DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages
L'honorable Renée Dupuis, C.M.
12 décembre 2023
Honorables sénateurs, en novembre 2016, Me Renée Dupuis a fait son entrée dans cette enceinte.
Son parcours jusque-là lui a valu cette nomination : femme de mérite par sa brillante carrière d’avocate, membre et présidente de commissions d’enquête, vice-présidente de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec, professeure, auteure, récipiendaire de prix, médailles et décorations prestigieux.
Sept ans plus tard, j’ai le privilège de témoigner de l’excellence de Renée Dupuis, sénatrice. Pendant ce mandat — qu’elle a exercé en comprenant parfaitement le rôle et les pouvoirs du Sénat —, elle aura sans failles été fidèle aux valeurs et engagements qui l’ont guidée tout au long de sa carrière : le respect et la promotion des droits dans leur portée la plus englobante.
Sa contribution restera marquante par la qualité du second regard attentif qu’elle a apporté à la législation devant nous, celle en provenance du gouvernement comme celle émanant de parlementaires de l’une ou l’autre des deux Chambres.
Studieuse et compétente, la sénatrice Dupuis n’a jamais cherché la visibilité non plus que l’occupation systématique du temps. Elle parlera quand et si elle est bien préparée, quand et si elle pense avoir une valeur ajoutée. C’est sans doute pourquoi ses prises de parole ont tant retenu l’attention et fait progresser les débats.
Son indépendance d’esprit et sa remarquable capacité d’écoute sont inspirantes. Dans son plus récent ouvrage, où elle évoque des moments forts de sa vie, sous le titre Ce chemin sous mes pas, Renée explique pourquoi l’écoute est pour elle de la plus haute importance. Je la cite :
Le travail d’avocat met l’accent sur la plaidoirie, ce qui peut entraîner une surestimation de la valeur de ses propres arguments […] On oublie souvent que l’écoute des autres, de l’Autre, de la partie adverse, est tout aussi déterminante. Ne serait-ce que pour bien évaluer ce que l’autre exprime afin de mieux en mesurer la portée. Sinon, on risque de se concentrer uniquement sur ce qui nous apparaît comme les bons arguments et de négliger les arguments contraires, et d’ainsi en mésestimer la force.
Lorsque l’honorable Renée Dupuis quittera pour la dernière fois cette Chambre dans quelques jours, elle pourra le faire avec fierté et avec le sens du devoir accompli.
Renée, comme législatrice, tu peux être fière de ta constance à t’assurer que les lois que tu as votées mènent à l’équité, à l’égalité et à la justice, le leitmotiv de toute ta carrière
Sur un plan plus personnel, j’ai eu le privilège d’échanger avec Renée au cours de nombreux allers-retours de Québec à Ottawa. Aucune conversation avec elle n’est banale. Sa culture générale, son subtil sens de l’humour et sa curiosité intellectuelle insatiable m’ont toujours fait paraître plus courts ces longs trajets.
Au-delà de sa brillante carrière, Renée Dupuis est une femme de famille fière et prévenante, en plus d’être une source d’inspiration pour ses deux filles et ses quatre petits-enfants. Je salue son conjoint, Pierre, et les membres de leur fratrie, pour qui elle a déjà écrit des leçons de vie. Maintenant qu’elle va retrouver la maîtrise de son emploi du temps, peut-être trouvera-t-elle le temps de publier — pour nous tous, et pour ceux qui nous suivront — un ouvrage sur son parcours au Sénat.
Renée, vous nous manquerez. Au nom de tous vos collègues dans le Groupe des sénateurs indépendants, je tiens à vous exprimer notre estime, notre gratitude et notre amitié.
Honorables sénateurs, honorables sénatrices, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à notre collègue la sénatrice Renée Dupuis. Ses contributions dans cette enceinte nous manqueront terriblement.
En tant qu’avocate spécialisée en droit autochtone, en droit de la personne et en droit administratif, la sénatrice Dupuis a consacré toute sa carrière à la lutte pour la justice sociale. Elle est reconnue pour sa détermination à promouvoir l’autonomie gouvernementale des Autochtones au Canada, de même que pour sa défense des droits des femmes.
