DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommage à Mariette Carrier-Fraser
25 octobre 2022
Chers collègues, née le 19 octobre 1943 à Jogues, un petit village près de la ville de Hearst, dans le Nord de l’Ontario, Mariette Carrier-Fraser est décédée le 15 septembre dernier.
Troisième d’une famille de neuf enfants, elle a vécu des débuts modestes. Mariette avait 4 ans lorsqu’elle a commencé l’école en première année, ce qui était remarquable et inhabituel pour l’époque. À l’âge de 17 ans, elle a commencé sa carrière d’enseignante à Hearst et a passé les 36 années suivantes dans le milieu de l’enseignement. Elle a grimpé les échelons pour se retrouver, de 1983 à 1997, sous-ministre adjointe responsable de l’éducation en langue française au ministère de l’Éducation.
Très active auprès de sa communauté, elle a été nommée directrice fondatrice de l’école Saint-Noël-Chabanel dès l’âge de 26 ans, puis de l’école Notre-Dame de Hamilton à l’âge de 32 ans. Elle a ensuite été recrutée par le ministère de l’Éducation afin de gérer les services consultatifs de l’éducation en français en Ontario, puis elle a été nommée surintendante régionale et est devenue sous‑ministre adjointe de l’éducation. Selon la ministre de l’Éducation de l’époque, Bette Stephenson :
« Il est plus sûr de vous avoir à l’intérieur du ministère qu’à l’extérieur. »
Mme Carrier-Fraser est à l’origine de la constitution des sections de langue française dans tous les conseils scolaires, du financement équitable de l’éducation secondaire catholique, de la mise sur pied du Collège Boréal et du Collège des Grands-Lacs et des 12 conseils scolaires de langue française de l’Ontario.
Durant toutes ces années, Mariette aura lutté pour la reconnaissance des droits des francophones en matière d’éducation en français, autant en ce qui a trait à la création d’établissements et à l’élargissement du curriculum d’enseignement qu’à l’accès à des programmes de qualité.
Bien que ses réalisations aient été remarquables, de son dire, il en restait beaucoup à faire.
À la retraite, Mariette s’est engagée auprès de nombreux organismes. Elle a présidé le Conseil consultatif des services de santé en français, a siégé aux conseils d’administration de l’Université Laurentienne, de la Commission d’évaluation de la qualité de l’éducation postsecondaire, de La Cité, de l’École de médecine du Nord de l’Ontario, de l’Hôpital Montfort, du Centre d’appui et de prévention, du Réseau des services de santé en français de l’Est de l’Ontario et a été la première présidente de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario.
Elle a reçu de nombreuses distinctions prestigieuses dont l’Ordre du Canada, l’Ordre de la Pléiade et le Prix de la francophonie de l’Ontario.
Cette femme remarquable a laissé sa marque sur tous ceux qui l’ont connue. Femme forte et compétente à l’intelligence vive, elle avait une façon bien à elle d’approcher les gens. Elle était une force rassembleuse, une fonceuse, une actrice du changement, un modèle d’engagement et de détermination qui a fait progresser les communautés francophones en situation minoritaire et l’éducation en français en Ontario. Dotée d’une personnalité profondément humaine et très respectueuse des autres, Mariette Carrier-Fraser a su prendre sa place au sein de l’Ontario français, avec fierté, honnêteté et sagesse.
À ses filles, Lori et Brenda, à ses frères et sœurs ainsi qu’à toute leur famille, je vous offre mes plus sincères condoléances.
Repose en paix, mon amie, et sache que ton étoile continuera de briller pour celles et ceux qui t’ont connue et aimée.
Merci.