PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères
La non-prolifération nucléaire
16 mai 2023
Je vous remercie, madame la Présidente. Je me permets d’ailleurs de vous féliciter et de vous dire à quel point je me réjouis de vous voir occuper le fauteuil.
Ma question s’adresse au sénateur Gold. Sénateur, je me vois dans l’obligation de vous exprimer la grande inquiétude que suscite chez moi la place de plus en plus prépondérante qu’occupe l’arme nucléaire dans les affaires du monde, comme en font foi les menaces voilées et la posture militaire et agressive de la Russie et de la Corée du Nord. Il y a quelques semaines à peine, le président Biden, des États-Unis, et le président Yoon, de la Corée du Sud, créaient avec la Déclaration de Washington le groupe de consultation sur l’arme nucléaire et le groupe élargi de consultation et de stratégie de dissuasion, lesquels sont censés, à ce qu’on nous dit, opérationnaliser la planification nucléaire et stratégique. Je signale que ces deux pays ont signé le Traité sur la non‑prolifération des armes nucléaires de l’ONU.
Ce genre d’attitude tend à normaliser la guerre nucléaire. J’en ai froid dans le dos.
Comme les sénateurs le savent déjà, le Sommet du G7 aura lieu bientôt à Hiroshima, une ville qui porte les cicatrices indélébiles de la dévastation nucléaire et où seuls quelques hibakusha, c’est-à-dire les survivants de la Seconde Guerre mondiale, vivent encore. Au lieu de nous faire progresser vers un monde sans arme nucléaire, les États-Unis, la Corée du Sud et divers autres États, dont le Canada et les membres de l’OTAN, tournent le dos aux promesses de sécurité et de paix pour brandir la menace de la dévastation nucléaire.
Sénateur Gold, que fait le gouvernement, sur le plan diplomatique, pour dénucléariser la péninsule coréenne? Le Canada s’emploiera-t-il à convaincre les pays du G7 de condamner les menaces nucléaires et de favoriser le désarmement, comme le veulent le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et les traités sur le désarmement?
Je vous remercie d’avoir posé cette question et d’avoir souligné les risques bien réels que l’escalade de la rhétorique nucléaire fait peser sur notre sécurité et notre tranquillité d’esprit.
Le premier ministre, comme chacun sait, est actuellement en Corée du Sud pour rencontrer ses homologues. J’imagine que ce sujet, et bien d’autres encore, fera alors l’objet de discussions sérieuses.
Sénateur Gold, je vous remercie de votre réponse, que je considère comme incomplète. Seriez-vous en mesure de vous engager à vous renseigner davantage sur ce que le Canada compte réellement faire au prochain sommet du G7 face à l’escalade de la menace nucléaire?
Merci de votre question. Je suis certain que le gouvernement publiera un rapport sur ces réunions. Je ne manquerai pas de porter vos préoccupations à l’attention de la ministre et du premier ministre.