Avant d’être nommée au Sénat en 2016, elle a été commissaire en chef de la Commission des revendications des Indiens ou CRI et a enseigné à l’École nationale d’administration publique, où elle a conçu les programmes de formation sur les droits de la personne et le développement des institutions démocratiques. Elle a été vice-présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec de 2011 à 2016 et a été désignée témoin honoraire de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Elle a aussi été une ardente défenseure des enjeux féministes et a fait partie du groupe qui a créé le Centre de santé des femmes du Québec.
La sénatrice Dupuis s’est toujours prononcée de façon calme, sensible et ciblée à propos des dossiers présentés au Sénat. Ses argumentaires étaient toujours bien documentés et factuels, et son ton calme, mais catégorique, nous laissait entrevoir l’avocate émérite qu’elle est. Ses collègues comprenaient que lorsqu’elle parlait, nous devions être attentifs. Le Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles a tout particulièrement profité de son expérience en matière de droit et de son engagement envers la justice. Sa présence nous manquera, tant à la Chambre qu’en comité.
Au nom de mes collègues du bureau du représentant du gouvernement au Sénat, je vous souhaite tout le succès possible dans ce prochain chapitre de votre vie. Je suis certain que votre mari, Pierre, et vos filles, Catherine et Clara, se réjouiront de passer plus de temps avec vous. Je suis cependant persuadé que vous n’arrêterez jamais de parler au nom de ceux dont vous avez défendu les droits toute votre vie.
Merci, Renée.
Honorables sénateurs et sénatrices, je prends la parole aujourd’hui au nom du caucus conservateur de l’opposition pour rendre hommage à notre collègue la sénatrice Renée Dupuis, qui se prépare à quitter le Sénat du Canada pour la retraite, le 17 janvier 2024.
La sénatrice Dupuis a passé une bonne partie de sa vie à servir et à aider les autres. Avocate de profession, elle a été vice-présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, elle a fait partie du Comité de révision de la Loi canadienne sur les droits de la personne, elle a été commissaire à la Commission canadienne des droits de la personne, et j’en passe. Elle a aussi fait du bénévolat auprès de nombreux organismes, en plus de militer pour les droits des femmes et les groupes de soutien.
Son dynamisme et son travail inlassable dans la collectivité se reflétaient dans le travail qu’elle accomplissait ici, sur la Colline du Parlement. En 2016, la sénatrice Dupuis a été nommée au Sénat pour y représenter le Québec, et plus particulièrement les Laurentides. Depuis, elle a siégé au Comité des affaires juridiques et constitutionnelles ainsi qu’au Comité de l’audit et de la surveillance. Son expérience du droit, son souci du détail et son attitude calme et posée ont souvent été remarqués, que ce soit ici ou dans les comités. La sénatrice Dupuis a toujours défendu les habitants de sa circonscription et elle a souvent contribué à faire avancer les débats sur divers projets de loi d’envergure grâce à ses interventions réfléchies.
Je tiens à vous féliciter, sénatrice Dupuis, pour vos nombreuses années au service des Québécois et des Canadiens en général. Je tiens aussi à remercier votre famille de son soutien indéfectible, car c’est grâce à elle si vous avez pu siéger à notre auguste assemblée sénatoriale. Vous prendrez peut-être votre retraite en janvier, mais sachez que votre contribution au Sénat du Canada restera gravée dans nos mémoires et que vous ferez toujours partie de la grande famille sénatoriale.
Honorables sénateurs et sénatrices, je sais que vous vous joindrez à moi pour féliciter l’honorable Renée Dupuis à l’occasion de sa retraite, et pour lui souhaiter tout le succès possible à l’aube de ce prochain chapitre de sa vie.
Merci.
Honorables sénateurs, nous soulignons le départ de la sénatrice Renée Dupuis, une collègue remarquable.
La sénatrice Dupuis est arrivée parmi nous en novembre 2016. Elle a été nommée au Sénat pour son leadership et ses réalisations notables dans le secteur juridique, plus précisément en ce qui concerne les droits des Autochtones. Le sénateur Harder, qui était à l’époque représentant du gouvernement au Sénat, avait déclaré « le leadership et les réalisations de la sénatrice Dupuis ont maintes fois été reconnus par ses pairs et par la société canadienne en général ».
