DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Journée nationale de l'enfant
20 novembre 2025
Honorables sénateurs, je prends à nouveau la parole cette année pour souligner la célébration de la Journée nationale de I’enfant au Canada. La Journée nationale de I’enfant célèbre la Convention relative aux droits de l’enfant, qui a été adoptée par les Nations unies le 20 novembre 1989 et signée par le Canada. Je tiens à réaffirmer l’engagement du Canada à défendre les droits des enfants.
Le Bilan Innocenti 19 d’UNICEF Canada, publié cette année, examine les piliers du bien-être des enfants et des jeunes dans les pays riches. Bien que le Canada figure parmi les 10 pays les plus riches, l’UNICEF indique qu’il se classe seulement 19e sur 36 pays en matière de bien-être des enfants. Selon le rapport de Campagne 2000 pour 2024, 1 enfant sur 6 au Canada, soit plus de 1,3 million de jeunes, grandit encore dans la pauvreté. En matière de santé mentale, le Canada se classe 13e en ce qui concerne la satisfaction dans la vie, le bonheur des enfants ayant diminué depuis 2018. Malgré une amélioration du taux de suicide chez les adolescents, le Canada se classe 33e sur 42 pays. Les conclusions de ce rapport soulignent la nécessité urgente de prendre des mesures ambitieuses pour améliorer le bien-être des enfants.
Les efforts déployés au pays pour améliorer la santé et le bien-être des enfants et des jeunes sont menés séparément par les provinces, les territoires, la société civile et le gouvernement fédéral. Le Canada n’a pas de vision commune bien précise sur la façon d’améliorer les résultats pour les enfants et les jeunes. Nous avons besoin d’une stratégie nationale. Une telle stratégie donnerait au gouvernement du Canada le mandat de déployer des efforts de consultation et de mobilisation systématiques auprès des enfants et des jeunes en vue de planifier leur avenir.
Nous avons la responsabilité de définir des cibles et des indicateurs clairs afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles pour les enfants canadiens. Cette année, le thème de la Journée nationale de l’enfant est « Nos droits, notre avenir », ce qui souligne l’importance de soutenir les enfants et de leur donner les moyens de réaliser leur plein potentiel et de contribuer au changement.
Chers collègues, la Journée nationale de l’enfant est une excellente occasion de nous pencher sur la situation actuelle du bien-être des enfants et des jeunes et sur notre engagement à défendre et à promouvoir leurs droits. Nous devons faire du bien-être des enfants et des jeunes notre priorité absolue et travailler à l’élaboration de politiques ambitieuses. Merci. Meegwetch.
Merci de m’avoir donné, un peu à la dernière minute, le droit de parole pour que je puisse parler moi aussi de la Journée internationale de l’enfant.
Hier, j’ai reçu au Sénat des représentants de World Vision et Save the Children, qui sont venus nous parler d’un autre aspect de cette journée internationale : le sort des enfants en temps de guerre.
J’étais, pour cet événement, avec la sénatrice Ataullahjan, qui nous a parlé du sort des enfants dans les camps de Rohingyas avec le sénateur Al Zaibak et la sénatrice Coyle.
Les chiffres sont alarmants. Selon les Nations unies, en 2024, un nombre record d’enfants a été soumis à des actes violents dans les zones de conflit. Vingt-deux mille cinq cents enfants ont été tués, blessés, ont manqué d’aide humanitaire ou ont été recrutés pour participer à un conflit. Les enfants qui survivent sont traumatisés par leur peine et leurs pertes.
La violence s’est accrue contre les enfants de la République démocratique du Congo, de la Somalie, du Nigeria, mais aussi de Gaza et, plus récemment, du Soudan, où l’on rapporte des massacres de civils, de femmes enceintes et d’enfants. En Haïti également, à la faveur du désordre, la violence sexuelle contre les enfants augmente. Elle est aussi grave que des fusils et des bombes.
Le conflit au Soudan est l’un de ces conflits oubliés et pratiquement invisibles où les enfants sont visés. Autour d’El Fasher, des massacres se multiplient, mais le monde n’a pas été horrifié, car les belligérants ont une tactique radicale : ils refusent de laisser entrer les journalistes, donc il n’y a ni médias, ni images, ni prise de conscience.
Les enfants au Soudan meurent soit de faim, soit sous les balles. La journaliste de Radio-Canada Sophie Langlois s’est rendue dans les camps de réfugiés à la frontière. Elle a constaté que les enfants avaient encore faim, car les organisations humanitaires n’ont pas assez de provisions pour les nourrir à satiété. Il y a pire encore. Les mères de ces enfants émaciés préfèrent que leurs enfants meurent tués par une arme plutôt que de mourir de faim, car c’est une mort horrible et longue où chaque système du corps humain lâche l’un après l’autre.
Notre mission devrait être de protéger les enfants en temps de guerre; en fait, elle devrait être de protéger tous les enfants pour qu’ils puissent s’émerveiller, apprendre et vivre leur enfance plutôt que de vivre dans la peur et la faim.
Merci.