DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les femmes autochtones
17 mars 2021
Honorables sénateurs, je vais commencer aujourd’hui par remercier les remarquables femmes autochtones, qui, au cours de l’histoire du Canada, ont ouvert la voie à leurs descendants en dépit des énormes difficultés qu’elles ont connues. Le récit de ces femmes, qui est consigné depuis les années 1800, mais qui a commencé des siècles auparavant, est encore pertinent aujourd’hui. Il constitue un aperçu de l’histoire, des expériences et des connaissances des femmes autochtones sur la façon de développer un fort sentiment d’identité en dépit du racisme et du sexisme dont on est victime. Ces femmes ont toutes voulu créer un monde où les femmes autochtones et leurs descendants pourraient accéder à une vie de liberté et d’égalité.
Dans ma déclaration, je vais situer le contexte à l’aide de certaines des lois et des politiques qui ont permis de rejeter et de marginaliser spirituellement, physiquement et mentalement les Premières Nations, et ce, de façon continue, mais qui n’ont pas empêché les femmes des Premières Nations de persévérer.
En 1452, les bulles pontificales ont autorisé la saisie de toute possession ou propriété des païens et légalisé leur esclavage à titre d’acte de « guerre juste ». En 1493, la doctrine de la découverte et le principe de terra nullius ont permis aux colonisateurs de considérer légalement les territoires occupés par des Autochtones comme étant inoccupés ou inhabités. En 1497, l’époque du commerce de la fourrure s’est amorcée au Canada.
La Proclamation royale de 1763 a reconnu la relation de nation à nation entre la Couronne et les Premières Nations. En 1764 a été conclu le Traité de Niagara. En 1820, le premier pensionnat autochtone a été établi à Red River. En 1867, le Dominion du Canada a été créé aux termes de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, confiant au gouvernement fédéral la responsabilité à l’égard des Indiens et des terres réservées aux Indiens. En 1876, la Loi sur les Indiens a été promulguée.
En 1860, Nahneebahweequay, également connue sous le nom de Catherine Sutton, de la nation des Mississaugas, alors enceinte de sept mois, a été la première femme autochtone à se rendre en Angleterre et a réussi à demander à la reine Victoria d’intervenir à l’égard d’une revendication territoriale concernant des terres situées près d’Owen Sound, en Ontario. La reine a consenti à Mme Sutton le droit de propriété légal de ces terres. Cependant, le gouvernement du Canada n’a pas respecté cette décision.
En 1896, Shaaw Tláa, également connue sous le nom de Kate Carmack, de la nation tagish/tlingit, a découvert la première pépite d’or qui a mené à la ruée vers l’or au Klondike.
En 1914, Charlotte Edith Anderson Monture, de la nation mohawk, est devenue infirmière autorisée. Elle a également été la première femme autochtone canadienne à servir au sein de l’armée américaine.
Merci.