PÉRIODE DES QUESTIONS — La sécurité publique
Le Service correctionnel du Canada--La formation des détenus
26 mai 2021
Ma question s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat. En avril dernier, deux articles dans Le Devoir levaient le voile sur des lacunes budgétaires du gouvernement qui obligeait le Service correctionnel du Canada à couper dans un programme important de formation collégiale.
Il est bien connu que la formation est la pierre angulaire d’une réinsertion dans notre société et qu’elle est au cœur de la mission du Service correctionnel du Canada. Malheureusement, le 31 mars dernier, l’enseignement collégial a cessé au Centre fédéral de formation, à Laval.
J’avais visité ce centre avec un groupe de collègues sénatrices. Nous y avions rencontré un jeune détenu noir qui nous avait parlé du rôle important que jouait l’éducation pour lui assurer une meilleure chance de pouvoir se trouver un emploi à sa sortie. Les ressources budgétaires allouées limitaient déjà l’enseignement que l’on y offrait.
Comme vous le savez, les personnes racisées forment une très grande proportion de la population carcérale. Le nombre de Noirs a augmenté de 80 % au cours des 10 dernières années. Ils représentent près de 10 % de la population carcérale, alors qu’ils représentent moins de 3 % de la population civile canadienne.
La situation est semblable chez les Autochtones, qui représentent 30 % des détenus fédéraux, alors qu’ils ne constituent que 5 % de la population. La situation est encore pire chez les femmes autochtones, qui constituent 42 % de la population féminine du système carcéral au Canada. C’est particulièrement surprenant pour un gouvernement qui se targue de vouloir enrayer le racisme systémique.
En 2018-2019, 68 % des délinquants ont poursuivi leur éducation et 60 % d’entre eux ont terminé une formation professionnelle. Comment le gouvernement explique-t-il ces compressions budgétaires en éducation dans les prisons, alors qu’il y a un manque de main-d’œuvre dans notre économie?
Je vous remercie de la question. Votre préavis m’a permis de me renseigner auprès du gouvernement. On m’a informé que, bien que les services d’enseignement collégial prennent fin au Centre fédéral de formation de Laval, l’enseignement collégial se poursuivra dans l’établissement fédéral pour hommes de Cowansville et à Joliette, un établissement pour les femmes; tous deux sont situés au Québec.
Étant donné qu’une partie de l’entente intervenue avec le Cégep Marie-Victorin arrivait à échéance le 31 mars 2021, le Service correctionnel du Canada a évalué les besoins en enseignement collégial des délinquants, tout en tenant compte des ressources budgétaires allouées.
Dans cette perspective, des discussions entre le Service correctionnel du Canada et le cégep ont eu lieu, et par la suite, le Service correctionnel du Canada a décidé de modifier l’offre de services en éducation au Centre fédéral de formation.
On m’a informé qu’actuellement, le Service correctionnel du Canada est en mesure de répondre aux besoins en matière d’enseignement collégial grâce aux services offerts aux deux autres établissements que j’ai mentionnés plus tôt.
Merci de votre réponse, sénateur Gold.
Je m’excuse, sénatrice, mais le temps alloué à la période des questions est écoulé.