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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les manifestations d'appui aux femmes iraniennes

25 octobre 2022


L’honorable Julie Miville-Dechêne

Samedi dernier, à Montréal, des milliers de femmes et d’hommes ont marché en solidarité avec les femmes iraniennes qui vivent depuis 40 ans sous le joug d’une théocratie islamiste brimant leurs droits fondamentaux, notamment en les obligeant à porter le hidjab. J’ai marché avec elles et nous avons scandé : « femmes, vie, liberté »! Nous avons chanté Baraye, l’hymne de ralliement de ces courageuses Iraniennes de tous âges qui risquent leur vie en sortant tête nue, cheveux au vent. Voici un court extrait de Baraye :

Pour danser dans la rue

Pour ne plus avoir peur de s’embrasser

Pour ma sœur, la tienne, les nôtres

Pour le regret de ne pas avoir une vie ordinaire

Nous étions quelques milliers à marcher à Montréal. À Toronto, elles et ils étaient plus de 50 000 à être descendus dans la rue.

Au Québec, il est de notoriété publique que le mouvement féministe est divisé sur la question du voile. Certaines voient le hidjab comme un symbole d’oppression et sont favorables à son interdiction dans tous les services publics. Pour d’autres, dont je fais partie, on ne peut pas comparer une dictature religieuse, comme l’Iran, où les femmes sont obligées de porter le voile, et les démocraties occidentales. Au Québec, par exemple, les femmes sont souvent libres de porter le hidjab ou non, bien qu’on ne puisse nier, dans certains cas, les pressions familiales qui les forcent à se voiler. Ici aussi, le voile a donc plusieurs sens; il est polysémique.

Malheureusement, cette division entre féministes québécoises nuit à l’expression de notre solidarité. Un camp reproche à l’autre d’être trop silencieux face à la révolte des Iraniennes tandis que l’autre s’inquiète que les Québécoises qui portent le voile soient encore plus stigmatisées.

Au lieu de se diviser ainsi, je souhaiterais que les Québécoises se rassemblent autour de ce qui nous unit indiscutablement, c’est‑à‑dire notre appui aux femmes iraniennes qui veulent la liberté. Nous assistons peut-être au début de la première révolution féministe au monde; c’est un moment inspirant. Dans les manifestations en Iran, les femmes non voilées mènent la charge aux côtés de leurs sœurs voilées et plusieurs hommes partagent leur combat au risque de leur vie. Mettons nos différences de côté et soutenons-les dans cette quête de liberté fondamentale.

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