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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'enquête de la GRC à Montréal

1 octobre 2025


Honorables sénateurs, j’ai une mise à jour à vous communiquer concernant les postes de police chinois à Montréal : ils n’existent pas.

La semaine dernière, la GRC a conclu son enquête sur le Service à la famille chinoise du Grand Montréal et le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud sans recommander de poursuites.

Pendant plus de deux ans, le Service à la famille chinoise du Grand Montréal et le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud ont été publiquement soupçonnés en raison d’allégations irresponsables de la GRC, qui ont entraîné des compressions du financement, des réductions massives de personnel et même la menace de saisie de leur établissement communautaire. Au-delà des répercussions opérationnelles immédiates, les atteintes à la réputation ont suscité la peur, la méfiance et la stigmatisation au sein des communautés racisées, qui ont vu à quel point des institutions établies de longue date pouvaient être facilement discréditées par les accusations et les insinuations d’organismes gouvernementaux puissants — et pas seulement d’organismes gouvernementaux, mais aussi de parlementaires.

Au Sénat et à l’autre endroit, des sénateurs et des députés ont parlé de ces deux organisations comme si elles étaient coupables, alors qu’aucune accusation n’avait même été portée. Dans la frénésie de l’hystérie liée à l’ingérence étrangère qui s’est emparée de notre pays au cours des cinq dernières années — et 103 ans après la Loi sur l’exclusion des Chinois —, nous autorisons à nouveau une forme de discrimination. Cette fois-ci, elle ne vise pas tous les Chinois, mais les Canadiens d’origine chinoise aux antécédents, aux opinions et aux affiliations qui déplaisent. Chers collègues, c’est de l’exclusion moderne.

Non seulement la GRC n’a jamais porté d’accusations et a fait traîner son enquête pendant plus de deux ans, mais elle n’a jamais expliqué quelles étaient, selon elle, les activités répréhensibles qui se déroulaient à Montréal. Il est honteux que, même aujourd’hui, alors que l’enquête est terminée et qu’aucune accusation n’a été portée, la GRC n’ait pas présenté d’excuses aux deux organisations, sans parler d’une indemnisation.

La grande ironie, dans ce cas-ci, c’est que les soi-disant renseignements qui ont mené à l’enquête sur l’ingérence étrangère venaient d’une ONG en Espagne et qu’ils avaient une provenance douteuse. Est-ce que la GRC enquêtera maintenant sur Safeguard Defenders à la suite de son ingérence étrangère au Canada et des préjudices causés à la communauté chinoise à Montréal?

Dans la foulée du projet de loi C-70 et de la nomination imminente d’un commissaire à la transparence en matière d’influence étrangère, nous devons être plus vigilants que jamais par rapport à la discrimination, à la stigmatisation et aux préjugés compte tenu de l’hystérie qui règne concernant l’ingérence étrangère et des abus dans le domaine de la sécurité nationale.

Ce n’est pas une question qui ne touche que les Canadiens d’origine chinoise. Récemment, la sénatrice Patterson a organisé une causerie avec Huda Mukbil, qui a fait part de ses réflexions sur son rôle de pionnière en tant que première musulmane arabo‑canadienne noire agente du renseignement auprès du Service canadien du renseignement de sécurité, et sur la discrimination systémique dont elle a été la témoin directe à la suite de la « guerre contre le terrorisme » qui a suivi le 11 septembre.

Je vous remercie.

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