Le Sénat
Motion tendant à exhorter le gouvernement à imposer des sanctions contre les autorités chinoises relativement aux abus des droits de la personne et à la persécution systématique des musulmans ouïgours en Chine--Débat
1 juin 2021
Honorables sénateurs, j’interviens aujourd’hui pour parler de la motion du sénateur Housakos, selon laquelle le Sénat exhorte le gouvernement à imposer des sanctions contre les autorités chinoises relativement aux abus des droits de la personne et à la persécution systématique des musulmans ouïghours en Chine.
Je voudrais remercier le sénateur Housakos d’avoir présenté cette motion. Le génocide des musulmans ouïghours est l’une des choses les plus horribles qui se soient produites dans le monde au cours des dernières années.
En février de cette année, lors de la première assemblée générale annuelle du Groupe d’amitié parlementaire Canada-Ouïghours, Golbahar, une femme ouïghoure, nous a raconté son séjour d’un an dans un de ces soi-disant « camps de rééducation » chinois. C’était une femme d’affaires du Kazakhstan venue en Chine en raison de son travail. Ce n’était même pas une résidente chinoise.
Golbahar nous a raconté l’épreuve qu’elle a vécue d’une voix passionnée qui trahissait la souffrance. Elle nous a raconté comment elle a été enlevée à son hôtel alors qu’elle était en voyage d’affaires dans la région du Xinjiang, en Chine. La police lui a pris son passeport et l’a arrêtée. Menottée, enchaînée et jetée dans une petite cellule avec 50 autres femmes; tel a été son sort. On l’a affamée, torturée et forcée d’apprendre par cœur des chants patriotiques chinois. Un mot dans sa langue maternelle, l’ouïghour, et elle était placée en isolement, dans une cellule sombre d’un mètre sur un mètre avec un trou pour seules toilettes.
Elle a déclaré :
Passage à tabac, torture à l’électricité, aiguilles plantées sous les ongles, ongles arrachés; j’ai vu des Ouïghours subir tout cela. J’en ai vu ressortir à moitié morts de ces interrogatoires.
Golbahar nous a dit que lorsqu’elle a été malade et s’est évanouie, on l’a amenée à l’hôpital. Elle était enchaînée et chaque chaîne pesait cinq kilogrammes.
Sénatrice Jaffer, je regrette de vous interrompre. Honorables sénateurs, comme il est 18 heures, conformément à l’article 3-3(1) du Règlement et aux ordres adoptés le 27 octobre 2020, je suis obligée de quitter le fauteuil jusqu’à 19 heures, à moins que le Sénat ne consente à ce que la séance se poursuive.
Si vous voulez suspendre la séance, veuillez dire « suspendre ».
Nous reprendrons la séance à 19 heures.