PÉRIODE DES QUESTIONS — La justice
Le nombre disproportionné de femmes autochtones incarcérées
5 mai 2022
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au représentant du gouvernement.
Sénateur Gold, je reviens sur une question qui a été soulevée à maintes reprises et de bien des façons. Nous sommes le 5 mai 2022, la Journée de la robe rouge au Canada et aux États-Unis. Les grands titres des principaux quotidiens canadiens aujourd’hui indiquaient qu’il y avait présentement dans les prisons du pays 298 femmes autochtones et 298 femmes non autochtones. Or, il y a au Canada environ 1 femme autochtone pour 20 femmes non autochtones.
De nombreux efforts ont été faits. De nombreux gouvernements ont fait des promesses. La situation actuelle présente une réalité que nous avons tous de la difficulté à comprendre. Pourriez-vous nous dire ce que le gouvernement fait de plus?
Merci. C’est choquant et scandaleux. Pour ceux d’entre nous qui ont été exposés au système de justice pénale ou qui ont eu une expérience de celui-ci, ce n’est, hélas, pas surprenant.
L’héritage du colonialisme et du racisme systémique qui a infecté un trop grand nombre de nos institutions ainsi que le système de justice pénale est notoire. Peut-être devrait-il être mieux connu de tous les Canadiens, mais il est certainement bien connu du gouvernement. Le gouvernement a pris un certain nombre de mesures pour faire sa part afin de déterminer si cette tendance peut non seulement être inversée, mais aussi être gérée de façon appropriée et complète.
Certains aspects de ces mesures concernent les réformes du droit pénal dont le Sénat sera saisi, comme la réduction des peines minimales obligatoires prévues dans le Code criminel, qui ont eu et qui continueront d’avoir une incidence disproportionnée sur les délinquants autochtones et les femmes en particulier. D’autres aspects sont davantage destinés à renforcer la résilience des collectivités afin que le manque d’options ne conduise pas certaines personnes à prendre des risques et à avoir des démêlés avec le système de justice pénale.
D’autres mesures visent à soutenir le travail des forces de l’ordre, qu’il s’agisse de la GRC ou d’autres organisations, afin de remédier au manque de diversité dans leurs rangs ou aux lacunes de leurs services de police dans les communautés autochtones.
Il s’agit d’une situation tellement complexe, profondément enracinée et tragique qu’il n’y a pas de solution miracle ni de réponse unique. Le gouvernement s’est engagé à faire ce qu’il peut, de la manière la plus efficace possible, pour résoudre ce problème.