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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Joyce Echaquan

1 octobre 2020


L’honorable Marie-Françoise Mégie

Honorables sénateurs, permettez-moi tout d’abord d’offrir mes sincères condoléances aux sept enfants de Joyce, à son mari, à la famille Echaquan, ainsi qu’à toute la communauté atikamekw de Manawan.

La mort de Joyce est une tragédie. Elle s’était rendue à l’hôpital de Joliette jeudi, en raison de douleurs à l’estomac. Elle est morte lundi, attachée à une civière, après avoir reçu un torrent d’injures de la part des infirmières, dont la tâche était de la soigner.

On ne s’attend pas vraiment à voir un tel comportement en milieu hospitalier, un lieu de compassion et de respect mutuel. Il y a consensus au Québec pour dire que cet incident est inacceptable. Qu’attendons-nous donc pour enrayer les préjugés tenaces, ces préjugés qui entachent le comportement individuel jusque dans l’exercice de son devoir professionnel? La dénonciation s’impose. C’est le devoir de tout un chacun de dénoncer ces faits chaque fois qu’ils se produisent. Déracinons donc le racisme systémique. Trop souvent semé à la maison, puis se perpétuant à l’école, le racisme se cultive dans les milieux de travail et est véhiculé dans nos médias sociaux.

Comme vous le savez, déraciner les mauvaises herbes du racisme est exigeant et demande une attention constante et des actions soutenues pour empêcher que les préjugés resurgissent chaque saison.

Combien faudra-t-il de victimes pour qu’un gouvernement réagisse et reconnaisse l’existence du racisme systémique? C’est ce qu’a demandé le chef de la communauté atikamekw de Manawan, Paul-Émile Ottawa. Personne ne devrait être traité comme Joyce l’a été. Il n’y a aucun doute que le racisme, qui mène à la déshumanisation, a contribué au décès de Joyce.

Les membres d’une organisation que vous connaissez sans doute, Médecins du monde, sont également témoins au quotidien de comportements discriminatoires à l’égard des personnes qu’ils accompagnent dans les milieux de soins.

Je termine en partageant avec vous la conclusion de la journaliste Isabelle Hachey, qui écrivait dans La Presse, et je cite :

Espérons que les 7 minutes et 12 secondes de cette vidéo provoquent la même prise de conscience au Québec que les 8 minutes et 46 secondes qui ont asphyxié l’Afro-Américain George Floyd sous le genou d’un policier blanc de Minneapolis.

Merci.

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