J’ai eu le privilège de siéger avec la sénatrice Dupuis au Comité des affaires juridiques et constitutionnelles et, à l’occasion, au Comité des peuples autochtones. En tant que collègue au Sénat, je puis attester de sa connaissance des dossiers et de sa détermination indéfectible à en faire un examen approfondi. Lorsqu’elle prenait la parole, les gens l’écoutaient attentivement.
Au cours de sa carrière juridique, la sénatrice Dupuis, s’est particulièrement intéressée à la nécessité d’innover et au besoin de réformes dans le secteur juridique. Le Barreau du Québec a dit qu’elle faisait preuve d’un engagement indéfectible et d’une grande intégrité dans son travail. La sénatrice Dupuis a affiché ces mêmes qualités pendant toute la durée de son mandat au Sénat.
Le cheminement qui a conduit la sénatrice Dupuis au Sénat a commencé très tôt dans sa vie. À un très jeune âge, elle était déjà fascinée par les principes de justice. Nous pouvons tous imaginer qu’à l’école élémentaire, la future sénatrice Dupuis défendait déjà ceux qui étaient marginalisés. D’après les témoignages que nous avons reçus, elle militait déjà pour la justice sociale dans la cour d’école et au terrain de jeu.
Cet enthousiasme pour la justice sociale était manifeste tout au long de sa carrière d’avocate, de commissaire à la Commission canadienne des droits de la personne et de sénatrice. Cela l’a amenée à intervenir dans de nombreuses affaires et causes, allant des droits constitutionnels des peuples autochtones et de la réconciliation à la santé des femmes, en passant par le droit de mourir dans la dignité. Au cours de la présente législature, la sénatrice Dupuis est intervenue plus de 150 fois au Sénat.
Avant d’être nommée au Sénat, la sénatrice Dupuis était une auteure prolifique et primée d’ouvrages portant sur les questions autochtones. Si vous êtes intéressés, six de ses livres sont encore disponibles à des prix très raisonnables, surtout les éditions de poche. Maintenant que vous partez à la retraite, Renée, nous espérons voir bientôt d’autres publications.
Sénatrice Dupuis, au nom du Groupe des sénateurs canadiens, mes collègues et moi vous souhaitons une retraite bien méritée et nous vous remercions sincèrement de votre contribution substantielle à notre travail au service des Canadiens, ici au Sénat du Canada.
Chers collègues, j’ai le plaisir de rendre aujourd’hui hommage à notre collègue, dans la langue de Gabrielle Roy et de Gaston Miron, qu’elle a bien connus.
En acceptant, en novembre 2016, de participer à la modernisation du Sénat, ce n’était, pour Me Dupuis, qu’un défi de plus pour cette avocate émérite, forte de 40 années vouées à l’avancement de la justice sociale.
Dès le début de sa carrière, elle se porte à la défense des droits bafoués des plus démunis, tels les chambreurs de Québec. À la fin des années 1970, elle participe à la création du Centre de santé des femmes du Québec, qui soutient le libre choix en matière de grossesse. Puis elle est retenue par les Atikamekw du Québec, auxquels s’ajouteront quelques années plus tard les Innus.
Comme elle l’explique dans son dernier livre, que j’ai lu avec plaisir — que j’ai même dévoré —, intitulé Ce chemin sous mes pas, elle ne parle pas pour eux, elle les accompagne plutôt avec conviction dans leur revendication d’autonomie.
En 1989, elle devient membre de la Commission canadienne des droits de la personne où elle participe à la lutte contre la discrimination et le harcèlement en milieu de travail, notamment le harcèlement sexuel des femmes. En 2001, elle est nommée à ce qu’on appelait alors la Commission des revendications particulières des Indiens, dont elle deviendra présidente en 2003 — la dernière, d’ailleurs.
Il n’est donc pas surprenant qu’elle devienne, en 2011, vice-présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec.
Ce qui fascine chez elle, c’est qu’elle a vite compris que la méconnaissance est une source de contentieux, de préjugés et de stéréotypes qui conduisent à la discrimination, tant individuelle que systémique. C’est pourquoi elle n’hésite pas à enseigner à l’École nationale d’administration publique, à donner des conférences partout dans le monde, à faire des présentations dans les écoles primaires et secondaires, à donner des entrevues aux médias, et à publier des livres et articles dont plusieurs ont été cités dans les discours précédents. Elle a même conçu et animé, en 1979, une série radiophonique qui faisait connaître des femmes innues aux auditeurs de Radio-Canada.
