi que les sénateurs Housakos et Saint-Germain, lors d’une visite officielle en République hellénique. Il est on ne peut plus opportun que mon premier voyage international officiel en tant que sénateur ait eu lieu en Grèce. C’est un voyage que je n’oublierai jamais.

Nous avons rencontré plusieurs parlementaires et politiciens, dont le premier ministre, le président du Parlement hellénique, l’archevêque d’Athènes et divers ministres et autres fonctionnaires. Quatre-vingts ans après l’établissement officiel de nos relations avec la République hellénique, ces relations sont plus fortes que jamais. Nous partageons les mêmes valeurs démocratiques et les deux pays collaborent de manière constructive pour renforcer le commerce et les investissements bilatéraux, ainsi que pour encourager une coopération plus étendue dans divers domaines, notamment l’éducation et les affaires.

D’une certaine manière, mon voyage en Grèce m’a rappelé les liens étroits qui unissent nos deux pays et m’a donné une motivation supplémentaire pour présenter ce projet de loi.

Comme vous le savez peut-être, un projet de loi similaire a été déposé en mars 2021, au cours de la 43e législature, par notre collègue Annie Koutrakis, députée de Vimy, une circonscription de la région de Montréal. Malheureusement, le projet de loi C-276 de Mme Koutrakis est mort au Feuilleton lors de la dissolution du Parlement et des élections fédérales qui ont suivi. Mme Koutrakis ainsi que d’autres parlementaires et membres de la diaspora hellénique du Canada se sont engagés à présenter à nouveau le projet de loi au cours de la 44e législature.

L’automne dernier, Mme Koutrakis et le sénateur Housakos m’ont demandé de déposer à nouveau ce projet de loi au Sénat. Compte tenu de mon engagement de longue date envers la communauté et de mon amour pour tout ce qui est grec, ils ont estimé que j’étais la personne toute désignée pour présenter un nouveau projet de loi et le faire adopter par le Parlement. J’ai été honoré qu’on me fasse cette demande et j’ai accepté avec plaisir au nom d’une communauté pour laquelle j’ai le plus grand respect et la plus grande admiration.

Je sais que Mme Koutrakis a fait beaucoup de démarches auprès des communautés avant de déposer son projet de loi en 2021. J’avais confiance en son travail, mais j’ai également estimé qu’il fallait que j’aille moi-même à la rencontre des organisations communautaires et des particuliers pour leur demander leur avis sur la version précédente du projet de loi, en particulier sur le libellé du préambule.

Après avoir mené mes propres recherches, j’ai lancé des consultations au début de cette année. J’ai contacté divers organismes et de nombreuses personnes dans tout le pays, issus d’un large éventail de secteurs, notamment des organisations à but non lucratif, des universitaires, des chercheurs, des juristes, des intervenants communautaires, des chefs religieux et des personnes d’origine grecque. Au total, mon bureau a contacté près de 150 groupes et personnes distincts.

Les réactions que nous avons reçues sont unanimes : tout le monde soutient l’initiative, m’a encouragé à présenter le projet de loi le plus rapidement possible et — sans vouloir exercer de pression — a exhorté les parlementaires à adopter le projet de loi dans les plus brefs délais. Je vous ferai part de certains de ces commentaires un peu plus loin dans mon discours.

Plus important encore, j’ai été ravi de recevoir des commentaires constructifs et des suggestions de modifications de pure forme, mineures au préambule du projet de loi C-276, le prédécesseur du projet de loi S-259. En collaboration avec quelques-uns de nos collègues parlementaires, dont la députée Annie Koutrakis et le sénateur Housakos, j’ai le sentiment que nous avons correctement intégré ces corrections dans le projet de loi que nous avons devant nous.

J’ai l’espoir et la certitude que le projet de loi S-259, dans sa forme actuelle, répondra aux besoins et aux aspirations de la communauté hellénique. J’espère que le comité auquel le projet de loi sera renvoyé invitera les membres de la communauté à donner leur avis.

