PÉRIODE DES QUESTIONS — La santé
La distribution des vaccins contre la COVID-19
25 mai 2021
Honorables sénateurs, j’aimerais poser une question au leader du gouvernement. Selon le Toronto Star, le premier ministre Trudeau a lui-même parlé d’une première dose pour l’été et d’une deuxième à l’automne. Ces mots sont probablement ce qui se rapproche le plus d’un aveu d’échec de la part du premier ministre. Que nous n’ayons qu’une dose à l’été et qu’il faille attendre l’automne pour obtenir la deuxième est le résultat direct de l’échec du gouvernement à obtenir un nombre suffisant de vaccins contre la COVID-19, surtout au début de l’année, durant les mois qui ont mené à la troisième vague, la vague Trudeau.
Monsieur le leader, comment le premier ministre a-t-il pu penser qu’il pouvait être suffisant de promettre aux Canadiens un été un peu mieux avec une dose de vaccin, puis une deuxième dose à l’automne? Personne ne veut de ce scénario. Le premier ministre ne devrait-il pas plutôt viser à fournir les deux doses le plus tôt possible aux Canadiens?
Je vous remercie de votre question, sénateur. Puisque vous ne vous lassez pas de me poser des questions sur les prétendus échecs du gouvernement, je ne me lasserai pas de rappeler au Sénat que, conformément aux réponses que j’ai fournies il y a plusieurs mois à de telles questions, le Canada est sur la bonne voie et dépasse même les objectifs qu’il s’est fixés pour vacciner les Canadiens comme il se doit. En effet, la recommandation qui a été suivie par de nombreux gouvernements au pays et qui consiste à prolonger l’intervalle entre la première et la deuxième dose de vaccin s’avère, selon des recherches scientifiques ultérieures, très bien fondée.
Le Québec, par exemple, a vacciné près des deux tiers des habitants admissibles à ce jour et a complètement évité la troisième vague. Certains des problèmes auxquels certaines provinces sont actuellement confrontées sont clairement dus au fait qu’elles ont assoupli les normes trop rapidement ou qu’elles n’ont pas pris la situation suffisamment au sérieux à différents moments.
Bref, le gouvernement demeure en bonne voie de respecter sa promesse aux Canadiens, à savoir qu’ils recevront les vaccins dont ils ont besoin, et nous faisons de bons progrès à cet égard.
En effet, sénateur Gold, je suis las de poser ce genre de questions. J’aimerais obtenir une véritable réponse et voir le premier ministre tenir ses promesses. Il révise sans cesse ses objectifs. J’ai regardé un tournoi de golf de la PGA ce week-end et j’ai vu 10 000 personnes suivre Phil Mickelson sur le terrain de golf. J’ai regardé une partie d’un match de hockey tenu au Minnesota. J’ignore combien de milliers de spectateurs étaient dans l’assistance. Et nous nous vantons d’avoir pris les devants? J’ignore comment vous mesurez la réussite, sénateur Gold, mais je sais que nos critères ne sont pas les mêmes.
Dans plusieurs provinces, le système des soins de santé est toujours sous pression. L’accès insuffisant aux vaccins oblige les hôpitaux à se concentrer uniquement sur les cas de COVID-19. Les services essentiels et les opérations d’urgence sont suspendus et les listes d’attentes s’allongent. Monsieur le leader, j’ai été ému d’entendre parler du cas d’une femme d’Ottawa, qui a attendu de subir une opération pendant près d’un an. Son opération n’était pas considérée comme urgente jusqu’à ce que ses autres organes aient été touchés. Récemment, elle est demeurée quatre jours à l’hôpital en attente d’une opération d’urgence. Son médecin affirme que sa liste d’attente est de plus de huit mois, alors qu’elle n’était que de quatre à six semaines il y a seulement deux ans. Monsieur le leader, le cas de cette femme et de sa famille n’est pas isolé. Des milliers de Canadiens sont dans une situation semblable.
Comment l’échec du gouvernement Trudeau en matière d’approvisionnement en vaccins aide-t-il ces familles et les hôpitaux? Comment peut-on qualifier cela de réussite?
Je vous remercie de votre question. Personne ne nie, et certainement pas le gouvernement, que la pandémie et le fardeau que le système de santé a dû supporter ont eu des conséquences très graves sur tous les Canadiens, alors je vous prie de ne pas mal interpréter ma réponse. Le gouvernement est d’avis que son plan, son éventail diversifié de vaccins et les efforts extraordinaires que la ministre Anand et son équipe déploient pour garantir un approvisionnement de vaccins régulier et croissant au Canada constituent une réponse efficace à la pandémie. Par ailleurs, les chiffres l’illustrent bien, soit le nombre de vaccins administrés et la proportion de Canadiens ayant déjà reçu le vaccin.
Monsieur le leader, selon un communiqué de presse... Le temps est écoulé.
Selon mon chronomètre, il reste une minute, mais je m’incline devant le greffier au Bureau. Désolé, sénatrice Martin.