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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La tragédie survenue à Christchurch

19 mars 2019


Honorables sénateurs, je souhaite aussi exprimer mes hommages.

La semaine dernière, à New York, les sénatrices Pate et Dasko et moi-même, en compagnie de l’ambassadeur du Canada aux Nations Unies et de centaines de Canadiens, nous nous sommes rassemblés en hommage aux 18 Canadiens qui sont morts dans l’écrasement de l’avion d’Ethiopian Airlines, dont Danielle Moore, originaire du Manitoba, une jeune déléguée de l’Association canadienne pour les Nations Unies qui était en route vers l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement.

Aujourd’hui, je rends aussi hommage aux victimes de l’attentat terroriste perpétré le vendredi 15 mars en Nouvelle-Zélande, lorsqu’un homme a tué 50 musulmans qui assistaient à la prière dans deux mosquées. La plus jeune victime n’avait que trois ans. Cet attentat ne correspond pas au stéréotype courant des attentats terroristes.

Comme nous l’avons vu il y a seulement un an, le 29 janvier, à Sainte-Foy, au Québec, lorsque six musulmans qui participaient à la prière ont été tués, il s’agit d’un terrorisme alimenté par une conception de la suprématie des Blancs et par l’islamophobie.

Il y a moins de cinq mois, à la synagogue Tree of Life, à Pittsburgh, 11 juifs ont été tués par un tireur qui s’est introduit lors de l’office matinal du sabbat.

Internet est truffé de menaces terroristes et de propos haineux proférés par des gens qui détestent certains groupes de personnes. Les mots comptent, notamment ceux que l’on emploie pour décrire les événements. Le génocide commence toujours par des mots. Le langage a le pouvoir de façonner la pensée, et les pensées ont le pouvoir de déterminer les actions. Prononcer certains mots peut être signe de sectarisme, et le sectarisme peut constituer le fondement de gestes discriminatoires et préjudiciables.

Prenons l’exemple — le plus court des nombreux exemples que j’ai trouvés — du site web de clubs sportifs ici, en Ontario, et je cite :

Il y a aussi une mosquée musulmane qui a recueilli seulement 75 signatures pour interdire les armes d’assaut […] et c’est cette pétition de musulmans de seulement 75 signatures qui attire l’attention du gouvernement, tandis que notre pétition contre le projet de loi C-71, signée par 75 000 contribuables, est ignorée, comme si elle n’avait jamais existé.

Si en écoutant ce passage, vous vous dites qu’il ne s’agit que de mots, détrompez-vous. Nous avons une obligation envers toutes les personnes qui ont perdu la vie à cause de motifs haineux et celles qui vivent dans la peur de menaces : nous devons employer des mots qui expriment la vérité de ce qui se passe autour de nous. Nous devons qualifier de terrorisme ces attaques contre des lieux de culte. Nous devons identifier et dénoncer les xénophobes animés par la haine et les tenir responsables de leurs actes.

Les attaques ciblées fondées sur la race sont en hausse au Canada. Nous devons porter une attention particulière aux propos haineux dirigés vers les peuples autochtones, les juifs, les musulmans ou d’autres groupes qui sont vus comme étant différents d’une manière qui semble inacceptable aux personnes animées par la haine. Merci. Meegwetch.

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