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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'encéphalopathie spongiforme bovine

27 mai 2021


Honorables sénateurs, ce matin, l’Association canadienne des éleveurs de bovins a annoncé que l’Organisation mondiale de la santé animale avait classé le Canada parmi les « pays présentant un risque négligeable à l’égard de l’encéphalopathie spongiforme bovine ». Il s’agit du degré de risque le plus faible au regard de cette maladie. Nous pouvons espérer que cette nouvelle marquera le début de la fin pour les obstacles au commerce du bœuf canadien dans le monde. Il s’agit d’un hommage extraordinaire aux chercheurs qui se spécialisent dans cette maladie à prions, ainsi qu’aux vétérinaires, aux inspecteurs, aux agriculteurs et aux éleveurs qui ont travaillé ensemble pour atteindre ce statut chèrement gagné.

Cela a fait 18 ans cette semaine qu’un cas d’encéphalopathie spongiforme bovine a été détecté pour la première fois par un laboratoire provincial de l’Alberta. La vache en question n’était jamais entrée dans la chaîne alimentaire destinée à la consommation humaine. C’était une vieille vache laitière maladive d’une petite exploitation agricole du Nord de l’Alberta, qui avait probablement développé cette terrifiante maladie à prions en mangeant de la nourriture pour animaux infectée. La découverte de ce premier cas a envoyé une onde de choc dans l’ensemble de l’industrie canadienne du bœuf.

Je n’oublierai jamais cette première conférence de presse à laquelle j’ai assisté dans le sous-sol de l’Assemblée législative de l’Alberta, où un membre du personnel est accouru dans la salle et a annoncé que les Américains venaient de fermer la frontière au bœuf canadien. On se serait cru dans une scène de film, au moment où une personne lit un télégramme annonçant que le Titanic a coulé.

Au début, je le crains, certains auraient préféré se mettre la tête dans le sable. Ralph Klein était en colère contre l’éleveur qui avait fait tester sa vache malade. La stratégie préconisée par le premier ministre albertain était la suivante : abattre l’animal, l’enterrer et ne plus jamais en parler. Or, la province a fini par comprendre que la seule façon d’endiguer le fléau de l’ESB et de mettre fin à la stigmatisation qu’elle provoque était de faire une surveillance et des tests rigoureux.

Près de 20 ans plus tard, il peut être difficile de se rappeler toute la terreur causée par la maladie de la vache folle. Les personnes qui ont consommé du bœuf contaminé ont subi des dommages cérébraux catastrophiques pour lesquels il n’y avait pas de traitement ni de remède. En outre, il est impossible d’éliminer l’ESB au moyen de la cuisson. Vous pouvez braiser ou griller la viande ou la faire cuire sur le barbecue autant que vous le voulez, cela ne tuera pas les insidieux prions.

Il n’est pas étonnant que la découverte d’abord d’un seul animal malade puis d’une poignée d’autres ait terni la réputation du bœuf canadien partout sur la planète. Lorsque les marchés d’exportation se sont fermés, les agriculteurs, les éleveurs, les exploitants de parcs d’engraissement et les abattoirs ont vécu un désastre économique. Bien des producteurs de bétail ont tout perdu. Cependant, durant cet été noir, les Albertains se sont ralliés derrière cette industrie phare. « Personne ne veut de notre bœuf? Très bien, nous allons le manger nous-mêmes. » Je n’ai jamais mangé autant de steaks que pendant l’été 2003.

Aujourd’hui, grâce à nos efforts communs, nous avons vaincu l’ESB. Je veux féliciter le gouvernement du Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments, la Canadian Cattlemen’s Association et tous les éleveurs responsables qui ont contribué à vaincre la maladie.

Merci. Hiy hiy.

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