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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — PEN International--La Journée mondiale des écrivains en prison

17 novembre 2020


Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour célébrer la Journée mondiale des écrivains en prison, qui a eu lieu le dimanche 15 novembre.

Cet événement annuel invite tous ceux d’entre nous qui attachent de l’importance à la liberté de la presse et à la liberté d’expression artistique à prendre la parole pour soutenir les écrivains et les journalistes du monde entier qui sont détenus en tant que prisonniers politiques ou qui sont menacés d’arrestation en raison de leurs opinions. Cette année, PEN nous demande d’accorder une attention urgente au cas de cinq écrivains courageux et remarquables qui sont emprisonnés ou menacés de l’être.

Chimengül Awut est une poète ouïgoure primée, ainsi qu’une éditrice originaire de Kashgar. Elle est détenue sans aucun contact depuis deux ans dans un camp de rééducation en Chine. Son crime? Avoir édité un roman en langue ouïgoure.

Osman Kavala est éditeur et il milite pour les droits culturels en Turquie. Il est emprisonné à Istamboul depuis 2017. Il a été acquitté de ses accusations initiales en février 2020, mais il doit maintenant faire face à un nouveau procès pour le crime de menace à l’ordre constitutionnel.

Kakwenza Rukirabashaija est un romancier ougandais qui a fait l’objet d’arrestations arbitraires, en plus de subir de la torture. Il a été libéré temporairement au mois de septembre en échange d’un engagement de ne pas troubler l’ordre public, mais PEN rapporte que lui et sa famille sont sous la surveillance constante d’agents de la sécurité de l’État ougandais.

Paola Ugaz, auteure et journaliste d’enquête péruvienne, est la cible d’une campagne de harcèlement sur les médias sociaux et dans la sphère juridique parce qu’elle mène des enquêtes approfondies sur la corruption et les agressions sexuelles qui existent dans de puissantes organisations catholiques du Pérou. Elle fait actuellement face à des accusations de diffamation aggravée, crime assorti d’une peine d’emprisonnement de trois ans.

Sedigeh Vasmaghi est une poète et théologienne iranienne. En août 2020, elle a été reconnue coupable d’avoir signé une pétition qui condamnait la brutalité policière. Après avoir vécu des années de harcèlement et de surveillance en Iran, elle pourrait servir une peine de six ans de prison.

Voici ce qu’a écrit Sedigeh Vashmaghi dans une lettre ouverte :

Vous pouvez emprisonner mon corps, mais jamais ma conscience!

Je proteste contre le gouvernement qui veut nous priver d’humanité et nous transformer en statues indifférentes et silencieuses.

Vashmaghi adresse cette lettre aux autorités iraniennes mais elle parle, je crois, pour tous les auteurs courageux auxquels je rends hommage aujourd’hui.

Nous ne pouvons pas rester indifférents et silencieux comme des statues. Nous devons reconnaître l’humanité de ces écrivains et nous joindre à PEN International pour demander leur libération. Des journalistes et des écrivains du monde entier sont menacés en ce moment même. Il est devenu dangereux de dire la vérité alors que nous avons besoin, plus que jamais, de ces gens qui disent la vérité.

Rendons hommage au courage de ceux qui risquent tout pour nous faire connaître les histoires qui doivent être connues. Soutenons ensemble les écrivains qui ont besoin de notre voix lorsqu’ils ne peuvent plus parler librement.

Merci, hiy hiy.

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