DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Pâque juive
26 mars 2021
Je vous le demande, honorables sénateurs : pourquoi cette semaine est-elle différente de toutes les autres? Parce que la Pâque juive — fête porteuse de liberté, d’espoir et de promesses de nouveaux départs — commence demain soir au coucher du soleil. À cette occasion, les familles se réunissent pour chanter des chansons et raconter les histoires de la libération des Juifs de la servitude et de la persécution.
L’année dernière, ma famille, comme beaucoup d’autres, a célébré par Zoom le dîner du seder. Le livre d’histoire du seder, la Hagada, relate dans les moindres détails les fléaux que Dieu a fait s’abattre pour convaincre le pharaon de laisser partir le peuple juif. Alors que nous affrontions notre première Pâque placée sous le signe de la COVID, le récit de ces plaies — furoncles, grenouilles, maladie du bétail — nous a semblé particulièrement approprié. Nous n’avions alors aucune idée du temps que durerait ce fléau et nous n’avions jamais imaginé que nous célébrerions cette année encore par vidéo.
Pourtant, nous en sommes encore là, à attendre le moment quand nous pourrons retrouver notre liberté d’avant et que notre exil prendra fin. Au Canada, plus précisément dans l’antre de Bibliothèque et Archives Canada, nous avons la chance de posséder un exemplaire de la première édition traduite en anglais de la Hagada, qui avait été publiée à Londres, en 1770, sous le règne du roi George III. Cette version anglaise, traduite pas un certain Alexander Alexander, est très semblable à la version que ma famille récite lors de nos célébrations annuelles. L’année dernière, quand j’ai visité les archives nationales, j’ai remarqué que cet exemplaire était taché de vin rouge, le vin qui avait été versé par des familles durant le seder il y a des centaines d’années. À la vue de ce détail, je me suis sentie très unie à ces gens malgré le passage du temps, malgré les lieux différents et toutes les peurs. L’amour et la foi survivent toujours.
Voici le pain de misère que nos pères mangèrent en Égypte. Que celui qui a faim vienne et mange […]
Voilà ce qu’on peut lire dans ce texte vieux de 251 ans.
[…] Cette année nous sommes ici; l’an prochain en Terre d’Israël. Cette année nous sommes esclaves; l’an prochain puissions-nous être libres.
La Hagada raconte une histoire empreinte d’espoir et de liberté et où la tyrannie a été vaincue. Il s’agit d’une promesse que le mal ne peut perdurer indéfiniment. Pour de nombreuses confessions religieuses et cultures, le printemps est la saison de la résurrection, de la rédemption et du renouveau. Cette saison nous apporte l’espoir dont nous avons besoin quand le monde entier est en guerre contre un ennemi invisible.