DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'honorable André Pratte
12 décembre 2019
Honorables sénateurs, comme c’est la saison des hommages, je tiens à souligner dans cette Chambre la grande contribution au Sénat de notre collègue, l’ex-sénateur Pratte, qui a démissionné le soir des élections. Son départ est une grande perte pour la Chambre haute et pour le Groupe des sénateurs indépendants. Je perds du même coup un ami. Nous partagions le même passé journalistique, et donc souvent les mêmes réflexes. André a fait partie de la première version du Groupe des sénateurs indépendants. Tout semblait alors possible. Il s’est attelé à la tâche avec ferveur; il y a cru. C’est un être entier. Il a parrainé quatre projets de loi, écrit et prononcé près de 60 discours en trois ans et demi, des discours sur tous les sujets, de l’aide médicale à mourir aux pipelines, en passant par les armes à feu, la liberté d’expression, sans oublier la fameuse doctrine de Salisbury.
Vous avez tous constaté sa capacité de synthèse et d’analyse, sa rapidité, ses références historiques nombreuses. S’il fallait qu’un chroniqueur attaque le Sénat dans les journaux du matin, qu’à cela ne tienne, nous recevions tous, dès 8 heures, la réponse d’André, en français et en anglais, bien tournée et déjà envoyée aux journaux pour publication. André dormait-il parfois? Je me suis posé la question.
Sur une note plus personnelle, le sénateur Pratte m’a épaulée à deux occasions, depuis ma nomination, lors de débats sur des enjeux que j’ai défendus. Lors du débat sur la motion no 410 sur l’importance des services en français pour les Franco-Ontariens, André a participé à l’écriture, il est monté au front, il a tenté de convaincre les conservateurs, car il cherchait toujours le compromis.
Sur le projet de loi C-48, André Pratte a repris le flambeau avec le sénateur Sinclair. Ils ont proposé un compromis original qui ralliait les sénateurs indépendants. Peine perdue, le gouvernement a rejeté notre amendement. Cela a fait partie des déceptions qui ont pesé dans la décision d’André Pratte de quitter notre enceinte, une décision qui m’a ébranlée, car son analyse des maux du Sénat est, comme toujours, franche, juste et sans complaisance.
Je souhaite bonne route à notre cher collègue. André, merci pour tout.