Un jour pour célébrer les pères du Canada
Les Pères de la Confédération étaient pour la plupart des hommes graves et sérieux. Toutefois, quelques-uns d’entre eux n’étaient pas reconnus comme des modèles de modération et étaient plutôt des personnages enflammés.
En ce jour de la Fête des Pères, nous portons notre regard sur quatre grands personnages de notre histoire dont les efforts ont forgé un pays qui s’étend maintenant d’un océan à l’autre.
Sir John A. Macdonald (1815-1891)
Premier à être premier ministre du Canada, il est l’auteur de la majeure partie des 72 résolutions qui, à la Conférence de Québec, ont défini la relation du Dominion avec la Couronne britannique et ont établi les institutions politiques qui allaient gouverner.
Ses quatre mandats à titre de premier ministre ont été marqués par une période de prospérité économique, de croissance industrielle et d’expansion rapide. On lui doit le chemin de fer Canadien Pacifique entre les Maritimes et le Pacifique, dont la construction était l’une des conditions de l’entrée de la Colombie‑Britannique dans la Confédération.
Sir George-Étienne Cartier (1814-1873)
Négociateur hors-pair, George-Étienne Cartier a beaucoup aidé à convaincre le Québec d’entrer dans la Confédération, un geste éloigné de l’extrémisme politique qui a teinté sa jeunesse. En 1837, Cartier a rallié le chef populiste Louis-Joseph Papineau lors de la rébellion du Bas‑Canada, une révolte qui a causé la mort de plus d’une centaine de personnes et qui a entraîné l’exécution et la déportation de près d’une centaine d’insurgés. Cette décision lui coûtera un an d’exil.
Lors de son retour au pays, il a réussi à réhabiliter sa carrière politique et, des années plus tard, il est devenu un conciliateur indispensable entre les partis français et anglais aux conférences de Charlottetown et de Québec en 1864. Il a appuyé le choix d’Ottawa comme capitale du nouveau Dominion et a défendu la construction du chemin de fer Intercolonial afin d’amener la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick dans le giron de la Confédération.
Thomas D'Arcy McGee (1825-1868)
Thomas D’Arcy McGee était un orateur renommé qui, en tant que partisan de la Confédération, a appelé à la coopération entre catholiques et protestants et a réclamé la garantie des écoles confessionnelles. Il est parvenu à atteindre un compromis entre George-Étienne Cartier et John A. Macdonald qui a permis au Bas-Canada de langue française et au Haut-Canada de langue anglaise de s’entendre sur leur union générale dans le cadre de la Confédération.
Dans sa jeunesse, lorsqu’il était rédacteur en chef d’un journal à Dublin en Irlande, McGee avait pourtant milité pour l’indépendance de l’Irlande. En 1848, il a pris la tête d’une rébellion dont l’échec l’a forcé à quitter la Grande-Bretagne. Il finit par s’installer à Montréal, où son hostilité envers l’Angleterre s’adoucit au fil des années, tant et si bien qu’il devient un fervent défenseur de la souveraineté canadienne sous la Couronne britannique.
Ses positions ont tellement changé que les nationalistes irlandais, dont il était jadis le champion, lui ont par la suite reproché d’être un traître. McGee a dénoncé les fenians, des républicains irlandais radicaux basés aux États-Unis, à la suite de quoi il fut assassiné en retournant chez lui par un sympathisant fenian, après une longue séance de la Chambre des communes, en 1868. Son assassin a été exécuté sans tarder, et le mobile du meurtre n’a jamais été clairement établi.
George Brown (1818-1880)
George Brown, fondateur et rédacteur en chef du journal The Globe, précurseur du Globe and Mail d’aujourd’hui, est un autre Père de la Confédération qui a connu une mort violente.
En 1873, George Brown est nommé au Sénat, couronnant ainsi la longue carrière politique de cet homme haut en couleur. Rival de longue date de Sir John A. Macdonald, Brown a dû attendre le changement de gouvernement avant d’obtenir un siège à la Chambre haute du Parlement.
Brown a défendu avec éloquence, et souvent avec véhémence, des causes comme le gouvernement responsable et la représentation selon la population. Il était au nombre des plus redoutables partisans de l’union fédérale entre les populations anglaise et française, et a même formé une coalition avec John A. Macdonald afin de concrétiser ce projet.
L’autre cause chère au cœur de Brown était la lutte contre l’esclavage, une pratique qu’il a critiquée fortement dans de nombreux éditoriaux. Il a d’ailleurs contribué à la fondation de la Société antiesclavagiste du Canada, une organisation vouée à l’abolition de l’esclavage en Amérique, qui aidait les esclaves américains à fuir vers le Canada via le chemin de fer clandestin.
La fougue oratoire de Brown lui a valu bien des éloges, mais aussi des ennemis. L’un d’entre eux, un ancien employé, s’est introduit dans le bureau de Brown et l’a atteint d’une balle. La blessure s’est infectée et Brown y succomba à ses blessures quelques semaines plus tard.
Le Sénat et les Pères de la Confédération
En tout, 12 Pères de la Confédération, soit le tiers, sont restés au service du jeune Dominion en tant que sénateurs, à la Chambre haute du Parlement canadien institué en 1867.
Les 12 Pères qui sont devenus sénateurs sont :
- George Brown (Ontario)
- Sir Alexander Campbell (Ontario)
- Jean-Charles Chapais (Québec)
- Robert Barry Dickey (Nouvelle-Écosse)
- Thomas Heath Haviland (Î.-P.-É.)
- Andrew Archibald Macdonald (Î.-P.-É.)
- Jonathan McCully (Nouvelle-Écosse)
- Peter Mitchell (Nouveau‑Brunswick)
- Sir Oliver Mowat (Ontario)
- John William Ritchie (Nouvelle-Écosse)
- William Henry Steeves (Nouveau‑Brunswick)
- Robert Duncan Wilmot (Nouveau‑Brunswick)