C’est au Sénat que j’ai pu enfin côtoyer cette personne formidable, tant comme voisine de pupitre que comme membre influente du Comité des affaires juridiques et constitutionnelles. J’ai été très heureux de travailler avec cette collègue indépendante d’esprit, qui écoute attentivement et prend toujours des notes avant d’offrir des commentaires pertinents, parfois même incisifs, qui reflètent ses grands talents juridiques et ses vastes expériences de vie tant professionnelle que personnelle.
Ma chère Renée, bon retour à l’île d’Orléans avec Pierre. Vous nous manquerez.
Honorables sénateurs, l’une des parties les plus difficiles de notre travail, c’est quand nous devons dire au revoir aux collègues qui partent à la retraite. Sénatrice Dupuis, j’ai seulement eu droit à deux ans à vos côtés, mais j’en aurais certainement pris plus. Vous êtes de celles qui laissent leur marque. Vous m’avez rendue meilleure, vous m’avez appris beaucoup de choses et, que vous en soyez consciente ou non, vous m’avez aidée à traverser certains moments difficiles.
Comme plusieurs d’entre vous le savent, j’ai eu un peu de mal à trouver ma place au Sénat, particulièrement au sein du Comité des affaires juridiques et constitutionnelles. Sénatrice Dupuis, vous avez perçu mon malaise et vous n’avez pas tardé à me rassurer. Vous m’avez rappelé que j’étais prête à siéger ici et que j’avais des contributions et des perspectives différentes à apporter à ce comité.
J’ai observé de près la sénatrice Dupuis au sein du comité, sachant qu’elle est une leader, une avocate hyper compétente avec une longue histoire de pratique en matière de droits de la personne et de la lutte contre la discrimination, et qu’elle a toujours privilégié une perspective féministe. Lorsque la sénatrice Dupuis pose une question ou prend la parole, nous écoutons et apprenons. Si la question vous est adressée, watch out! Préparez-vous! Elle exige de la clarté et des références appropriées à la loi et aux procédures. Elle est rigoureuse et diligente, et elle a toujours été une penseuse indépendante qui tire ses propres conclusions et se laisse guider par son expérience et ses valeurs.
La sénatrice Dupuis prend son éthique de travail et son approche face à ses responsabilités très au sérieux. Elle inspire ce que nous recherchons tous dans un modèle : intelligence, intensité, confiance et courage. Son approche est inclusive et je l’ai moi-même ressenti. Toutefois, faites attention : son attitude sérieuse pourrait vous surprendre. La sénatrice Dupuis a un sens de l’humour très vif, un genre d’humour qui vous fait réfléchir. Il est si spontané et si intelligent qu’il est facile d’en perdre l’essence si l’on n’arrive pas à la suivre.
Sa détermination, son professionnalisme et ses convictions révèlent une autre facette remarquable de la sénatrice Dupuis. Elle est alimentée par son engagement en vue de créer un monde vraiment meilleur. Lors d’un récent discours, elle a déclaré ceci, et je cite :
[...] maintenant que les femmes sont là, elles ne vont pas partir, elles vont rester et vont continuer à se battre, y compris pour leurs petites-filles, comme les miennes.
Quand vous avez prononcé votre discours, sénatrice Dupuis, votre grâce, votre sang-froid et l’amour que vous dégagez m’ont fait monter les larmes aux yeux. Votre voix, votre présence, votre impact et votre travail vivront toujours dans vos petites-filles, en nous, en moi et dans tous ceux que vous défendez, soutenez, encouragez et accompagnez.
Merci à vous et à votre famille, Renée.
Honorables sénateurs, je souhaite aujourd’hui exprimer ma gratitude à l’honorable sénatrice Dupuis et lui rendre hommage. Depuis sept ans, la sénatrice Dupuis sert fidèlement le Sénat. Je retiens surtout sa connaissance du droit, la manière dont elle a su représenter les peuples autochtones et les démarches que nous avons faites, elle et moi, pour que le Comité sénatorial permanent de l’audit et de la surveillance puisse voir le jour, car c’est lors des nombreux appels que nous avons dû faire le soir et les fins de semaine que j’ai pu profiter de ses connaissances et de sa sagesse.
