DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le soutien aux langues autochtones
5 décembre 2024
Honorables sénateurs, à cette époque de l’année, je suis toujours frappé par la façon dont les Fêtes de fin d’année éveillent notre sens de la fraternité.
Dans les communautés des Premières Nations, les liens qui unissent les gens sont culturels et linguistiques. Quel que soit le lieu, je ressens une affinité immédiate avec ceux qui comprennent la chaleur et le réconfort que procurent le lusknikn ou le gastio’mi, ou avec ceux qui s’identifient comme L’nu.
Les liens linguistiques sont si importants que certains se donnent beaucoup de mal pour maîtriser une langue. C’est le cas de Rose Meuse et de shalan joudry, de la Première Nation de Bear River, en Nouvelle-Écosse.
Lors d’une conférence linguistique à Eskasoni, elles ont parlé d’un programme d’immersion pour adultes qu’elles ont mis sur pied en collaboration avec Mi’kmaw Kina’matnewey, l’administration scolaire mi’kmaq. J’ai été impressionné par leur dévouement et leur résilience, qui leur ont permis de passer de novice à expert en quelques années à peine. Beaucoup savent que plus on vieillit, plus il est difficile d’apprendre une nouvelle langue. L’expérience de Rose et de shalan m’inspire et me donne envie d’en faire davantage pour revitaliser la langue mi’kmaq.
Chers collègues, j’avais l’habitude de croire que les langues autochtones, en tant que droits inhérents protégés par l’article 35 de la Constitution, ne devraient pas être placées dans le même panier que le français. Cependant, je pense qu’il existe un parallèle que nous aurions avantage à explorer et mieux comprendre. La loi sur les langues officielles veille à ce que la langue française soit correctement financée dans tout le pays. Cependant, il n’en va pas de même pour les langues autochtones.
Je ne crois pas que les questions autochtones devraient être cantonnées exclusivement au Comité des peuples autochtones, bien que ce comité fasse un travail exceptionnel sous l’excellente présidence du sénateur Francis. Selon moi, les questions autochtones touchent tous les aspects de la vie des Canadiens et, par conséquent, elles devraient faire partie des priorités de tous les comités.
J’espère que nous pourrons examiner ces questions et les défendre ensemble. Wela’lioq. Merci beaucoup.