Aux fins du compte rendu, je voudrais prendre un moment pour lire le texte du préambule du projet de loi :

Attendu que plus de 260 000 Canadiens sont d’origine grecque et qu’il existe de nombreuses communautés grecques dans l’ensemble du pays;

[Attendu] que les Canadiens d’origine grecque ont apporté une précieuse et durable contribution à l’édifice politique, économique, scientifique, juridique, médical, culturel et social du Canada;

que les origines de la démocratie canadienne remontent à l’ancienne cité-État grecque d’Athènes;

que le mois de mars revêt une importance culturelle et spirituelle particulière pour la communauté grecque, puisque c’est le 25 mars 1821, jour de la fête de l’Annonciation, que la Grèce a amorcé sa guerre d’indépendance de l’Empire ottoman, qui a été le prélude à la création de l’État grec moderne;

que la célébration du Mois du patrimoine hellénique continuerait d’encourager les Canadiens d’origine grecque à promouvoir leur culture et leurs traditions et à les faire découvrir à leurs concitoyens [...].

Je tiens à remercier publiquement tous ceux qui, je pense, ont amélioré le préambule, ainsi que la députée Koutrakis, qui a fait le gros du travail dans l’élaboration de ce projet de loi.

Honorables sénateurs, comme vous pouvez le constater, les Canadiens et les citoyens du monde entier ont de nombreuses raisons d’apprécier l’hellénisme, son héritage et son incidence sur nos démocraties.

Comme vous le savez peut-être, le Canada a établi des relations officielles avec la République hellénique en 1942, alors que le gouvernement grec était en exil pendant la Seconde Guerre mondiale. L’année dernière, nous avons célébré le 80e anniversaire de ce partenariat, qui a également coïncidé avec la visite officielle de notre Président. Bien entendu, avant cet accord bilatéral, le Canada abritait une communauté hellénique peu nombreuse, mais vigoureuse et dynamique.

L’histoire des Canadiens d’origine grecque remonte à près de 200 ans, lorsque les premiers immigrants se sont installés à Montréal dans les années 1840. Selon les documents d’archives, en 1871, 39 personnes d’origine grecque vivaient au Canada. Ce nombre modeste a augmenté au fil des ans, grâce à deux vagues d’immigration en provenance de la Grèce.

La première vague a eu lieu à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, à la suite de la crise économique de 1893 qui a sévi dans la république. La deuxième vague a eu lieu après la Deuxième Guerre mondiale. Des plus de 1 million de Grecs qui ont quitté leur pays lors de cette deuxième vague, près de 120 000 personnes ont choisi le Canada comme destination finale. J’ai de beaucoup de membres de la famille, d’amis et de connaissances qui sont arrivés au Canada à cette époque-là.

Aujourd’hui, plus de 260 000 Canadiens d’ascendance grecque vivent dans notre pays. Ils sont forts, ils sont fiers et ils sont partie intégrante de la mosaïque culturelle du Canada.

Dans un article universitaire publié l’an dernier, le récit suivant résume bien la manière dont les émigrants de la Grèce se sont intégrés dans leur pays d’accueil :

Au Canada, les Grecs ont tenté d’équilibrer leurs efforts d’intégration à leur nouveau pays en maintenant leur identité grecque, car bon nombre d’entre eux espéraient retourner en Grèce en moins de 10 ans. C’est pourquoi ils ont créé des églises, des écoles de langue et de nombreuses associations laïques où on parlait grec à divers degrés. Bien entendu, ils ont aussi fondé des entreprises, comme des restaurants ou des épiceries, où les membres de la communauté se rassemblent et socialisent.

Pour diverses raisons, [...] la plupart des familles d’immigrants grecs sont restées au Canada et, pour les immigrants d’origine comme pour leurs descendants, l’intégration est devenue l’objectif principal.

Je crois que le plus révélateur, dans cette déclaration, est le fait que de nombreux Grecs qui avaient l’intention de retourner en Grèce ont décidé de rester au Canada. Ce changement de plan a probablement été motivé par diverses raisons, mais j’aime croire qu’ils ont été nombreux à choisir de rester au Canada parce qu’ils s’y sentaient les bienvenus, chez eux, et qu’ils savaient que le Canada pouvait leur offrir d’innombrables possibilités ainsi qu’un environnement sûr et bienveillant où élever leur famille.

Comme l’explique l’Encyclopédie canadienne :

Les immigrants grecs professionnels travaillent comme ingénieurs, avocats, médecins, professeurs et fonctionnaires. Les personnes d’origine grecque nées au Canada étant plus scolarisées que leurs parents, elles occupent de meilleurs emplois professionnels et spécialisés.