Ces qualités se reflétaient aussi dans ses prises de position, son ardeur au travail et son attachement à la cause autochtone, et jusque dans les œuvres qu’elle a publiées, dont Quel Canada pour les Autochtones? La fin de l’exclusion. En tant que juriste, la sénatrice Dupuis a montré qu’elle connaît le droit et la procédure sur le bout de ses doigts, ce dont elle a su faire profiter le Sénat et le Comité de l’audit et de la surveillance, surtout au début. Je vous suis reconnaissant d’avoir aussi bien servi le Sénat et le Canada et je vous souhaite le meilleur, à Pierre, à vous et à vos proches, pour les années à venir.
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à la sénatrice Renée Dupuis. Au Sénat, sur notre scène politique, elle a suivi un principe important du théâtre : il faut laisser le spectateur sur sa faim.
La sénatrice Dupuis a connu beaucoup de grands moments, et l’un d’entre eux s’est produit il y a quelques semaines. Au cours d’un débat, elle a rappelé à notre assemblée qu’à une certaine époque, il n’y avait pas de femmes au Sénat. Elle a dit :
[…] maintenant que les femmes sont là, elles ne vont pas partir, elles vont rester et vont continuer à se battre, y compris pour leurs petites-filles, comme les miennes.
Honorables collègues, dans notre enceinte, les paroles de la sénatrice Dupuis perpétuent bien l’héritage des Célèbres cinq, dont le monument commémoratif se trouve à l’extérieur de notre édifice, près de la porte d’entrée. Prenons ses paroles à cœur.
Aujourd’hui, saluons également son incroyable travail législatif. Beaucoup d’entre vous savent à quel point la sénatrice Dupuis est réfléchie, précise et assidue dans l’exercice de ses fonctions, surtout au sein des comités. Nous devons être particulièrement attentifs lorsqu’elle lève la main pour prendre la parole ou poser une question, sous peine de passer à côté d’un détail important ou d’une idée originale.
La sénatrice Dupuis est aussi humble. Bien des gens ignorent peut-être qu’elle était une grande défenseure de la réconciliation bien avant que la population entende parler des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Pendant de nombreuses années, avant d’arriver au Sénat, elle a été conseillère et consultante juridique auprès d’organismes des Premières Nations pour les négociations globales tripartites et en matière de Constitution. De 2003 à 2009, elle a été commissaire en chef de la Commission des revendications des Indiens, où elle s’est employée à régler de nombreux dossiers. En avril 2013, elle a été témoin honoraire de l’activité nationale de la Commission de vérité et réconciliation qui s’est tenue à Montréal, ce qui lui a permis d’assimiler et de transmettre un savoir crucial.
La sénatrice Dupuis a aussi écrit plusieurs ouvrages, dont Quel Canada pour les Autochtones? La fin de l’exclusion qui a remporté en 2001 le prix du Gouverneur général dans la catégorie « Essais » en français. En 2005, elle s’est vu décerner l’Ordre du Canada.
La sénatrice Dupuis a aussi été vice-présidente du Comité de l’audit et de la surveillance. Son œil de lynx et ses commentaires succincts nous manqueront beaucoup après son départ. À titre de président, j’ai eu l’honneur de siéger avec elle à ce comité, qui est une importante réalisation de la réforme du Sénat.
Sénatrice Dupuis, vous êtes une femme énergique. J’aime beaucoup votre façon d’aborder la vie et votre humour pince‑sans‑rire. Après un de vos traits d’humour, j’essaie toujours de remarquer les personnes qui sourient, ce qui me donne un indice de leur intelligence. Voyez donc un peu tous les gens qui essaient maintenant de passer pour intelligents.
Sénatrice Dupuis, vous avez su être une sage conseillère et une excellente amie. Vous avez toujours été facile d’approche et près des gens. Pour tout cela, je vous suis extrêmement reconnaissant. Merci! Chers collègues, souhaitons tous à la sénatrice Dupuis une excellente retraite.
