Aller au contenu

DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de l'honorable John Carnell Crosbie, c.p., O.C., O.N.L.

4 février 2020


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui en mémoire de l’honorable John Crosbie, un géant politique, une figure emblématique, une légende de la politique fédérale et un infatigable défenseur de ma province.

John Crosbie est né à St. John’s le 30 janvier 1931, soit avant que Terre-Neuve ne se joigne à la Confédération. Il était le fils de Ches Arthur Crosbie, un éminent homme d’affaires et politicien de St. John’s, et de Jessie (Carnell) Crosbie. Après avoir obtenu un diplôme en sciences politiques de l’Université Queen’s, il a obtenu un diplôme de l’Université Dalhousie en 1956. Il a commencé à pratiquer le droit et est entré en politique en 1965 comme conseiller municipal à St. John’s. Il a brièvement été adjoint du maire de St. John’s en 1966. La même année, il a été nommé ministre des Affaires municipales et du Logement et a créé la Newfoundland and Labrador Housing Corporation. En 1967, il est devenu ministre de la Santé et a créé la Newfoundland and Labrador Medicare Commission et le cadre du régime provincial d’assurance-maladie.

Après un différend concernant la direction du Parti libéral en 1969 avec une autre icône du monde politique, Joseph R. Smallwood, John Crosbie est passé, en 1971, dans le camp de l’opposition, formée alors par les progressistes-conservateurs, qui ont par la suite été portés au pouvoir en 1972 et ont nommé M. Crosbie à plusieurs fonctions au sein du Cabinet provincial. Dans le gouvernement progressiste-conservateur de Moores, il a occupé les postes de ministre des Finances, président du Conseil du Trésor, ministre du Développement économique, ministre des Pêches, ministre des Affaires intergouvernementales, ministre des Mines et de l’Énergie et leader du gouvernement à la Chambre. Il a quitté la politique provinciale en 1976 et est entré en politique fédérale en 1979.

En 1979, quand les progressistes-conservateurs ont été élus à la tête du gouvernement minoritaire sous le premier ministre Joe Clark, M. Crosbie est devenu ministre des Finances et a présenté un budget sévère, qui n’a pas reçu l’appui de la Chambre des communes. Le gouvernement de M. Clark a été défait sur une motion de défiance en 1980. Pour cette raison, M. Crosbie a affirmé que le gouvernement de Joe Clark, dont le mandat avait duré huit mois, avait « été assez longtemps au pouvoir pour proposer des idées, mais pas assez pour qu’elles aboutissent ».

En 1983, il s’est porté candidat à la direction du Parti progressiste-conservateur, et il a terminé troisième derrière M. Clark et M. Mulroney. Quand Brian Mulroney est devenu premier ministre, M. Crosbie a été nommé au Cabinet.

Ses réalisations politiques incluent la promotion de l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis sous le premier ministre Brian Mulroney, la décision d’investir dans la plate-forme Hibernia de forage pétrolier extracôtier, une initiative couronnée de succès, et son combat pour favoriser l’avenir économique de Terre-Neuve-et-Labrador.

En 1992, il a décidé de fermer la pêche à la morue alors que Terre-Neuve-et-Labrador subissait l’effondrement des stocks de la morue du Nord, pêche qui avait soutenu l’économie de la province pendant des siècles. Ce fut l’une des décisions politiques les plus difficiles qu’il ait dû prendre.

M. Crosbie a quitté la politique fédérale en 1993, puis a publié ses mémoires intitulés No Holds Barred: My Life in Politics en 1997.

Il a reçu l’Ordre du Canada en 1998 et l’Ordre de Terre-Neuve-et-Labrador, en 2008. En 2008, il a été nommé lieutenant-gouverneur de Terre-Neuve-et-Labrador, poste qu’il a occupé jusqu’en 2013.

C’était un homme affable et sincère qui faisait preuve de courage, de compassion et d’engagement et qui était doté d’un excellent sens de l’humour. Il avait aussi la réputation d’être très exigeant. Il est décédé en janvier dernier, à l’âge de 88 ans. Il laisse dans le deuil son épouse, Jane, qui était son alliée indéfectible, et ses enfants, Michael, Beth, ainsi que Ches, qui est maintenant le chef du Parti progressiste-conservateur de ma province.

Honorables sénateurs, je vous invite à honorer la mémoire de ce politicien exceptionnel qui a marqué la politique municipale, provinciale et fédérale, mais qui était avant tout un fier résidant de Terre-Neuve-et-Labrador.

Haut de page