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Les Célèbres cinq occupent une place de choix à côté de l’édifice du Sénat

Avertissement : Le Sénat reconnait que depuis la rédaction de cet article, la conscience sociale et les perspectives sur ces individus ont évolué, notamment en ce qui concerne les questions de diversité et d’inclusion. Le Sénat reconnait que ces changements de contexte sont importants et encourage les lecteurs à considérer le contenu à la lumière des discussions en cours et de la compréhension sociale en évolution.


Cinq femmes qui ont transformé le Sénat ont un nouveau foyer près de l’édifice du Sénat du Canada.

Bien qu’Emily Murphy, Nellie McClung, Irene Parlby, Henrietta Muir Edwards et Louise McKinney ont été immortalisées en bronze, l’histoire témoigne de la volonté de fer de ces Célèbres cinq qui ont porté leur cause au-delà de l’océan afin que les femmes soient considérées comme des « personnes » en droit canadien.

Le monument Les femmes sont des personnes! a été installé en 2000 en hommage à ces Albertaines. À l’origine situé sur la Colline du Parlement, le monument a été déplacé avec grand soin à côté de la demeure temporaire du Sénat à l’été 2019 dans le cadre des travaux de restauration de l’édifice du Centre.

Le monument montre les femmes en train de célébrer leur victoire en prenant le thé; Mme McClung brandit un journal qui proclame au monde que les femmes sont des personnes.

Il est approprié qu’elles se trouvent à côté du Sénat. L’affaire « personne », comme on l’a appelée, a été contestée à la fin des années 1920 pour que les femmes soient nommées à la Chambre rouge.

Les femmes avaient finalement obtenu le droit de se présenter aux élections fédérales en 1921, mais aucune femme n’avait été nommée au Sénat.

La raison? Bien que la Loi constitutionnelle de 1867 ait prévu la nomination de « personnes ayant les qualifications voulues » au Sénat, l’attitude dominante était que celles-ci n’incluaient pas les femmes.

Armées de connaissances juridiques (Mme Murphy a été la première femme juge au Canada), les cinq femmes se sont rendues à Ottawa pour demander à la Cour suprême une interprétation constitutionnelle de ce terme, que la Cour a dûment donnée (en anglais seulement) en mars 1928.

Ce n’était pas le résultat qu’elles avaient souhaité.

« Il ne fait aucun doute que le mot “personnes”, de prime abord, englobe les femmes », a concédé le juge en chef Francis Anglin.

Malheureusement, continue-t-il :

« Il évoque les êtres humains – les criminels et les fous autant que les bons et les sages citoyens, dit-il, d’où le bien-fondé de la restriction qui y est apportée en le faisant suivre immédiatement des termes “ayant les qualifications voulues” […] mots qui excluent les criminels et les fous ou les imbéciles, de même que les mineurs. »

« Cette exigence de qualification exclut-elle aussi les femmes? »

La réponse de la Cour a été unanime — un oui retentissant. Les femmes appartenaient à la même catégorie que les criminels et les enfants et n’étaient pas aptes à siéger au Sénat.

Cependant, les Célèbres cinq ont refusé de s’avouer vaincues. À l’époque, il y avait un tribunal d’instance supérieure à celui de la Cour suprême : le Comité judiciaire du Conseil privé d’Angleterre.

Elles ont donc traversé l’océan Atlantique et, le 18 octobre 1929, Lord Sankey, le grand chancelier lui-même, a rendu la décision (en anglais seulement) qu’elles attendaient depuis longtemps.

Tout en reconnaissant que la politique avait traditionnellement été un monde d’hommes, Lord Sankey a décrit la Constitution du Canada comme « un arbre vivant capable de croissance et d’expansion ».

« L’exclusion des femmes des charges publiques est un vestige d’une époque plus barbare que la nôtre », a-t-il dit. « À ceux qui demandent pourquoi le mot personne devrait inclure les femmes, la réponse évidente est pourquoi il ne le devrait pas. »

L’année suivante, le 15 février 1930, Cairine Wilson devient la première femme sénatrice du Canada.

La proximité du monument des Célèbres cinq de l’édifice du Sénat met en évidence un des rôles clés de la Chambre rouge, celui de donner la parole aux groupes sous-représentés.

À la fin de la 42e législature, 49 des 105 sièges du Sénat étaient occupés par des femmes. Elles jouent un rôle de premier plan dans les comités sénatoriaux et les caucus et les groupes parlementaires.

Les touristes et les passionnés d’histoire affluent maintenant au monument pour prendre des photos et poser avec les Célèbres cinq, et pour réfléchir au pouvoir que chaque citoyen et citoyenne possède pour changer son pays pour le mieux.


En février 2019, le Sénat a déménagé à l’édifice du Sénat du Canada, une ancienne gare construite en 1912. Le Sénat devrait occuper cet emplacement temporaire pendant au moins 10 ans alors que l’édifice du Centre — l’emplacement permanent du Sénat — fait l’objet d’importantes rénovations.

Bien que l’édifice du Centre ait​ fermé ses portes pendant les travaux de réhabilitation, les Canadiennes et Canadiens peuvent continuer d’admirer l’architecture de l’édifice et les œuvres d’art qui s’y trouvent en effectuant une visite virtuelle du Sénat.

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