Honorables sénatrices et sénateurs, j’ai l’honneur de prendre la parole aujourd’hui pour chanter les louanges de notre collègue bien-aimée, travailleuse acharnée, brillante experte des questions juridiques, parlementaire pleinement engagée et toujours prête, notre collègue et amie toujours serviable, solidaire et charmante, la sénatrice Renée Dupuis.
Je crois que j’ai beaucoup de chance de la connaître et d’apprendre d’elle au Sénat. Son impressionnante carrière juridique, axée sur les droits de la personne, les droits relatifs aux Autochtones et le droit administratif, l’a bien préparée à son séjour ici. En 2000, la sénatrice Dupuis a participé au comité de révision de la Loi canadienne sur les droits de la personne. Elle a été nommée témoin honoraire de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Elle a été vice-présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec avant de se joindre au Sénat du Canada.
La sénatrice a apporté de précieuses contributions au sein de nombreux comités et aux débats dans cette Chambre. Elle est toujours bien préparée et connaît bien les règles et procédures du Sénat.
J’ai apprécié ses réflexions fondées sur sa profonde expérience auprès des peuples autochtones et des femmes et son travail au sein du groupe de travail conjoint du Barreau du Québec et du Collège des médecins du Québec sur le droit de mourir dans la dignité.
Chers collègues, je voudrais partager les mots de Dominique Charland, ma stagiaire, qui étudie en droit. Elle a été guidée et conseillée par la sénatrice Dupuis. Je la cite :
Malgré son horaire chargé, la sénatrice Dupuis m’a accueillie à plusieurs reprises pour discuter de mon travail pour la sénatrice Coyle et les sénateurs pour les solutions climatiques. La sénatrice Dupuis est une personne attentive, qui se concentre exclusivement sur la tâche à accomplir, sans jamais vous faire douter que vous êtes sa priorité dans ce moment. Je n’aurais pas pu demander une meilleure personne pour m’accompagner tout au long de mon stage.
Honorables sénateurs, je suis très heureuse d’avoir été personnellement témoin de ces grandes qualités de générosité, de sens du devoir et d’intelligence qui sont au cœur de l’identité de notre collègue.
Honorables sénatrices et sénateurs, veuillez vous joindre à moi pour remercier notre collègue l’honorable Renée Dupuis, l’applaudir et lui crier brava!
Renée, profitez de votre prochain chapitre; vous nous manquerez beaucoup.
Chers collègues, chère amie, comment parler de notre distinguée collègue, l’honorable Renée Dupuis, cette femme discrète, à la feuille de route impressionnante?
Chère sénatrice Dupuis, quel honneur et surtout quel privilège j’ai eu de vous côtoyer au cours des sept dernières années. La sénatrice Dupuis et moi avons été assermentées le même jour, le 16 novembre 2016. Nous avons eu l’occasion de faire connaissance et de converser, avant même de franchir les portes de cette enceinte.
À l’époque, nous étions de parfaites inconnues. Je ne la connaissais ni de nom ni de réputation. Je n’avais aucune idée de son parcours académique ni de son parcours professionnel. Au fil du temps, j’ai appris à connaître cette femme droite, rigoureuse et étonnante, qui a su se tailler une place en défendant les droits des femmes, de la personne et des peuples autochtones.
Comme toutes les femmes ayant bâti une carrière professionnelle remarquable, le parcours de la sénatrice Dupuis a été marqué par des défis significatifs. S’imposer dans des milieux gardés et protégés demandait du cran et de l’audace. À sa façon, elle a su faire sa place et prendre sa place.
Respectueuse en tous points, la sénatrice Dupuis se distingue comme femme en politique. Ici même, à la Chambre, elle est fabuleuse à regarder et à écouter. Calme et posée, lorsqu’elle prend la parole, pesant chacun de ses mots, elle passe ses messages, toujours en français. Chacune de ses interventions nous porte à la réflexion. Quel plaisir de l’entendre; pas de paroles inutiles, pas de commentaires désobligeants, que de l’information pertinente.
