DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Fondation canadienne de la ménopause
21 novembre 2024
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au sujet d’une question complexe et multidimensionnelle qui touche des millions de femmes dans tout le pays. Bien que le Mois mondial de la ménopause ait eu lieu en octobre, il est essentiel que nous poursuivions cette conversation. Je tiens à exprimer ma gratitude à la Fondation canadienne de la ménopause pour son travail novateur de sensibilisation et de promotion du changement. Merci à Janet Ko, Trish Barbato et Elizabeth Gray-Smith.
La ménopause est plus qu’un enjeu de santé. C’est un enjeu qui touche à l’âge, l’égalité des sexes, l’économie et la main-d’œuvre. Au Canada, 10 millions de femmes de plus de 40 ans sont à un stade ou un autre de la ménopause, mais bon nombre d’entre elles ont du mal à gérer des symptômes qu’elles ne reconnaissent pas toujours comme faisant partie de cette transition. Avec plus de 30 symptômes possibles, la ménopause affecte le bien-être physique, mental et affectif. Lorsqu’elle n’est pas prise en charge, elle augmente le risque de problèmes de santé chroniques comme l’ostéoporose, les maladies cardiaques et les troubles génito-urinaires.
Au Canada, les femmes âgées de 45 à 55 ans constituent le segment de la main-d’œuvre qui connaît la plus forte croissance, et elles sont à un âge où nombre d’entre elles doivent composer avec les profonds bouleversements de la ménopause. Le rapport de la fondation souligne les conséquences réelles de l’inaction : 540 000 journées de travail perdues chaque année, 237 millions de dollars en perte de productivité et une perte stupéfiante de 3,5 milliards de dollars pour l’économie. Plus inquiétant encore, jusqu’à une femme sur dix quitte complètement le marché du travail, non pas parce qu’elle manque de talent ou de volonté, mais parce qu’elle est laissée seule face à ces problèmes, sans soutien adéquat. Les femmes sont l’épine dorsale de secteurs essentiels, et leur absence a des répercussions profondes aussi bien dans les milieux de travail que dans les familles et les communautés, et elle a un effet sur la stabilité et la croissance économiques du pays.
Honorables sénateurs, le Canada accuse un retard considérable par rapport à d’autres pays en ce qui concerne la ménopause. Des pays comme l’Australie et le Royaume-Uni ont mis en œuvre des politiques avant-gardistes, des mesures de soutien en milieu de travail et des stratégies de santé publique pour mieux soutenir les femmes pendant cette transition. Il est temps que le Canada rattrape son retard.
Faire de la santé des femmes une priorité nationale signifie garantir un meilleur accès à l’information, à l’éducation et aux traitements de la ménopause. Cela signifie également qu’il faut déstigmatiser cette étape naturelle de la vie afin de favoriser la compréhension dans les milieux de travail, les familles et la société. Engageons-nous à bâtir un Canada où la ménopause est reconnue, comprise et soutenue.
Merci, meegwetch.