Naturellement, à mesure que la population d’origine grecque a augmenté au Canada, il en a été de même pour le nombre d’associations, d’organismes et d’églises centrés sur les Grecs dans les diverses communautés au pays.

Je n’aime pas attirer l’attention sur un groupe ou une personne en particulier, mais je m’en voudrais de ne pas prendre le temps de souligner le travail de l’ordre canadien de l’American Hellenic Education and Progressive Association, ou AHEPA, dont j’ai parlé plus tôt. L’un des aspects importants de la mission de l’AHEPA, qui compte des divisions dans toutes les grandes villes nord-américaines, consiste à sensibiliser la société aux principes hellénistes.

Ce sont des principes comme l’engagement envers l’humanité, la liberté et la démocratie. Je sais d’expérience que la division montréalaise fait un travail remarquable pour redonner à la communauté, notamment en organisant des collectes de fonds, en offrant des bourses d’études et en participant aux efforts de lutte contre la pauvreté.

La première section canadienne de l’AHEPA a été créée il y a près de 100 ans, à Toronto, pour « aider les immigrants à s’établir confortablement dans leur nouveau pays sans sacrifier leur identité et leur patrimoine helléniques ». Peu de temps après, on a créé la division de London, puis celle de Montréal, en 1930. Montréal et Athènes ont aussi comme particularité d’être des villes sœurs.

J’aimerais aussi dire un mot sur la Hellenic Ladies Benevolent Society.

Depuis 1922, la [Hellenic Ladies Benevolent Society] aide des milliers de personnes et de familles à obtenir l’aide financière dont elles ont besoin en distribuant les fonds recueillis lors de ses diverses activités de financement. À Montréal, cette société est un pilier indispensable de la communauté et elle aide certaines des personnes les plus défavorisées et privées de leurs droits.

Outre ces deux organisations, il existe plusieurs autres groupes, associations et instituts à but non lucratif qui représentent la communauté hellénique, qui promeuvent ses valeurs et qui sauvegardent son histoire. J’évoquerai certains d’entre eux dans la suite de mon intervention. Naturellement, comme le stipule le préambule du projet de loi, les Canadiens d’origine grecque ont également apporté des contributions durables à notre nation dans divers domaines, et je sais que ces organisations ont joué un rôle essentiel dans ces réussites individuelles.

Sur le plan spirituel et religieux, la communauté gréco-canadienne est également soutenue et guidée par l’Église orthodoxe grecque. D’ailleurs, l’église orthodoxe grecque St. George’s, la première du genre au Canada, a été fondée en 1909 à Toronto.

L’archevêque actuel est Son Éminence Sotirios Athanassoulas, qui est au service des Canadiens d’origine grecque depuis six décennies et qui m’a récemment écrit pour appuyer le projet de loi S-259. Si vous n’êtes pas encore convaincu que les Grecs du Canada méritent une célébration d’un mois en leur honneur, nul besoin de chercher plus loin qu’en Ontario, où Queen’s Park est devenu en 2020 la première assemblée législative du Canada à reconnaître officiellement le mois de mars comme le Mois du patrimoine hellénique.

Depuis, le gouvernement de l’Ontario s’est aussi engagé à investir 325 000 $ pour appuyer la planification et la création d’un nouveau musée du patrimoine gréco-canadien qui abritera une collection d’artéfacts à Toronto, là où se trouve le plus grand bassin de Canadiens d’origine grecque.

Les commentaires que la province a reçus des parties prenantes ont confirmé la nécessité d’un espace public permettant de relier les générations au legs de la culture hellénique. Le musée sera situé au siège social de l’archidiocèse. Je sais que l’archevêque Sotirios se réjouit de ce nouveau projet.

Comme je l’ai mentionné plus tôt, j’ai travaillé avec quelques collègues parlementaires pendant plusieurs mois en vue de rédiger le projet de loi. En plus d’avoir appuyé le projet de loi lorsque je l’ai présenté, le sénateur Housakos agit aussi en tant que porte-parole bienveillant pour la mesure législative. J’ai très hâte d’entendre ses observations à l’étape de la deuxième lecture. Si je n’ai pas réussi à vous convaincre du bien-fondé du projet de loi, je ne doute pas qu’il y arrivera.