J’ai aussi eu le privilège de la côtoyer de longues heures comme partenaire de pupitre au Sénat, et je dois vous avouer que c’est un plaisir renouvelé quotidiennement. Nous échangeons des confidences, des commentaires sur ce que nous voyons ou entendons dans cette enceinte, ou encore, nous nous référons parfois au Règlement du Sénat lorsque nous constatons des comportements, des propos ou des interprétations de règles qui nous semblent inexactes.
Femme de tête, de lettre et de cœur, qui a su demeurer forte et libre, conciliant avec brio une carrière d’avocate, de juriste, de conférencière, d’enseignante, d’administratrice, de sénatrice, d’épouse, de mère et de grand-mère, chère collègue, je vous salue!
Nous sommes rendues à l’étape de nos vies où nos chemins se séparent. Nous reprenons notre parcours, là où nos vies se sont croisées il y a plus de sept ans. Quel plaisir et surtout quel honneur d’avoir pu apprendre à vous connaître, à vous apprécier et à vous estimer.
Vous avez encore de grandes choses à faire, à écrire et à accomplir. Ce chemin sous vos pas continue et votre route est encore longue.
Au plaisir, Renée!
Chers collègues, madame la sénatrice, chère Renée Dupuis, après avoir lu votre dernière publication Ce chemin sous mes pas, paru récemment aux Éditions du Boréal et avoir réalisé le parcours professionnel exceptionnel qui fut le vôtre, après avoir entendu les hommages élogieux que d’autres ont faits à votre sujet depuis tant d’années, j’ai un reproche affectueux à vous faire, madame la sénatrice.
Vous qui avez mis toute votre expertise, vos connaissances et vos expériences au service du Sénat du Canada depuis novembre 2016, vous qui, au sein du Groupe des sénateurs indépendants, avez défendu la modernisation du Sénat avec rigueur et conviction, eh bien, vous nous quittez trop tôt, madame la sénatrice, en nous laissant orphelins de votre présence! Car il faut bien se le dire, vous êtes humble et peut-être trop discrète parfois, chère Renée, et je crois que beaucoup d’entre nous n’auront pas eu le temps de vous apprécier à votre juste valeur.
Pourtant, en vous écoutant, en vous observant, j’ai tant appris de vous. Vous m’avez fait prendre conscience de notre responsabilité constitutionnelle de parler la langue française dans cette enceinte, la langue de Gabrielle Roy, une langue que vous chérissez et parlez avec précision, vous qui côtoyez un poète dont la plume inspirante est reconnue ici et ailleurs.
Vous m’aurez appris l’art de l’écoute et de l’articulation d’argumentaires rigoureux s’appuyant sur le droit et les faits. Tout au long de votre carrière, vous avez travaillé et défendu les droits et intérêts des peuples autochtones avec ardeur, lucidité et compassion. Un jour, vous avez dit avec sagesse les paroles qui suivent :
Je suis une marcheuse de fonds, j’ai creusé un sillon dans l’espoir qu’on puisse un jour arriver à rencontrer les peuples autochtones, quelque part entre ce qu’ils sont et ce que nous sommes [...]
Eh bien, je fais mienne cette citation, car le travail remarquable que vous avez fait à cet égard, sénatrice, devrait nous inspirer toutes et tous.
Il y aurait tant à dire pour vous témoigner notre gratitude et notre appréciation, madame la sénatrice, mais il est temps de vous dire au revoir. À cette fin, comme l’a écrit Pierre Morency, un poète que vous connaissez bien et qui me pardonnera d’emprunter ses mots, je vous souhaite, madame la sénatrice :
Une chambre sous la Voie lactée.
Une maison posée sur un bateau d’estuaire.
Un bois choisi au milieu de l’île.
Un lieu qui ne se reconnaît pas de cloisons.
Une lampe aux cheveux de nuit et de clarté.
Un lit juste avant que je tombe.
Des cafés à Paris, à Québec, en Provence.
Une ville des Hauts vers les citrus du Lavandou.
Une petite tente ronde accrochée à la banquise de Bylot.
Les cayos pelucheux de Cuba.
Le sable noir de la baie du Renard.
Les pins siffleurs d’Alliougana.
Ce petit bureau bleu ouvert sur le grand fleuve.
Les bouleaux dont l’écorce est grafignée par les ours.
Le pied du cap Maillard en Charlevoix.
Bonne retraite, chère Renée; bonne retraite!