DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le vol 182 d’Air India
Le trente-sixième anniversaire de la tragédie
21 juin 2021
Honorables sénateurs, cette semaine marque le 36e anniversaire de l’acte de terrorisme le plus horrible et le plus mortel commis contre des citoyens canadiens et le Canada tout entier. Bien sûr, je parle de l’attentat à la bombe contre le vol 182 d’Air India, une attaque meurtrière qui a fait 329 morts, dont la plupart étaient de fiers Canadiens. Près d’une quarantaine d’années se sont écoulées depuis ce jour horrible, soit le 23 juin 1985. Entretemps, une génération entière de Canadiens a atteint la majorité. Par conséquent, ce n’est pas tout le monde qui, comme moi, se souvient de la consternation et de l’horreur entourant la nouvelle que l’avion avait explosé au-dessus de l’Irlande et qui a éprouvé du soulagement et du dégoût en comprenant qu’une deuxième bombe, qui était destinée à un autre avion, n’avait pas explosé en plein vol comme prévu. La bombe a plutôt tué deux bagagistes à l’aéroport de Narita, à Tokyo. De nombreux membres de la communauté sud-asiatique au Canada se sont sentis trahis en constatant que leur propre gouvernement ne traitait pas vraiment cet incident comme une attaque contre le Canada et des Canadiens, mais plutôt comme une tragédie indienne. Les amis et les familles des victimes sont frustrés parce que, après des décennies, les enquêtes, les études et les procès ne leur ont toujours pas permis d’obtenir la justice qu’ils attendent.
Aujourd’hui, je tiens à souligner l’excellent travail de ma compatriote edmontonienne Mme Meera Nair, qui veut s’assurer que les Canadiens n’oublient jamais ce qui s’est passé ce jour-là, il y a 36 ans.
Mme Nair est écrivaine et agente des droits d’auteur à l’Institut de technologie du Nord de l’Alberta. Depuis des années, elle écrit des essais et des articles sur cette tuerie et elle mène une campagne de sensibilisation afin que le Parlement observe une minute de silence le 23 juin, le jour où est survenue la tragédie d’Air India. Bien entendu, nous savons que le Parlement ne siège pas nécessairement chaque année à cette date. Cependant, j’estime que la campagne de Mme Nair est plus pertinente que jamais, car nous avons vécu beaucoup trop de deuils collectifs au cours de la dernière année. Ces dernières semaines, les sénateurs ont pu constater que plusieurs occasions ont été propices à l’observation d’un moment de réflexion — même si nous sommes séparés en raison de la pandémie. Je suis convaincue que pour certains d’entre nous, ce moment de réflexion pourrait être une prière, tandis que pour d’autres, un moment de méditation. Cette commémoration pourrait être un acte purement symbolique. Une personne cynique pourrait même dire que tout cela est une mise en scène. Toutefois, je pense que dans nos fonctions de parlementaires, les moments de réflexion nous ramènent les pieds sur terre pour ne pas oublier la vraie raison de notre présence ici.
Peu importe comment nous soulignons le 23 juin, et peu importe que nous soyons sénateurs ou simples citoyens, j’espère que nous n’oublierons jamais les centaines de Canadiens — et les dizaines de familles canadiennes — qui ont perdu la vie ce jour-là. J’espère que nous soutiendrons toujours les amis et les familles qui pleurent toujours la perte d’êtres chers. Aujourd’hui, j’aimerais souligner les efforts continus de Meera Nair pour faire entendre sa voix.