PÉRIODE DES QUESTIONS — Le commerce international
Le bois d'œuvre
27 mai 2021
J’ai aussi une question pour le leader du gouvernement. Nombre de dossiers urgents sont en suspens ou ont été mis de côté à cause de la pandémie de COVID-19, mais celui dont je souhaite parler est très grave, monsieur le leader. Vendredi, le département américain du Commerce a annoncé qu’il avait l’intention, plus tard au cours de l’année, d’augmenter de plus du double les droits compensateurs et antidumping visant le bois d’œuvre importé du Canada, dont le taux passera de 8,99 % à 18,32 %. C’est plus du double. En réponse à cette annonce, le B.C. Lumber Trade Council a fait cette déclaration :
Nous sommes troublés par la hausse considérable du taux préliminaire qui a été annoncée aujourd’hui. Cette décision est d’autant plus aberrante que le prix du bois d’œuvre a atteint un sommet sans précédent et que la demande grimpe en flèche aux États-Unis [...]
Monsieur le leader, la ministre Ng a dit que le gouvernement du Canada défendra vigoureusement le secteur forestier, mais j’aimerais savoir ce que le gouvernement compte faire exactement à cet égard. Que fera exactement le gouvernement Trudeau d’ici à ce que le département américain du Commerce impose finalement ces droits de douane en novembre?
Merci de votre question, sénatrice. Comme nous le savons bien, c’est un différend important entre les deux pays, mais il ne date pas d’hier.
C’est bien connu, le secteur forestier est important pour l’économie canadienne et pour les hommes, les femmes et les familles qui en sont tributaires, et nous en sommes tous conscients. Comme vous l’avez mentionné, le gouvernement s’engage à défendre vigoureusement les intérêts de ce secteur.
On m’a informé que la ministre Ng soulève cette question à toutes les occasions, y compris auprès du président Biden, de l’ambassadrice Tai et de la secrétaire Raimondo. Le gouvernement croit qu’il est possible d’en arriver à une entente négociée. C’est ce que nous avons vu par le passé. C’est dans l’intérêt supérieur des deux pays. Le gouvernement est prêt à continuer de travailler étroitement avec les États-Unis pour protéger les intérêts du Canada dans ce dossier.
La ministre Ng dit qu’elle défendra ces intérêts avec vigueur, mais l’information dont je dispose indique le contraire. Ma question est donc la suivante : que fait-elle? Les États-Unis ont annoncé récemment qu’ils prévoyaient fixer les droits à un taux plus que deux fois supérieur au taux actuel. Pourtant, il y a plus de cinq ans, en mars 2016, le premier ministre Trudeau avait promis qu’un accord sur le bois d’œuvre serait conclu avec les États-Unis dans les 100 jours. Les États-Unis ont eu trois présidents depuis que le premier ministre a fait cette promesse. Les lettres de mandat que le premier ministre a remises à la ministre Ng et au ministre O’Regan en 2019 ne mentionnaient pas le bois d’œuvre, pas plus que les lettres de mandat supplémentaires produites en janvier cette année.
Interrogée il y a deux semaines par le comité des finances du Sénat américain au sujet de l’accord, Katherine Tai, la représentante commerciale des États-Unis, a déclaré ceci :
Pour négocier et conclure un accord, il faut un partenaire. Jusqu’à présent, les Canadiens n’ont pas manifesté d’intérêt en ce sens.
Monsieur le leader, en toute honnêteté, le gouvernement a-t-il écarté l’idée de négocier un accord sur le bois d’œuvre avec le gouvernement Biden?
Merci de votre question. Comme le savent sans doute les sénateurs les plus chevronnés, ce genre de dossier implique qu’il faille user de stratégie et agir à l’endroit et au moment opportun.
On m’a informé que la ministre Ng était en train de soulever la question auprès de ses homologues et que le Canada envisageait toutes les options, y compris, si cela s’avère opportun, celle de négocier un règlement afin de protéger cette industrie vitale dans l’intérêt des Canadiens.