De plus, je suis heureux de vous annoncer qu’Emmanuella Lambropoulos, la députée libérale de Saint-Laurent, à Montréal, et Canadienne d’origine hellénique, marrainera le projet de loi à l’autre endroit.

Le projet de loi sera appuyé par Dave Epp, le député conservateur de Chatham-Kent—Leamington. Comme vous pouvez le voir, nous avons déjà l’appui de plusieurs partis, et j’espère que le projet de loi sera adopté au Parlement en un clin d’œil.

Grâce à mes consultations avec la communauté hellénique, j’ai recueilli un grand nombre de soutiens et d’appuis officiels de la part de Canadiens qui se réjouissent de cette initiative législative. Je pense qu’il est important de faire connaître certaines de ces réactions positives.

Le Congrès hellénique canadien, institution nationale qui représente, défend et promeut les intérêts et les préoccupations des Canadiens d’origine hellénique, s’est montré très favorable au projet de loi.

Le Dr Theodore Halatsis, président du Congrès hellénique canadien, a écrit que ce dernier « soutient fièrement et de tout cœur » mon initiative, et il a souligné que « les Canadiens d’origine hellénique d’aujourd’hui ont fièrement contribué à la richesse du Canada dans divers secteurs ».

L’ordre canadien de l’American Hellenic Educational Progressive Association a aussi accueilli favorablement le projet de loi S-259. Comme il l’a souligné, ce projet de loi salue non seulement les contributions des Canadiens d’origine grecque au tissu socioéconomique, politique et scientifique du Canada au cours du siècle dernier, mais il salue également les contributions de la culture et de la civilisation grecques aux valeurs canadiennes de liberté, de démocratie, d’éducation, de responsabilité civique et d’excellence individuelle et familiale.

La Fondation éducationnelle Socrate m’a écrit pour me dire à quel point le projet de loi S-259 « a suscité l’enthousiasme et la fierté » de ses membres, qui m’ont rappelé que les idées et les concepts helléniques ont été adoptés dans le monde entier et constituent la base de notre civilisation occidentale.

Vasilios Sioulas, président de la section d’Ottawa de l’American Hellenic Educational Progressive Association, a raconté une histoire touchante sur son père, qui a combattu pendant la Seconde Guerre mondiale.

Vasilios a expliqué que, comme son père et d’innombrables autres personnes :

Les immigrants grecs ont traversé l’océan en quête d’une vie meilleure, [et] après un voyage éprouvant, ils ont pu voir apparaître à l’horizon un panneau de bienvenue au Canada, sur le Quai 21, à Halifax.

Dans sa lettre, il a écrit :

L’histoire des Grecs au Canada est riche en récits inspirants de réussite. C’est l’histoire de leur apport considérable à leur pays d’adoption.

À son avis, l’adoption du projet de loi S-259 :

[...] ravivera l’esprit immortel de nos ancêtres et attisera notre imagination pour le plus grand bien de toutes les parties concernées.

Nicolas Pantieras, collègue de Vasilios à l’Association hellénique éducative et progressive d’Amérique, a également soutenu cette initiative. Il a déclaré ce qui suit :

En faisant du mois de mars le Mois du patrimoine grec, nous reconnaissons et célébrons la riche contribution culturelle et historique de la communauté grecque au Canada et dans le monde. Cette reconnaissance favorise un sentiment d’appartenance et de respect de la diversité, ce qui permet de mieux comprendre et de mieux apprécier la société multiculturelle du Canada. Cela permet également aux Grecs de faire connaître leur culture et leur patrimoine à l’ensemble des Canadiens, ce qui favorise le dialogue et la compréhension interculturels.

Tony Lourakis, président de la fondation du patrimoine hellénique — un organisme très respecté et géré par des professionnels, qui fait la promotion de l’enseignement supérieur et dispense de la formation dans le domaine des études helléniques —, m’a rappelé que ce qui n’est pas transmis, étudié, ou apprécié, finit par tomber dans l’oubli.

Par conséquent, il a déclaré ce qui suit :

Reconnaître la culture et l’histoire helléniques est essentiel pour en assurer la préservation et pour comprendre les fondements d’une culture qui influence notre société encore de nos jours.

