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Fête de Victoria – comment la « Mère de la Confédération » a marqué le Canada

La fête de Victoria, le lundi qui précède le 25 mai, est synonyme du début de l’été. Ce n’est là qu’une des façons dont la première reine du Canada a laissé son empreinte, en plus de donner son nom à des communautés d’un océan à l’autre — de la ville de Victoria, en Colombie-Britannique, à l’ouest, au comté de Victoria, en Nouvelle-Écosse, à l’est.

Notre pays a également marqué le règne de 63 ans de Victoria, de 1837 à 1901. Les grandes étapes de l’évolution du Canada de colonie à nation marquent le début, le sommet et la fin de l’ère victorienne.

Le portrait royal de Victoria qui se trouve dans le foyer du Sénat a été peint en 1842, soit la cinquième année de son règne, et représente la jeune Reine optimiste et énergique à l’époque où de nouvelles idées audacieuses sur la réforme sociale et gouvernementale redonnaient son élan à l’Empire britannique.

L’accession au trône de la reine Victoria en 1837 a coïncidé avec de violentes rébellions dans le Haut et le Bas-Canada — l’Ontario et le Québec d’aujourd’hui. Des milices citoyennes ont pris les armes contre une élite dirigeante qui a résolument exclu la population des prises de décision administratives.

Les révoltes avaient été écrasées lorsque le couronnement de Victoria a eu lieu en 1838, mais, déterminée à amorcer son règne dans un esprit de réconciliation, Victoria a accordé l’amnistie aux rebelles dans les deux colonies. Elle a ensuite commandé une enquête sur les griefs des protestataires. Le rapport Durham qui en a résulté préconisait l’unification des deux Canada et l’établissement d’un gouvernement responsable où un exécutif ne détenait le pouvoir qu’avec l’appui d’une assemblée élue.

Il a fallu près de 30 ans pour que se concrétise la vision du rapport, plus ambitieuse, d’une confédération unifiée des colonies britanniques dispersées en Amérique du Nord.

Un buste de marbre de Victoria surplombe le Sénat de sa position au-dessus des trônes et du fauteuil du Président.

La Reine avait appuyé le projet dès le début, croyant que la Confédération allégerait le fardeau des colonies sur le Trésor britannique et éviterait la menace d’annexion aux États-Unis, réunifiés au lendemain de leur guerre civile de quatre ans et dotés d’une immense armée permanente.

La loyauté envers la Couronne était la pierre angulaire de la Confédération, une allégeance qui l’emportait sur les disparités régionales et économiques. En février 1867, sir John A. Macdonald, qui sera bientôt le 1er premier ministre du Canada, assure Victoria que le but de l’union est « de déclarer de la manière la plus solennelle et emphatique notre volonté d’être sous la souveraineté de Votre Majesté et de la Famille royale pour toujours ».

Le 29 mars 1867, la Reine accorde la sanction royale à la loi parlementaire qui donne naissance au nouveau Dominion. Le 22 mai, elle nomme les 72 premiers sénateurs du Canada et proclame que l’Acte de l’Amérique du Nord britannique entrera en vigueur le 1er juillet 1867.

Les célébrations de son jubilé de diamant en 1897, qui marquèrent les dernières années de son règne de 60 ans, ont comporté un défilé au Palais de Buckingham. La cavalerie canadienne a mené le contingent colonial suivi du premier ministre de l’époque, sir Wilfrid Laurier, dans un carrosse. Derrière lui, un groupe de la Police à cheval du Nord-Ouest — qui deviendra la Gendarmerie royale du Canada d’aujourd’hui.

La mort de Victoria a marqué la fin d’une ère où l’Empire britannique a atteint son apogée et où la nouvelle nation canadienne est née. Les Canadiens ont célébré l’anniversaire de la Reine de façon informelle à partir 1845, mais le gouvernement canadien a adopté une loi en 1901 faisant de la fête de Victoria un jour férié permanent en l’honneur du rôle de Victoria en tant que « Mère de la Confédération ».

Un vitrail au-dessus de l’entrée du Sénat, dans l’édifice du Centre, représente la reine Victoria à l’occasion de son jubilé de diamant en 1897, et son arrière-arrière-petite-fille, la reine Elizabeth II, qui a célébré son propre jubilé de diamant 115 ans plus tard, en 2012. On voit au pied de Victoria l’édifice du Centre original et son emblématique Tour Victoria, 19 ans avant leur destruction lors de l’incendie de 1916.

L’ancien premier ministre sir Wilfrid Laurier passe devant la Galerie nationale de Londres pendant le défilé du jubilé de diamant de la reine Victoria, à Londres, en 1897. (Bibliothèque et Archives Canada)

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