PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances
La mise à jour économique
15 décembre 2020
Ma question s’adresse au sénateur Gold, le leader du gouvernement au Sénat. Sénateur Gold, comme vous le savez, je tâche de trouver, comme bien d’autres, le programme du gouvernement et des renseignements financiers au sujet de ses dépenses liées à la COVID-19. Nous constatons un manque de transparence et beaucoup d’entre nous déplorent le travail lamentable du gouvernement en matière de transparence budgétaire. L’énoncé économique de l’automne soulève d’autres questions. Il a été publié le mois dernier et les parlementaires, après avoir passé au peigne fin ses 259 pages, peinent à comprendre l’information qu’il renferme.
Dans l’énoncé économique de l’automne, le gouvernement annonce un plan de relance de 100 milliards de dollars. Outre l’insuffisance de détails à propos du plan, je signale que le gouvernement a déjà annoncé un programme d’infrastructure de 100 milliards de dollars, lequel a été étudié à deux reprises par le Comité sénatorial permanent des finances nationales. Le Comité a conclu que le programme d’infrastructure comporte des lacunes majeures. Plus précisément, le Comité a recommandé que le gouvernement établisse des priorités claires, des objectifs concrets et des mesures de rendement précises, qu’il publie des données sur les projets individuels et fasse rapport aux Canadiens sur l’atteinte du but fixé. Autrement dit, le programme d’infrastructure de 100 milliards de dollars manque de transparence. En fait, ce programme a soulevé de telles préoccupations que les parlementaires ont demandé à la vérificatrice générale d’entreprendre une vérification spéciale, d’où ma préoccupation au sujet du plan de relance de 100 milliards de dollars.
Compte tenu de ce que nous savons du programme d’infrastructure existant, dans quelle mesure les Canadiens peuvent-ils avoir l’assurance que le nouveau plan de relance, tel que l’a prévu le gouvernement, atteindra ses objectifs? Quand pouvons-nous nous attendre à être informés des détails de ce nouveau plan de relance?
Je vous remercie de votre question, madame la sénatrice, et de vos efforts constants pour demander des comptes au gouvernement à propos de ces dossiers importants. Le programme de 100 milliards de dollars dont vous avez parlé est en fait l’annonce d’une série de mesures que le gouvernement pense devoir prendre lorsque nous atteindrons la prochaine étape de notre lutte contre cette pandémie.
Le gouvernement a fait preuve de transparence depuis le début en soumettant régulièrement de l’information sur les programmes qu’il a mis en place pour aider les Canadiens. À mon avis, les Canadiens devraient avoir l’assurance que le gouvernement continuera à déployer tous les efforts possibles et à faire appel aux esprits les plus brillants de ce pays pour élaborer des programmes adaptés aux circonstances. À ce sujet, je pense que les Canadiens devraient être rassurés, pour reprendre un mot que vous avez utilisé, par la nomination récente de Michael Sabia comme sous-ministre des Finances. Grâce à son travail dans le dossier de l’infrastructure à la Caisse de dépôt et placement du Québec et ailleurs, il a montré qu’il sait comment faire avancer les choses et obtenir des résultats.
L’examen de l’énoncé économique de l’automne nous a permis de relever un deuxième problème, qui concerne le Compte des opérations de l’assurance-emploi. Le gouvernement a décidé d’imputer la PCU au Compte des opérations de l’assurance-emploi et de bonifier les prestations. Il est estimé que le déficit du Compte des opérations de l’assurance-emploi atteindra 52 milliards de dollars d’ici 2024, mais le gouvernement n’a pas indiqué comment il compte combler ce dernier. En pleine pandémie, alors que les entreprises tentent de survivre, les employeurs s’inquiètent à juste titre de savoir si ce déficit sera comblé par une augmentation des cotisations. Comment le gouvernement compte-t-il éponger le déficit dans le Compte des opérations de l’assurance-emploi?
Je vous remercie de cette question très importante. Je n’ai pas de réponse précise, car je pense qu’aucun d’entre nous ne sait exactement comment certaines mesures seront traitées dans six mois, et encore moins dans un an. Nous pouvons toutefois affirmer avec confiance qu’au début de la pandémie, le Canada se trouvait dans une situation financière avantageuse. Les agences d’évaluation du crédit soutiennent que le Canada est toujours en position de force, et c’est en grande partie grâce aux programmes que le gouvernement a mis en place. Ces programmes ont été soutenus dans cette enceinte et à l’autre endroit afin que les Canadiens — et l’économie dans son ensemble — disposent des ressources nécessaires pour affronter la tempête.