Il a ajouté ce qui suit :

La reconnaissance du Mois du patrimoine hellénique nous donne l’occasion de mettre en lumière l’histoire inestimable de la Grèce, tant classique que moderne, tout en soulignant la plus grande force du Canada, qui est sans aucun doute sa diversité.

Je n’aurais pas pu mieux dire.

L’archevêque Sotirios, chef de l’archidiocèse grec orthodoxe du Canada, a offert son plein soutien, tant à titre personnel qu’au nom de l’archidiocèse. Il a écrit :

Cette loi n’est pas seulement importante pour la communauté grecque qui vit aujourd’hui dans ce pays, mais je pense qu’elle sera encore plus significative pour les générations futures qui sont nées et ont grandi dans ce glorieux pays qu’est le Canada, mais dont les racines remontent à la Grèce et à son histoire sans pareille.

Stanley Papulkas, président d’Itoc Media Corp, a même suggéré de déplacer au mois de mars la tournée canadienne du Festival international du film grec, qui se déroule actuellement à l’automne, afin de célébrer la culture hellénique à l’échelle du pays, dans le cadre du Mois du patrimoine hellénique. Comme vous pouvez le constater, ce projet de loi suscite déjà l’enthousiasme de la communauté.

Certains ont affirmé que les projets de loi visant à reconnaître des journées, des semaines ou des mois spéciaux étaient inutiles. Je ne suis évidemment pas de cet avis. Prenons par exemple le témoignage de Bill Molos, directeur de programme et responsable de la recherche aux archives gréco-canadiennes de la Fondation du patrimoine hellénique à l’Université York. Il a déclaré :

Les mois du patrimoine donnent aux Canadiens l’occasion de célébrer la contribution de divers groupes culturels au Canada. Donner à ces communautés des moyens de faire connaître leurs histoires, leurs expériences et leurs points de vue favorise une meilleure compréhension et l’inclusion dans la société canadienne. En en sachant plus au sujet de nos différences, nous favorisons le sentiment d’appartenance au Canada et nous adoucissons les lignes au sein de la belle mosaïque canadienne.

La reconnaissance au Canada du mois de mars en tant que Mois du patrimoine hellénique aidera à sensibiliser les Canadiens à l’hellénisme et à l’histoire des Canadiens d’origine grecque et elle soutiendra les efforts existants visant à promouvoir la compréhension entre les cultures et à inspirer de nouvelles initiatives à l’échelle du pays.

Scott Gallimore, président du conseil d’administration de l’Institut canadien en Grèce, s’est dit pleinement en faveur du projet de loi et a mentionné que :

[...] l’institut croit en l’importance de cette initiative pour consolider la relation entre les deux pays et reconnaître les importantes contributions des citoyens grecs qui résident au Canada en matière de culture et de mode de vie.

Le professeur Jacques Perreault, de l’Université de Montréal, qui est aussi l’un des directeurs de l’Institut canadien en Grèce, a appuyé mon initiative, tout en réitérant le fait que la communauté grecque constitue l’une des communautés culturelles les plus dynamiques du pays, et que son apport au développement économique et culturel du Canada et du Québec et la mise en valeur de son héritage culturel ont contribué à construire le Canada d’aujourd’hui. Chris Adamopoulos et le personnel de l’École Socrates-Démosthène de Montréal m’ont fait part du témoignage suivant, et je cite :

Nous pensons que c’est une initiative à soutenir, bien sûr, mais surtout, à l’ère des nouvelles générations d’origine grecque, il y a un grand besoin de revitaliser leur héritage grec et aussi d’honorer la contribution des générations grecques passées.

Je crois que le projet de loi S-259 permettra d’atteindre cet objectif. Chers collègues, je m’arrêterai ici, mais j’aurais pu vous faire part de plusieurs autres témoignages de Canadiens qui accueillent favorablement le projet de loi S-259. Comme je l’ai déjà mentionné, je m’étais imposé le devoir de bien consulter la communauté de partout au pays avant de présenter mon projet de loi. C’était important pour moi d’avoir leur appui et leur rétroaction. Je crois honnêtement avoir bien intégré leurs commentaires dans le libellé du préambule, et je souhaite sincèrement gagner leur appui — et le vôtre, bien évidemment.

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