DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de Bernard Grandmaître, C.M.
25 novembre 2025
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à un grand homme politique qui a consacré sa vie et sa carrière à l’avancement et à la défense de la francophonie ontarienne. L’honorable Bernard Grandmaître, Franco-Ontarien d’exception, s’est éteint le 28 octobre dernier à l’Hôpital Montfort à l’âge de 92 ans. J’ai assisté à son service funéraire ce matin à 11 heures à l’église Notre-Dame-de-Lourdes de Vanier.
Bernard Grandmaître est originaire d’Eastview, maintenant connu sous le nom de Vanier, dans la région d’Ottawa. Il s’est rapidement engagé dans la vie politique municipale, d’abord à titre d’échevin de la Ville de Vanier de 1969 à 1974.
En 1974, il devient maire de Vanier et le restera pendant près de 10 ans. Il fait officiellement le saut en politique provinciale en 1984 en tant que député d’Ottawa-Est. Il s’intègre alors à un milieu dominé par l’anglais comme ministre délégué aux Affaires francophones dans le gouvernement libéral de David Peterson. Au cours de sa carrière en politique provinciale, il sera ministre des Affaires municipales, puis ministre du Revenu.
À titre de ministre délégué aux Affaires francophones, il se distingue par son rôle déterminant dans l’adoption de la Loi sur les services en français en 1986, laquelle a profondément transformé le paysage linguistique de la province. Sa contribution est d’une telle importance qu’on le surnomme le « père de la Loi sur les services en français ». Cette loi a fourni des assises juridiques et institutionnelles à une francophonie jusque-là fragile, tout en consolidant reconnaissance et protection des droits des francophones en Ontario. Entrée en vigueur le 19 novembre 1989, la loi stipulait que le gouvernement de l’Ontario ainsi que ses prestataires doivent offrir des services en français dans 25 régions désignées.
L’adoption de cette loi s’inscrivait également dans un effort d’unification nationale à une époque où le pays était divisé et où le Québec poursuivait sa quête d’indépendance. C’était d’ailleurs une mission que lui avait confiée le premier ministre libéral et francophile David Peterson.
L’honorable Bernard Grandmaître a reçu de nombreuses distinctions en reconnaissance de son parcours exceptionnel et de sa contribution à la francophonie. Il s’est vu décerner deux doctorats honorifiques et il a été décoré de l’Ordre de la pléiade et de l’Ordre du Canada. Un aréna de Vanier ainsi qu’une école élémentaire catholique d’Ottawa portent son nom. Remis annuellement par l’Association des communautés francophones d’Ottawa, le prix Bernard Grandmaître vise à souligner l’apport remarquable d’un individu à la francophonie ottavienne.
L’honorable Bernard Grandmaître était un homme de valeurs et de principes dont l’intégrité et la détermination ont guidé toute sa vie et sa carrière. À l’image de son engagement, il a surpassé les attentes affrontant l’adversité avec courage, persévérance et détermination. La francophonie ontarienne pleure son départ, mais son souvenir demeure bien vivant. Ses contributions bien tangibles continuent de faire rayonner la francophonie dans tout le pays.
Il laisse derrière lui sa famille, ses fils, ses petits-enfants, ses arrière-petits-enfants, ses amis ainsi que tous ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer dans un contexte professionnel. Ils ont pu constater sa grandeur d’âme et son esprit vif.
Son héritage marqué par l’engagement, la résilience et la passion pour la francophonie continuera d’inspirer et de guider les générations futures. Bernard Grandmaître restera à jamais une figure emblématique dont la mémoire vivra dans le cœur des Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens.
Merci.